Conversation 51884 - Conversion et quête de spiritualité

mathieu75
Dimanche 25 avril 2010 - 23:00

Chalom,
Je suis non-juif, d'une famille catholique non pratiquante et je ne suis pas baptisé. Je vis à Paris avec une israélienne que j'ai rencontrée en Israël il y a 2 ans.

Depuis très longtemps je sens en moi une spiritualité sincère et profonde, et cela fait une dizaine d'années que je ressens une attirance irrationnelle et inexorable vers le judaïsme; j'ai une tendresse et une attirance particulière pour le peuple Juif, et je compte beaucoup de juifs parmi mes amis proches. J'ai assisté à plusieurs conférences, je lis beaucoup d'ouvrages, je me documente et je lis la Bible.
Mon père est décédé il y a quelques années et j'ai perdu plusieurs membres proches de ma famille en l'espace de quelques mois. Je précise ces évènements, car ceci m'a amené à tester mon sentiment profond au sujet de cette attirance. Je tenais à vérifier qu'elle n'était pas liée aux manques affectifs ou psychologiques provoqués par la perte d'êtres chers. Forcément, les événements de la vie nous impactent mais j'ai une vie équilibrée: je travaille, je vis en couple, j'ai des amis ; or ce que je ressens va au delà, cela n'a pas la même 'teneur' spirituelle que celle du manque des proches décédés.

Ainsi, je me sens incapable de donner une raison rationnelle à mon attirance: je ne peux répondre que c’est plus fort que moi, que je ressens ce sentiment naturel d'être attiré vers l'authentique. Dans ma vie quotidienne je suis loin d'être parfait, mais j'essaye de faire au mieux en fonction de mon potentiel. Néanmoins, je sens que je suis dirigé par plus que ça, je me sens attiré 'vers plus loin' que les 7 lois noahides.
Je me pose donc la question de la conversion : je me sais sincère car cette démarche ne serait pas motivée par des raisons familiales, car le fait que je ne sois pas juif ne pose aucun problème, ni à mon amie ni à sa famille, je pourrais même dire au contraire, car mon amie, d'origine Hongroise-Polonaise, a perdu une partie de ses proches dans les camps, ce qui n'a pas vraiment rapproché sa famille de D. Ce que je comprends totalement, mais je dois aussi l'avouer, cela me frustre car je souhaiterais pouvoir échanger avec elle sur ce plan; et paradoxalement mon éventuelle conversion pourrait ainsi provoquer des tensions. Mais elle est intelligente et connais ma part de spiritualité, et je suis convaincu (du moins je l'espère) qu'elle comprendrait et m'accompagnerait dans cette démarche.

Je suis désolé si j'ai été un peu long. J'ai beaucoup de questions:
-que vous pensez de tout ça ?
-quelles sont les explications / évènements antérieurs liés au fait qu'un non-juif puisse ressentir une âme juive? J’ai cru comprendre que lors du don de la Thora au Mont Sinaï une part d'âmes juives s'étaient dirigées vers les non-juifs et donc vers de futurs convertis ? Y a t il d'autres raisons ?
-et pouvons nous vivre les choses à moitié ? Et les vivre à moitié n'implique-t-il pas le risque de s'éloigner de l'essentiel à un moment donné?

Que me conseilleriez vous ?

Je vous remercie chaleureusement d'avoir pris le temps de lire mon courrier et vous souhaite une excellente journée,
Mathieu

Jacques Kohn z''l
Mardi 27 avril 2010 - 07:03

1. La sincérité d’un candidat à la conversion au judaïsme est essentielle. Mais elle exige aussi une volonté de respecter les commandements et les interdictions qui entourent sa pratique.
En d’autres termes, il faut un engagement spirituel et intellectuel, mais aussi celui de respecter de nombreuses contraintes dans la vie quotidienne.

2. Nul ne sait les raisons pour lesquelles un non-Juif peut se croire enveloppé d’une âme juive. Peut-être y a-t-il là parfois une prédisposition atavique créée par l’hérédité.

3. J’ignore ce que vous voulez dire par « vivre les choses à moitié ». J’appelle cependant votre attention, compte tenu de votre profil, sur les dangers qu’un engagement en vue d’une conversion pourrait faire courir à votre couple.