Conversation 55159 - Enchères dans les synagogues

sousben
Mardi 11 janvier 2011 - 23:00

Bonjour et merci a tous les Ravs pour la grandeur de vos reponses.
J'ai decouvert ce site cette semaine et je suis stupefait devant ce concept etonnant par sa simplicite et sa portee infinie. Cela rechauffe le coeur de voir que les outils de communications apportes par la modernite peuvent aussi avoir trouver une utilisation au service du bien et de la Verite.
Pour en venir a ma question: que penser de l'attitude ostentatoire qu'ont certaines communautes a l'egard des dons et de l'argent en general? Par exemple, certaines synagogues pratiquent l'enchere ouverte pour des Berakhots ou des montees a la Torah, et ce, meme le jour saint de Yom Kippour. Il s'agit la d'un extreme, mais ma question englobe egalement le fait de "publier" en le criant a l'assemblee le montant d'un don d'un fidele lors de sa montee a la Torah.
J'aimerais avoir un avis de Torah sur le sujet, pour ma part, il me semble immoral de selectionner un fidele pour sa contribution (quelqu'un de moins aise financierement se retruovera prive de telle ou telle benediction car ne pouvant pas s'aligner). De la meme facon, annoncer le montant du don a voix haute entrainnera une comparaison entre les fideles qui parait deplacee dans une synagogue.
Merci d'avance!

Jacques Kohn z''l
Jeudi 13 janvier 2011 - 02:01

Il est certain que les pratiques, dans certaines synagogues, consistant à vendre aux enchères les montées à la Tora et d’autres honneurs, et à annoncer le montant des dons à haute et intelligible voix, sont irritantes pour certaines personnes dont elles peuvent troubler la ferveur.

Mais ces pratiques, qui ne sont pas interdites par la halakha, sont rendues nécessaires par l’obligation pour les responsables communautaires de couvrir les dépenses indispensables auxquelles ils sont tenus (rémunération du personnel, charges sociales, entretien de l’immeuble de la synagogue, etc.).

D’autre part, même si le comportement de certains donateurs qui tiennent à ce que leurs offrandes soient annoncées publiquement est regrettable, la réprobation qu’ils encourent de la part de fidèles dont les comportements sont moins ostentatoires ne suffit pas à faire refuser leurs dons.

T@PµZ
Mercredi 12 janvier 2011 - 23:00

Chalom.
Concernant la question N°55159
Il est clair que si c'est accepté dans la grande majorité des synagogues que j'ai pu voir, c'est que la halak'ha le permet.
Donc ma question rebondissant sur celle de sousben, n'est pas là pour remettre en question cette nécessité de récolter des fonds, ou la validité d'une telle pratique, mais pour comprendre comment on peut d'un point de vue de la halak'ha, venir prier, et finalement, parler d'argent, faire une affaire (une enchère se traduit par des calculs, des pensées sur ce qu'on peut dépenser ou pas, accorder une valeur monétaire finie à une action ou une brak'ha, bref, tout rapporter à une notion de commerce, qui est même peut-être en rapport avec notre activité 'hol).
De plus, comment agir, si l'ors d'une alya, même d'un moussaf (non vendue aux enchères, normalement, pour répondre aussi supra), on ne se sent pas de faire un don ostentatoire ce jour là (quitte à donner la veille ou le lendemain, sans témoin), pas plus que d'être mal jugé parce qu’on ne donne pas (et il est grave d'être mal jugé, Cf le chekel HaKodech perdu).
Merci d'avance.
Kol Touv.

Jacques Kohn z''l
Jeudi 13 janvier 2011 - 04:11

Je vous remercie de votre contribution. Résignons-nous à prendre la nature humaine comme elle est !

sousben
Mercredi 12 janvier 2011 - 23:00

En reponse a 55172
Mes excuses par avance pour la controverse.
Vous dites "resignons nous a prendre la nature humaine comme elle est"
Mais est-ce que ce n'est pas un but "philosophique" du judaisme de justement aller contre nature afin d'elever notre ame? Le combat de la Nechama avec le Nefech? Corrigez-moi svp si j'ai mal compris vos propos, mais cette phrase semble dire: acceptons que le Nefech prenne le dessus (sur ce sujet en particulier bien sur).
Par ailleurs, il nous est dit "Béni soit l'homme qui place sa confiance en Hachem" "Maudit soit l'homme qui place sa confiance en l'homme".
Dire que nous laissons cours a ces pratiques car les synagogues ont besoin d'argent, n'est-ce pas la d'une certaine maniere, placer sa confiance en l'homme?
Chaque personne interessee pourrait par exemple ecrire sur un bout de papier le montant de son don, puis la communaute proceder a un tirage au sort, faisant ainsi confiance a Hachem pour pourvoir aux besoins.
Derniere chose, j'ai observe a de nombreuses reprises que ces pratiques ont tendance a donner de l'eau au moulin des Juifs moins pratiquants qui regardent la synagogue et les religieux avec un oeil severe et critique!

Jacques Kohn z''l
Jeudi 13 janvier 2011 - 07:50

Je vous remercie de votre contribution. Comme la vie des responsables communautaires serait plus facile s’ils pouvaient boucler les budgets synagogaux sans avoir besoin de « placer leur confiance en l’homme » !