Conversation 4329 - David et Batsheva

Anonyme
Mercredi 5 février 2003 - 23:00

shalom,
suite a ma question nm2858, cela m'a suscité d'autre questions.
peus on dire que batcheva ,la mere du roi salomon, s'est livrée a un acte de prostitution ?
si le roi david a fauté, alors pourquoi dit-on (dans le talmud), que david n'a jamais fauté et qu'on ne pouvait pas le dire.?

je pensais que seule une juive qui va avec un non juif etait appelée prostituée
et avoda zara pour les juifs /non-juive
que veus dire "concubine"alors?
ce mot est citeé plusieurs fois dans la thora pour ,david ,shlomo et d'autre que je n'ai pas en memoire.pour agar on utilise le mot "servante"
je me suis fais une reflection ,en parcourant votre site.
effectivement il n'y a rien dans la thora (mine hathora)qui interdise une relation avant mariage (en remplissant toutes les conditions ,mikvé etc..)
mais il y en a des lois autour de cela comme la pudeur se preserver du mauvais penchant ect..
ce n'est pas la premiere fois que je vois ce "genre" d'interdit
par ex ; il n'est marqué nul part dans la thora (ecrite) qu'il est interdit de manger de l'être humain pourtant les lois sur le respect du corps humain est connus de tous (sur les morts et le deuil)
donc je pense que les relations avec une juive rejoint ce même ordre d'idée ,mais je peus me tromper a vous de me le dire.
respectueusement et cordialement
ps ; j'adore votre site

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 21 mai 2003 - 23:00

Je commencerai par la fin. Si vous trouvez un moyen de faire la chehita d'un être humain sans transgresser l'interdit : lo titza'h ("tu ne tueras point") vous pouvez en manger après salage et rinçage. Certains contestent cette opinion, affirmant que l'homme ne rumine pas et qu'il n'a pas le sabot fendu. Certains chrétiens du Moyen-âge ont contesté le dernier point affirmant que les Juifs avaient le pied fourchu.

Votre affirmation selon laquelle "il n'y a rien dans la Thora qui interdise une relation avant mariage" est fausse. Référez-vous par exemple aux passages de la Thora qui parlent du séducteur ou du violeur et vous verrez.
Vous confondez le fait de mariage avec la cérémonie qui l'accompagne. D'après la Thora, il suffirait de dire devant deux témoins valables 'haré at méqoudéchet..." et de rentrer dans la chambre nuptiale. Mais dès lors qu'il y aurait eu relation dans ces conditions, il y a eu mariage avec toutes les conséquences. La Thora Che beal Pe a institutionnalisé les formes légales du mariage, pas le fait lui-même.

A l'époque biblique existait une forme sociale de relation qui s'appelle "pilèguech" et dont le régime matrimonial était différent de celui de l'épouse du point de vue des droits économiques, héritage, héritage des enfants, etc. Et la pileguech est juive ou convertie.

Il est évident à tout point de vue que Bat Cheva ne s'est pas livrée à un acte de prostitution. Si tel avait été le cas, David et elle-même étaient passibles de la peine de mort. Et à supposer qu'on aurait pu trouver une clause juridique qui les sauve de la peine de mort, il n'aurait certainement pas pu l'épouser ensuite.
Notre problème c'est que nous lisons la Bible coupée des sources naturelles de cohérence qui en assurent la compréhension. Un peu comme quelqu'un qui lirait un journal ou un livre d'hitoire relatant des faits anciens dans une langue ayant évolué (comme le français du 17ème et du 18ème siècle par rapport au nôtre) et qui ne parviendrait pas identifier ce dont il s'agit par ignorance du sens précis des mots, du contexte sociohistorique dans lequel les événements ont pris place, de l'identité et du statut des personnages, etc.
Et de plus, nous lui appliqons des schémas de lecture provenant de l'atmosphère chrétienne de la culture générale française (et hollywoodienne...)
Mais, dit le Talmud, il ne faut pas être trop sévère avec quelqu'un qui dit que David a fauté, il est seulement dans l'erreur et il ne faut pas lui en vouloir.
Votre remarque sur les relations entre Juifs et non-Juifs fait référence à des considérations populaires et non à des points de vus traditionnels à proprement parler.