Conversation 49315 - Deuil pour proche non religieux?

Dvora
Mercredi 14 octobre 2009 - 23:00

Bonjour à tous les rabbanim et merci d'avance pour vos réponse à ma question qui me perturbe; en effet j'ai un ami qui a perdu son frère, son frère n'était pas du tout pratiquant et il avait choisit une vie en désaccord avec la torah (mariage mixte etc.). Cependant son rav lui a dit qu'il ne pouvait pas porter le deuil pour son frère. Pouvez m'expliquer pourquoi ?

Emmanuel Bloch
Jeudi 15 octobre 2009 - 03:39

Chalom,

Le plus simple serait de demander directement au rabbin sur quelles sources il s'appuie! Mais effectivement, il existe des autorites eminentes selon lesquelles on ne prend pas le deuil pour un proche lorsque celui-ci rejette la Torah (cf. Remah, Yoreh Deah 340:5). Selon le Chevet HaLevi (213), on ne prend pas le deuil pour un Juif qui a choisi de contracter un mariage mixte, sauf a savoir de maniere certaine que ce dernier a fait techouva avant son deces. Le rav de votre ami a pu s'appuyer sur ces decisionnaires - a voir avec lui.

On peut quand meme se poser la question de savoir si le disparu avait rejete la Torah apres avoir connu un mode de vie religieux, ou s'il n'avait jamais ete eduque a connaitre la beaute de la Torah... Et, dans tous les cas, meme si les regles de deuil de la halakha ne s'appliquent pas, il est naturel de ressentir de la tristesse pour le depart d'un proche et de l'exprimer par tous moyens appropries.

Dvora
Mercredi 14 octobre 2009 - 23:00

Merci pour votre réponse Monsieur Bloch, je suis désolé je ne sais pas si je dois vous appeler Rav. Vous me rassurez par votre réponse à ma question 49315, cependant j'ai dans ma famille proche des personnes mariées avec des non juifs avec enfants etc. A 120 ans peut on decider de porter le deuil pour eux ? ou est ce interdit ?

Emmanuel Bloch
Mardi 20 octobre 2009 - 10:56

Chalom,

Comme vous avez pu le lire dans ma precedente reponse, il existe des sources selon lesquelles on ne prend pas le deuil pour le deces d'un proche parent non-religieux. Toutefois, la question est de savoir s'il faut les appliquer telles quelles ou pas.

En fait, la question se pose dans de nombreux domaines de la halakha, qui indique souvent, par exemple, qu'on ne peut faire monter un juif non-religieux a la Torah, ou lui faire confiance pour un temoignage, etc.

Toutefois, de nos jours, on n'est plus non-religieux pour les memes raisons qu'auparavant. Dans le temps, alors que l'immense majorite des Juifs pratiquaient les mitsvot de la Torah (excepte un Spinoza ici ou la), le fait de devenir non-religieux etait le plus souvent un acte motive par des considerations ideologiques. Il s'agissait d'un rejet, en tout connaissance de cause, du monde de la Torah et des mitsvot.

De nos jours, la situation est le plus souvent tres differente. Les juifs "froum" representent une petite minorite au sein du peuple. Des millions de nos freres grandissent sans le benefice de la moindre education juive. S'ils ne pratiquent pas, ce n'est pas par choix : c'est parce que personne ne leur a jamais appris.

En clair : un juif de Meah Shearim qui rejette la Torah n'a pas a etre traite, par la halakha, comme le juif qui grandit en rase campagne et dans l'ignorance de son heritage juif.

Le premier a avoir insiste sur cette distinction est le rav Yaakov Ettlinger (cf. Binyan Tsion He-'Hadachot 23), mais elle fut reprise par de nombreux poskim ensuite (cf. r. David Tsvi Hoffmann, Melamed LeHo'il, Orakh 'Hayim 29. Rav Moche Feinstein, Igrot Moche, Even Ha'Ezer 2:20).

D'un autre cote, vous avez pu voir dans ma precedente reponse qu'un possek ultra-orthodoxe reconnu (le rav Wosner, ou le Chevet HaLevi selon le titre de ses responsa) maintient qu'on ne prend pas le deuil pour un parent qui a contracte un mariage mixte. La situation n'est donc pas evidente.

Pour resumer, il n'y a pas de reponse definitive, et chaque cas concret (le plus tard possible, esperons-le quand meme) doit etre soumis a l'examen d'une autorite rabbinique competente et consciente a la fois des donnees halakhiques et de la situation familiale donnee. Essayez de trouver un bon rabbin, car lui seul pourra vous dire comment faire.

Mais, comme je l'indiquais precedemment, meme si la halakha ne s'applique pas dans un cas donne, cela signifie simplement que vous n'avez pas a respecter les mitsvot de la Torah (comme faire la chiva, dechirer les vetements, ...). Il reste toujours permis de ressentir la perte d'un proche, et d'exprimer ces sentiments par tous moyens appropries.

franck2626
Lundi 19 octobre 2009 - 23:00

bonjout ,je fais suite a la question n°49315,concernant le deuil.
je ne connais apparemment pas la personne qui vous cette question mais je pense qu elle parle de mon frere ,ou plutot mes freres.
et si ce n est pas le cas alors je voudrais avoir votre posotion sur lr ce cas .

mon frere X est decede a l age de ... ans. il avait une sclerose en plaque depuis 22 ans.
dans sa jeunesse X a toujours frequentée des personnes juives ,et essaye de se marie avec une juive .
malheuresement le temps passant cela a ete de plus en plus dur, car apres etre passe par des bequilles il s est ensuite retrouvé sur une chaise roulante .
desole de vous le dire mais il n y avait pas beaucoup d'ames juives pretes a s'unir a lui.
alors il y a 10 de cela il a repondu oui a une fille goy qui savait qu il etait malade et que la vie n allait pas etre simple .pour etre certain que vous compreniez ce cas il faut savoir ce que cette goya a fait pour lui ,il ne pouvait plus uriner seul mais au moyen de sondes a faire 4/5 fois par jour ,il ne pouvait plus manger seul ;ne voyait presque plus et ne parlais que tres peu,le lever et lui faire prendre son bain tous les jours etc....
mon autre frere ,celui qui a decide de ne pas prendre le deuil fais partie d un groupe religieux tres special et a coupe les ponts avec nous depuis un moment et aussi avec son frere malade .
je n ai pas trouve un rav sur paris qui m ai dit une chose pareil au vu du cas de X,et je pense que ca arrange mon frere d en avoir trouve un ca lui donne bonne consience.
pensez vous vraiment que meme le srabbanims que vous citez lui auraient dit de ne pas faire le kaddich pour son frere si ils avaient etes mis au courant du cas specifique de mon frere ?
merci de votre reponse

Emmanuel Bloch
Mardi 20 octobre 2009 - 11:10

Chalom,

Ecoutez, je ne peux pas parler pour les autres, seulement en mon nom de simple juif. Je ne connais pas non plus toutes les circonstances du cas et me base sur vos indications. Mais dans le cas que vous decrivez, s'il existe quelqu'un d'assez insensible pour interdire de reciter le kaddich, je trouverais cela tout simplement choquant.

Je voudrais quand meme ajouter un point: ayant etudie dans une yechiva pour etudiants non religieux a la base, il m'est arrive de voir ce qui se passait lorsque le pere ou la mere (non-religieux, donc) d'un des etudiants decedait - jamais mes maitres n'ont interdit a cet etudiant de prendre le deuil.

(P.S. J'ai retire, du texte de votre question, les noms et autres indications permettant d'identifier de qui vous parlez)