Conversation 41478 - Pessah' 5768, le conflit: Pita ou matsah achira? Là est la question!

steph43
Mardi 8 avril 2008 - 23:00

sur la question 22886
Ce pessah' le consistoire ,dans un communiqué, dit que les sefaradim ( et askenazim) peuvent utiliser la matasa Achira pour les quiddouches de Vendredi soir et Samedi midi ( à des horiaires differents pour terminer le repas de midi celon les communautés). plusieurs questions :

1°) c'est la première fois que j'entend ça !! d'habitude je me "galerais"avec des pitah ! mais que font les rabbins ? depus touts ces années aucun ne m'avaient dit qu'on pouvait utiliser de la matsa !
D'ailleurs est ce que c'est marqué dans le shoulrane cette permission ?
Car dans aucun ancien fasicules ( et le jes garde tous) ,que ce soit habbad ou consistoriale on nous a dit que l'on pouvait uriliser de la matsa achira !
2)° je croyais qu'il etait interdit de manger de la matsa avant pessah !

3)° Comment faire motsi avec la matsa Achira puisqu'elle est soit à l'orange soit au vin. ET vu la composition, on m'a toujours dit que c'était.. mezonote !
D"ailleurs pendant le Seder, on ne peut pas l'utiliser pour le motsi !

4°) Lamatasa a l'eau, c'est bien motsi; non ? dois je fairedonc pendant pessah motsi aussi sur ma matsa à l'orange et au Vin ?

Voilà, j'espère que vous me répondrez avant les fêtes de pessah ;-)
Kol Tov !

Raoul Spiber
Mardi 22 avril 2008 - 03:04

Il existe cette année une sorte de conflit entre les exigences d’une veille de Pessah’ où à la fois le H’ametz doit disparaître, où la Matza ne doit pas encore être consommée et les exigences du Chabbat qui doit être honoré par des Seoudot où nous devons prononcer le motsi.
Toutes les solutions proposées pour résoudre ce conflit sont discutables.
La solution la plus orthodoxe, pose elle aussi des problèmes :
Il s’agit de conserver du pain, de préférence de la pita qui ne fait pas de miettes, en quantité limitée (pour qu’il n’y ait pas de reste), sur laquelle on prononce le Motsi , qu’on consommera à distance de la table qui est déjà cacher le pessah’ (vaisselle et mets sont forcément déjà cacher le Pessah’) .
Il faut s’abstenir de consommer le H’ametz, le Chabbat matin, avant le premier tiers de la journée, soit, en région parisienne, vers 10h33. Il faut donc déjà être revenu de la Synagogue et avoir eu le temps de manger avant cette heure.

1ère difficulté :
Rares sont les gens qui habitent proches d’une communauté, qui prie suffisamment tôt et qui finit la prière du matin, suffisamment tôt !
Les familles nombreuses ont parfois du mal à se plier à ce rythme ; naissent alors des tensions importantes entre ceux qui sont conscients des impératifs de la Halah’a et ceux qui, marchent plus lentement.

2ème difficulté :
Avant la fin de la 5ème heure, en région parisienne, 11h55, il faut impérativement ne plus posséder de H’ametz. Il faut donc, avant cette heure limite, éliminer les restes de Motsi. Parfois ils sont importants, (il n’est pas facile de calculer au plus juste la quantité de pita que chacun mangera, en tenant compte des enfants et des personnes âgées).
Ici gît la seconde difficulté :
Nous n’avons déjà plus le droit de manger ces restes et n'avons déjà plus le droit de les conserver. Il nous est cependant interdit de les brûler ou de les jeter à l’extérieur de la maison, c’est Chabbat et la plupart de nos villes ne sont pas entourées d’un Erouv, qui nous permettrait de les transporter hors de l'appartement!.

Nombreux sont ceux qui ne sont pas conscients de ces interdits du Chabbat et qui sont en revanche paniqués par la présence de ce H’ametz, qui iront jusqu’à brûler où à jeter hors de leur domicile le H’ametz restant, sans prendre conscience qu’ils vont par là même prrofaner le Chabbat.
La seule manière respectueuse du Chabbat qui permette d’éliminer le H’ametz à ce moment est de l’émietter et de le jeter dans les toilettes avant la fin de la 5ème heure. Cette méthode d’élimination du Hametz ne sera pas acceptée dans certaines familles où on connaît moins les lois sur Chabbat et sur Pessah’ mais où a été inculqué le respect du pain et de la nourriture.
Ceux qui sont capables de respecter tous ces paramètres peuvent choisir cette solution, elle ne peut être la seule solution proposée à toute la communauté.

L’autre solution, celle de la Matsah achira ‘ (pétrie sans eau, uniquement avec du vin ou du jus de fruits), celle qui vous a choqué et dont vous n’aviez pas entendu parler, soulève de nombreuses critiques et c’est pour cela qu’elle était rarement proposées et que vous ne l’avez pas retrouvée dans les guides de Pessah’ que vous avez conservés.
1ère objection à cette solution :
Pour les H’abad et les Ashkenazim, la consommation de la Matsah achira, est interdite comme le hametz, elle ne règle donc pas pour eux le problème. elle leur impose la même contrainte horaire que la pita.
2ème objection :
Comme vous l’avez signalé, cette matsah est sucrée, on devrait plutôt faire Mezonot et non Motsi..
A cette deuxième objection, il y a une réponse. Toute l’année les communautés sefarad font mezonot sur la matsah. A Pessah’, la Matsah reçoit la fonction du pain, elle prend sa place, et nous prononçons tous sur cetteMatsah le motsi
Il en est à peu près de même ce chabbat, la matsah est interdite elle est réservée à la soirée du seder, le pain est interdit, la matsah achira est la seule à pouvoir prendre la place du pain à la table du Chabbat, grâce à elle, grâce à la ocnsidération qu nous avons pour ces repas , qui honorent le Chabbat, nous pouvons prononcer le Motsi et le birkat hamazon.
Pendant Pessah’, la matsah achira reprendra sa place et la berah’a sera mezonot.

Dernière objection formulée dans votre question :
L’interdiction de manger de la matsah avant Pessah.
Cette interdiction ne porte que sur la Matsah qui est valable pour le Seder. Cette Matsah, ce « leh’em oni » ; ce pain du pauvre fait uniquement de farine et d’eau est le seul à véhiculer la mémoire de la sortie d’Egypte, symboliser la liberté authentique que les Benei Israël en sortant de Mitsraïm. C’est ce « lehem oni » réclamé pour la soirée du Seder que nous ne devons pas manger avant pessah’.
La matsah achira, cette matsah riche n’étant pas valable pour la mitswah du Seder , n’est pas interdite avant Pessah’.
Cependant, même cette matasah achira , ne sera plus consommée à partir de la fin de l’après midi (17h19 en région parisienne) , pour augmenter notre appétit et notre amour de la vraie matsah.

Les objections à la matsah achira paraissent, aux yeux de ceux qui sont sur le terrain aujourd’hui, bien plus faibles que les risques de « H’iloul Chabbat et Pessah’ » existant avec la solution pitah !
Voilà ,nous vous avons répondu avant Pessah'
Chabbat chalom et Pessah’ cacher vesaméah’ !

Mica
Lundi 14 avril 2008 - 23:00

en rapport avec la question 41478 a laquelle vous avez repondu, j'ai entendu que pour les achkenazim la matsa achira etait interdite a la consommation mais que la veille de Pessah' ils pouvaient en manger toute la journee (je crois que le michna broura dit ca) donc ca reglerait le probleme de motsi.
a part ca que pensez vous de la solution de jeter les miettes restantes dans un lavabo et pas dans les toilettes ce qui permet de beaucoup moins porter atteinte aux gens respectant le oain (nous aussi d'ailleurs mais bon...)
merci
H'ag sameah'

Raoul Spiber
Mardi 15 avril 2008 - 12:43

Non! pour les Ashkenazim ce n'est pas une solution! Pour eux la matsah achira n'est plus consommée à partir du moment où le H'amets est interdit.c''est d'abord la position du Rama reprise par le Michna beroura sur place:
CHOULH'AN AROUH' Orah' Haïm 462
Une solution voisine de la matsah achira est aussi possible pour les Ashkenazim:
preparer avant chabbat des galettes à base de farine de matsahet d'oeufs (mazemehl)! La aussi on peut fair emotsi sur un produit non h'amets et
-ne plus être contraint par un timing stressant!
-ne pas avoir à éliminer ls restes pendant chabbat!
Il va
sans dire que cette solution aussi peut être critiquée par ceux qui n'utilisent et ne remouillent pas la farine de matsah! C'est cependant une bonne solution
Quant à évacuer le hamets restant au lavabo: pas de problème si cela passe sans boucher l'évier!

halkoum
Lundi 14 avril 2008 - 23:00

dans la reponse41478 les restes de la pitah ne peuvent-ils pas etre entreposés avec le hamets qui a été vendu?

Raoul Spiber
Mercredi 16 avril 2008 - 12:32

C'est possible, vous avez raison!
Mais cett solution, elle aussi, rencontrera aussi des oppositions.
Ceux qui ne vendent pas le vrai h'ametz.
Ceux ou celles qui ne sont pas à l'aise avec l'idée de laisser pendant 8 ou 9 jours des miettes dans une armoire ou un placard..

steph43
Lundi 14 avril 2008 - 23:00

suite de la question 41478
Merci Rav pour ces précisisons importantes !
donc si j'ai bien compris : grace à lamatsa : plus deproblème d'horaire pour le matin et surtout on peut manger"normalement", faire "motsi" normalement" avec la matca achira. Et mettre des miettes partout ;-)
c'est ça ?

Raoul Spiber
Jeudi 17 avril 2008 - 09:09

Oui, c'est très bien résumé! C'est le grand avantage de la matsa achira, à condition d'être de rite sefarad. Il faudra cependant s'arreter de se gaver de matsa achira ou autre patisserie cacher lepessah' au début de la 10ème heure(17h15 en région parisienne) pour attendre la vraie matsa du Seder avec appétit et joie.