Conversation 4026 - Je ne me sens pas assez meritante

Anonyme
Dimanche 26 janvier 2003 - 23:00

je sors d'une relation dun an et demi avec un garcon au cours de laquelle g eu des relations interdites . aujourdhui je suis devenu plus pratiquante. g rencontre un garcon bien, hozer bitchouva depuis 3 ans mais qui connais aujourdhui une yerida ds sa emouna et ne se sens aujourdhui plus capable d'etre chomer negia. dois je m'enteter et essayer de le faire revenir ou cela est il a eviter. de plus je ne me sens pas meritante pour m'interreser a un garcon plus religieux meme si c ce que jaimerai car g honte de ma faute. peut on faire techouva sur cette faute et si oui comment?

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 27 janvier 2003 - 23:00

Aucune faute - AUCUNE ! - n'est hors de portée de la téchouva.

Il convient bien sûr à une conscience qui se veut morale de se juger avec toute la sévérité dont elle est capable. Mais cette sévérité ne doit pas être injuste. Les transgressions que nous commettons ont une "teneur" en faute (comme on dit "une teneur en alcool") différente suivant les situations.
On peut, sur le moment, n'avoir pas vraiment conscience de commettre une faute.
On peut, sachant que "ce n'est pas bien" ne pas pouvoir résister quoiqu'on le voudrait. On subit autant la faute qu'on la commet.
Il est rare mais il arrive que, sachant que c'est une faute, on la commette parce que c'est une faute. C'est ce qu'on appelle l'acte de révolte.
Dans chacune de nos transgressions on retrouve ces éléments dans des proportions diverses.

Cela dit, la Téchouva comporte essentiellement trois aspects
Le premier et le plus important, celui qui constitue le geste même de la Téchouva,
c'est l'aveu (1), principalement à soi-même, de soi à soi . Il consiste notamment à tenter de démêler et d'amener à la conscience claire et sans complaisance ce qui était le facteur dominant de notre conduite : l'ignorance ? la faiblesse ? la révolte ? et de se le dire à haute voix avec Dieu pour témoin.

La Téchouva comporte comme élément déclencheur le regret du passé. Celui-ci ne doit pas être confondu avec le remords. Le remords est un sentiment passif. Il joue sur un élément perçu comme irréversible et hors des prises de la volonté parce qu'appartenant à un passé révolu. C'est en quelque sorte, paradoxalement, le dernier piège du yetzer hara (l'instinct du mal) qui cherche à nous garder prisonniers de la faute, de nous faire croire que nous sommes définitivement indignes et que, perdu pour perdu, à quoi bon résister à la faute qui se présente ?

Mais il faut savoir que la mémoire ne nous ramène pas artificiellement dans le passé. Elle amène concrètement le passé à notre présent actuel. Le regret consiste dans l'acte de conscience qui, rejouant l'histoire de la faute passée dans le présent de la mémoire, en déjoue les pièges et, sachant qu'on aurait pu la surmonter si la volonté ne s'était pas laissée séduire, si la connaissance n'avait pas été défaillante, souhaiter avoir été plus sage ou plus fort.

D'où le troisième aspect : l'engagement pour l'avenir.
Alors, lorsque la Téchouva sincère, elle est efficace. L'une des preuves (épreuves ?) de son efficacité, c'est-à-dire de sa sincérité, est que, se retrouvant par le jeu même de la vie dans les mêmes circonstances où la faute s'était produite, on lui ne cède pas.
Alors, dit la tradition, Dieu lui-même qui connaît les mystères de l'être témoigne en votre faveur que cette errance ne reproduira plus.

Si vous aimez ce garçon et qu'il vous aime, si vous comptez vous marier, gardez-vous l'un pour l'autre de sorte que l'amour ne soit pas seulement la volupté des sens mais l'union des âmes en pureté et sainteté. S'il peut comprendre cela, si vous-même y croyez et le voulez, vous atteindrez au bonheur que je vous souhaite.

Elyakim Simsovic
epsimso@trendline.co.il
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(1) Maïmonide, Hilkhot Téchouva, I, 1.