Conversation 4850 - Mixite a la fac

Anonyme
Lundi 24 février 2003 - 23:00

bonjour je suis juif pratiquant jetudie regulierement ect;;; le probleme est il que je suis a l'universite et que malheuresement lees filles y sont plutot mal habille ce qui a pour consequence de me donner des envies sexuelles?de plus je voudrai savoir quel est la halaha au niveau de la rencontre avec des filles?a t on le droit de seduire une fille dans une optique serieuse?qu'est ce qu"a t on le droit de faire avec une fille ?coment un garcon vivant dans un societe de non-Juifs peut resoudre ce probleme ?

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 28 mars 2003 - 22:00

Moi, j'aurais tendance à dire que les filles sont plutôt bien déshabillées que mal habillées, mais ce n'est sans doute qu'une question de formulation... Pas que j'approuve, notez bien ! Et le problème ne se situe pas seulement à la fac mais aussi dans le métro ou l'autobus où, à certaines heures, n'est-ce pas, la densité au centimère carré est telle que... et sur les murs et les écrans et les vitrines et partout ailleurs.
On ne peut sans doute pas s'empêcher de voir, mais ça n'autorise pas à regarder. Avant d'être un problème extérieur, c'est d'abord un problème interne à la personnalité de chacun de nous.
Commençons donc par quelques citations :
1. Nous lisons dans le troisième paragraphe du Chéma Yisrael le verset suivant (Nbres 15:39) : "et que vous n'alliez pas à la traîne de vos coeurs et de vos yeux" et le Talmud (Bérakhot 12b) explique : "à la traîne de vos yeux", ce sont les envies sexuelles.
2. Le Tour Ora'h Hayyim 1, expliquant une exhortation talmudique "soit fort comme le léopard et léger comme l'aigle...", nous dit : "... 'léger comme l'aigle' se rapporte au regard des yeux, car la vue est semblable au vol de l'aigle qui scrute le ciel, pour te dire de fermer les yeux plutôt que voir le mal car c'est par là que commence la faute. Les yeux voient, le coeur désire et les membres concluent..."
Donc, sur ce point, faites un pacte avec vos yeux : j'ai besoin de vous pour y voir clair et non pour trébucher. Si vous respectez votre côté du pacte, ils respecteront le leur.
Mais le plus dur, à mon avis, ce n'est même pas la tentation. Celle-là, avec un peu de volonté, on peut la dompter. Ce qui exige beaucoup plus de volonté, c'est la peur du ridicule. Ne pas faire comme les autres. Avoir l'air vieux jeu, ou prude et pudibond. Ne pas se faire la bise, ne pas aller en boîte avec les autres. Alors un conseil : gentiment et sans avoir l'air d'en être gêné, mettez les choses au point dès que l'occasion s'en présentera. On vous regardera peut-être d'une drôle de façon au début, mais si vous tenez bon et surtout si sur tous les autres plans vous êtes "quelqu'un de bien", alors peut-être même aurez-vous sur votre entourage plus d'influence qu'il n'en aura sur vous.

Quant à la deuxième partie de la question, je ne suis pas sûr de ce que signifie pour vous "séduire une fille dans une optique sérieuse". Montons donc un scénario :
Vous rencontrez une fille ; vous avez avec elle des conversations et, au bout d'un certain temps, peut-être "des sentiments". Quant à elle, elle est supposée déjà savoir que vous n'êtes pas "comme les autres" si la première partie de la question concernant les tentations et la manière d'y résister n'était pas seulement théorique. Elle aura donc pu constater que si vous êtes attentionné à son égard, vous ne recherchez pas une intimité équivoque (ou pire, pas équivoque du tout). Si au terme de cette première étape vous arrivez à la conclusion que "c'est sérieux", qu'elle correspond pour vous au profil d'une épouse (car "optique sérieuse" ne peut rien signifier d'autre, n'est-ce pas ?), vous pouvez bien sûr (en tout bien, tout honneur, comme on dit) la courtiser un peu (je n'ai pas dit flirter) et si vous avez l'impression qu'elle n'est pas totalement insensible à votre présence, le plus simple est de lui dire ce que sont vos intentions. A ce stade, normalement, elle devrait déjà s'en douter...
"Qu'est-ce qu'on a le droit de faire avec une fille ?" Lui parler gentiment, lui sourire, lui offrir des fleurs, la présenter à vos parents, rencontrer les siens, vous fiancer, l'épouser. Tout un programme !
Et sachez que la société où vous vivez à fort peu à voir dans ce problème, car seriez-vous à l'université de Bar-Ilan (université israélienne supposée "religieuse") ça ne changerait rien à la question.