Conversation 37092 - Héritage de mari à femme

joel
Vendredi 29 juin 2007 - 23:00

Shalom Rav,
Est-ce qu'une femme "hérite" de son mari?
Dans le cas d'une réponse négative, quelle est la valeur de la procédure que font certains couples chez le notaire : "Au dernier vivant" vis a vis de la torah ?

Merci pour le temps que vous nous consacrer.

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 4 juillet 2007 - 22:23

Chalom

Tout accord financier signé entre deux adultes les engage formellement. Donc si les membres d'un couple signent devant notaire une déclaration de partage de leurs biens différente des lois d'héritage de la Tora, cela est valable.
D'ailleurs, même chez les familles les plus conservatrices, les droits de succession ne sont pas réglés aujourd'hui par l'application littérale des règles de la Tora.

joel
Mercredi 4 juillet 2007 - 23:00

[suite cheela 37092]
Shalom Rav,
Dans la question 37092 vous avez répondu à une problématique d'aujourd'hui.
Si maintenant nous nous plaçons dans un cadre plus "talmudique".
1) Que touche une femme qui a des enfants, quand son mari meurt? Comment est partagé l'héritage du mari entre la femme et les enfants?
2) Le mari donne le guet puis meurt. Qui des enfants ou de la femme (vis à vis de sa ketouba) "passent" d'abord par rapport à l'héritage du père/mari?

Merci pour le temps que vous nous consacrez.

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 17 juillet 2007 - 14:46

Chalom,

Une femme n'hérite pas de son mari, mais tant qu'elle est veuve, elle garde la maison de son défunt mari et subvient à ses besoins de l'argent que son mari a laissé. Au cas où elle se remarie, elle perd ces droits, et c'est au nouveau mari de prendre ses besoins en charge.
A l'époque talmudique, en Israël selon les contrées, il y avait des coutumes différentes. En Galilée, les héritiers (les enfants du mari) ne pouvaient en aucun cas se débarrasser de cette obligation, même en payant à la veuve sa Ketouba (contrat signé lors du mariage), et la veuve pouvait indéfiniment (si elle ne se remariait pas) profiter des biens laissés par le mari. En Judée, les héritiers pouvaient, en payant la Ketouba, se rendre quittes de toute obligation vis à vis de la veuve (Michna Ketouvot 4, 10).
(Pour ne pas choquer, pensons à une veuve, seconde épouse du défunt, qui s'est mariée avec lui sur le tard, et a peut-être vécu avec lui un nombre restreint d'années, face aux enfants de sa première épouse).
Les deux coutumes ont subsisté, bien que la grande majeur partie des décisionnaires aient adopté la coutume galiléenne (Rambam Ichoute 18, 1; C.A., E.H. 93, 3).