Conversation 45564 - Le mari propriétaire de son épouse ?

babaz
Mercredi 21 janvier 2009 - 23:00

Bonjour,

"Voir une femme comme une propriété n'est pas une marque d'honneur." C'est ce que souligne, dans l'un de ses récents - et courageux - pamphlets, Wafa Sultan.

http://www.memritv.org/clip/en/1993.htm?auth=5f6cf94ed447e9cdea17568bb3…

Je crains que cette idée d'une "possession" non réciproque se retrouve également dans le judaïsme ("voici, tu m'es consacrée...")

Le cas échéant, comment expliquer une relation si asymétrique, où l'un de deux partenaires "appartient" à l'autre, sans que la réciproque ne soit vérifié ?

Merci

Jacques Kohn z''l
Jeudi 22 janvier 2009 - 09:46

L’idée selon laquelle, dans le judaïsme, la femme serait la propriété de son mari est totalement fausse.

Il est vrai que le mariage comporte les caractères juridiques d’une acquisition, et que le divorce apparaît à certains égards comme une répudiation où le mari dispose d’un droit discrétionnaire. La femme mariée possède cependant des droits qui lui sont propres, et les rabbins ont institué en matière de divorce deux règles essentielles qui écartent toute idée de propriété du mari :

1. Le divorce ne peut être prononcé qu’avec l’accord de la femme.

2. Un tribunal rabbinique peut obliger le mari à remettre un acte de divorce à sa femme si celle-ci l’exige.

babaz
Mercredi 21 janvier 2009 - 23:00

45564

Merci pour votre réponse.

Que dire de la célèbre formule, point d'orgue de tout mariage religieux juif, où l'homme clame :
"Voici, tu m'es consacrée.."/"Are at mekoudechet li" ?

Hormis les mesures prises a posteriori pour restreindre les pouvoirs discrétionnaires que la Thora assigne à l'homme, pour quelle raison cette consécration (où l'homme (בעלי) prend "possession" de sa future épouse) n'est-elle pas explicitement réciproque ?

Je vous remercie

Jacques Kohn z''l
Jeudi 22 janvier 2009 - 13:59

Lorsque le fiancé déclare à celle qui va devenir sa femme, en lui mettant la bague au doigt, … הרי את מקודשת לי, il n’entend pas, par cette formule, s’en rendre propriétaire.

Le mot מקודשת (« consacrée » ou « sanctifiée ») signifie uniquement qu’elle sera désormais interdite à tous autres que son mari.

Quant à la non-réciprocité de cette formule, elle tient à ce que la Tora adhère théoriquement à la polygamie.