Conversation 49423 - Etudier par un emissaire?!
Bonjour,
Dans le second chapitre de Kiddoushin il est question des Chaliah'. Parmi tous les débats il y en a un qui me perturbe grandement:
Tossfot Rid et d'autres commentateurs indiquent que nommer un chaliah' n'est pas valable dans le cas ou l'action se fait au travers le corps lui-même de l'envoyeur. Ex je ne peux pas nommer Untel pour qu'il mette les tephilines a ma place. Logique. Mais là où je ne suis plus d'accord c'est qu'il y a un "dicton" célèbre qui dit que celui que "faire faire c'est mieux que faire" et donc, entre autre, soutenir des institutions juives ou du limoud en payant un Collelman par exemple, revient a etudier soi-même. regardez Zeboulon et Issakhar ou encore Maimonide et son frère.
Or, dans le debat de Kiddoushin, on voit clairement qu'en l'occurrence ce n'est PAS le cas: Payer un collelman ne revient pas a étudier soi même !
Cela va a l'encontre de ce que j'ai toujours lu ou entendu.
Y a t il un discours has veshalom "publicitaire" ou des nuances de langagues (non perçues par l'auditoire) qui fait que tout le monde (surtout les mécènes) se trompent en donnant de leur argent ?
la référence "qui a mis le feu aux poudres" ;-) : c'est le Kso't Ha h'ochen pour qui si l'on suit sa logique, un chaliah' ne peut remplacer son commanditaire par exemple pour le limoud.
Le Tossafot-Ri"d [Kidouchin 42b] reprend une idée qui est acceptée par tous les Richonim [Ramba"n Pessa'him 7a; Magen Avot du Meiri chap.8] qui est qu'on ne peut déléguer quelqu'un pour faire a notre place une mitzva que si c'est le résultat qui compte, p. ex. épouser une femme par l'intermédiaire d'un émissaire qui parlera au nom de son envoyeur: "haré ate mekoudechet leploni" (et pas "mekoudechet li").
Ce qui n'est pas possible si l'acte même de la mitzva en est le but, comme de mettre les tefilins [voir Mahara'h Or Zarou'a res.128]. Et c'est ce qu'explique le Ktsot Ha'hochen [chap.182, 1; chap.382, 2 (dans le cas de la mila, les choses sont plus compliquées et demanderaient une étude particulière)].
Dans le cas de l'étude de la torah, il faut faire la différence entre les deux résultats de l'étude:
par l'étude, on devient plus savant dans la torah, et bien évidemment il est impossible d'apprendre par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre!
Mais l'étude a une autre conséquence qui est de renforcer la Neshama et d'élever spirituellement celui qui étudie. Et c'est pour cela que celui qui aide son ami à étudier, s'élèvera aussi, bien qu'il n'ait pas ouvert un livre.
Voir Shoulkhan 'Aroukh Yore De'a chap.246; Tsits Eliezer vol.15 res.35; Igrot Moshé vol.4 res.37.