Conversation 30635 - Débat cornélien et contradiction omérique

john05
Mardi 25 avril 2006 - 23:00

Bonjour,
Nous sommes dans la periode du Omer qui est une periode de deuil jusqu'a Yom Haatsmaout pour certains, Lag Baomer pour d'autres.
Ma question est que je trouve que la Halakha n'est pas claire quant a ce deuil.
D'un cote, on nous dit que pendant Pessah il faut etre dans la joie, que durant le mois de Nissan il est interdit de pleurer, interdit d'aller au cimetiere et etre constemment en fete pour remercier D.
De l'autre cote, on nous dit qu'a partir de Pessah il ne faut plus ecouter de musique, plus se raser, ne rien acheter de neuf ...

Il y a une contradiction non?

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 2 mai 2006 - 17:57

Chalom,

Corrigeons tout d'abord une petite erreur dans la question.
Personne ne dit que le deuil prend fin à Yom Haatsmaout. Les deux différentes coutumes sont que le deuil se termine le 34ème jour de l'Omer ou trois jours avant Chavouot.
De plus les lois de deuil ne commencent qu'après la fête de Pessah'.
Notons aussi que selon la coutume des ashkénazes qui commencent le deuil au mois de Iyar la question ne se pose pas le moins du monde.
Passées ces remarques préliminaires, vous avez raison. L'idée du deuil de la période de l'Omer est assez étonnante et relativement récente. Quand le Talmud évoque l'épisode des élèves de Rabbi Akiva, il ne mentionne nullement qu'il faudrait porter leur deuil.
Je profite de l'occasion pour exposer une théorie novatrice sur la période de l'Omer, théorie qui n'est pas de moi, mais dont j'ignore la source.
Les deux interdictions de la période de l'Omer à l'origine sont l'interdiction de se marier et celle de se couper les cheveux et se tailler la barbe. Plutôt que le deuil, ces interdictions peuvent rappeler les interdits de Hol Hamoed, où il ces actions sont aussi interdites.
La période de l'Omer était donc à l'origine une période assimilée à Hol Hamoed, pour marquer la relation spéciale qui relie Pessah', fête de libération nationale, à la fête de Chaval, fête du don de la Tora.
La signification de ces interdictions s'est perdue et a été interprétée comme un signe que la période était une période de deuil.