Conversation 49423 - Etudier par un emissaire?!

micass
Mercredi 21 octobre 2009 - 23:00

Bonjour,
Dans le second chapitre de Kiddoushin il est question des Chaliah'. Parmi tous les débats il y en a un qui me perturbe grandement:
Tossfot Rid et d'autres commentateurs indiquent que nommer un chaliah' n'est pas valable dans le cas ou l'action se fait au travers le corps lui-même de l'envoyeur. Ex je ne peux pas nommer Untel pour qu'il mette les tephilines a ma place. Logique. Mais là où je ne suis plus d'accord c'est qu'il y a un "dicton" célèbre qui dit que celui que "faire faire c'est mieux que faire" et donc, entre autre, soutenir des institutions juives ou du limoud en payant un Collelman par exemple, revient a etudier soi-même. regardez Zeboulon et Issakhar ou encore Maimonide et son frère.
Or, dans le debat de Kiddoushin, on voit clairement qu'en l'occurrence ce n'est PAS le cas: Payer un collelman ne revient pas a étudier soi même !
Cela va a l'encontre de ce que j'ai toujours lu ou entendu.
Y a t il un discours has veshalom "publicitaire" ou des nuances de langagues (non perçues par l'auditoire) qui fait que tout le monde (surtout les mécènes) se trompent en donnant de leur argent ?
la référence "qui a mis le feu aux poudres" ;-) : c'est le Kso't Ha h'ochen pour qui si l'on suit sa logique, un chaliah' ne peut remplacer son commanditaire par exemple pour le limoud.

Rav Reouven Ouziel
Jeudi 29 octobre 2009 - 04:10

Le Tossafot-Ri"d [Kidouchin 42b] reprend une idée qui est acceptée par tous les Richonim [Ramba"n Pessa'him 7a; Magen Avot du Meiri chap.8] qui est qu'on ne peut déléguer quelqu'un pour faire a notre place une mitzva que si c'est le résultat qui compte, p. ex. épouser une femme par l'intermédiaire d'un émissaire qui parlera au nom de son envoyeur: "haré ate mekoudechet leploni" (et pas "mekoudechet li").

Ce qui n'est pas possible si l'acte même de la mitzva en est le but, comme de mettre les tefilins [voir Mahara'h Or Zarou'a res.128]. Et c'est ce qu'explique le Ktsot Ha'hochen [chap.182, 1; chap.382, 2 (dans le cas de la mila, les choses sont plus compliquées et demanderaient une étude particulière)].

Dans le cas de l'étude de la torah, il faut faire la différence entre les deux résultats de l'étude:
par l'étude, on devient plus savant dans la torah, et bien évidemment il est impossible d'apprendre par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre!
Mais l'étude a une autre conséquence qui est de renforcer la Neshama et d'élever spirituellement celui qui étudie. Et c'est pour cela que celui qui aide son ami à étudier, s'élèvera aussi, bien qu'il n'ait pas ouvert un livre.

Voir Shoulkhan 'Aroukh Yore De'a chap.246; Tsits Eliezer vol.15 res.35; Igrot Moshé vol.4 res.37.