Conversation 6867 - Chabbat en catastrophe
Bonjour.
Pour un juif religieux les questions suivantes ne se posent sûrement pas, vous les trouverez bizarres. mais pour quelqu'un comme moi, en cours de conversion, ou pour un juif laïque qui fait techouva, qui tente de revenir au judaisme, j'ose espérer que cela à du sens :
Si , pris par un emploi du temps trop serré, mal organisé, on a rien préparé pour le shabbat, aucun repas, que faire ?
1) le frigo est totalement vide : Vaut-il mieux jeuner et attendre la fin du shabbat pour faire ses courses dimanche ? Quelle serait la solution la moins "pire", excepté le fait de s'organiser pour que cela n'arrive plus ?
2) Il y a des aliments au frigo ou dans les armoires (du riz par exemple) mais rien n'est cuisiné et pour manger il faudrait utiliser la cuisinière.
3) Faut-il débrancher le téléphone, la sonnette, le fax, pour qu'ils ne sonnent pas ?
4) L'autre jour, après un rendez-vous à son domicile pour de nombreuses questions, j'ai machinalement tendu la main au rabbin et à sa femme (uniquement par politesse), qui me l'a serrée gentiment mais certainement contraint. Je m'en suis rendu compte trop tard, une fois sortie, et je compte lui demander pardon la prochaine fois que je le verrai à l'office.
Que puis-je faire d'autre pour réparer ce "tort" ?
Toutes ces choses me sont arrivées récemment et je me suis sentie désemparée, ne sachant que faire.
Mille merci, d'avance, pour votre réponse et de tout ce que vous accomplissez si généreusement ici.
Cordialement, Nati
La situation que vous décrivez pose en effet problème. Il faut souhaiter dans ces cas là avoir des voisins à la fois géographiquement proches et charitables. Sinon, c'est le jeûne ! Pas recommandé Chabbat, mais inévitable.
Et cela nous permet de comprendre la pertinence de la phrase talmudique : "celui qui aura fait effort la veille de chabbat, mangera le jour du chabbat".
Elargissons un peu notre champ de vision. Le Chabbat n'est pas le parent pauvre de la semaine. Il en est le sens et le but. Si je me laisse prendre de court, c'est que j'ai accordé trop d'importance à certaines choses au détriment de certaines autres. Et si je commence à faire des compromis avec mes échelles de valeurs, il n'y aura bientôt plus ni échelle ni valeurs.
Et si ceci est vrai à l'échelle de la semaine, c'est encore plus vrai de ma vie. Si je compare le temps de ce monde aux six jours de la semaine, ce qui me reviendra le jour du Chabbat qui est mon Monde à venir, ce que j'aurai à "manger" ce jour-là, c'est le fruit de mon effort de ce monde. Et si j'ai travaillé la veille de Chabbat, j'aurai à manger le jour du Chabbat. Et sinon, que dirai-je à mon Juge ? J'étais trop occupé à d'autres choses pour prendre soin de Ton monde ?
La discipline du Chabbat hebdomadaire nous éduque à cette conscience aigue que vient un temps où il faut rendre la copie et si ce n'est qu'un brouillon, ce n'est qu'un brouillon. Si nous ne prenons pas au sérieux que le temps nous est compté et qu'il faut en faire bon usage, nous serons un jour pris par surprise.
Il vaut mieux apprendre à éviter et se préparer.
Vous avez permis au rabbin de faire une mitzva : celle qui consiste à ne pas mettre son prochain dans l'embarras. Vous pourrez vous excuser gentiment la prochaine fois que vous le verrez, mais ne vous tourmentez pas trop pour cela.
Précision à ma question 6867 :
3) Faut-il débrancher le téléphone, la sonnette, le fax, pour qu'ils ne sonnent pas même si je n'y réponds pas ?
Merci, Nati
A part le fait que la sonnerie dérange, il n'est pas indispensable de débrancher ces appareils. Toutefois, si on craint de répondre machinalement par habitude, il est préférable de les débrancher ou de les couvrir.