Conversation 72273 - Manque de concentration pendant la priere
Chalom Rav,
Je vous ai contacté à plusieurs reprises, j'espère ne pas abuser...
J'ai toujours des problèmes de concentration dans ma tfila.
On m'a conseillé ici de lire tehilim et de d'étudier plus la thora.
quels passages je dois étudier pour lutter contre ses pensées blasphématoires qui me font culpabiliser pendant des heures en enlevant toute simha ?
Ecouter des cours sur internet en prenant des notes de ce qui est dit, est ce suffisant ?
Pouvez vous me conseillez certains ouvrages ?
de plus, comment ne pas succomber à la déprime après chaque mauvaise pensée car j'en viens à redouter le moment de la prière qui doit au contraire etre un moment privilégié?
Merci pour votre travail formidable
PS: si je peux me permettre une remarque, votre site fonctionne moins bien depuis le changement de présentation.
Shalom,
Vous n'abusez absolument pas, pas de quoi vous en faire :-)
Tout d'abord je tiens à vous féliciter, votre volonté de progresser, d'avancer est remarquable.
Je crois qu'un grand nombre de personnes souffrent des mêmes troubles que vous : il est très difficile dans notre environnement de se focaliser, de se concentrer. Les images qu'on voit dans n'importe quel spot publicitaire changent toutes les deux secondes, il faut employer de plus en plus de technologie pour attirer notre attention, pour nous intéresser. De plus en plus d'enfants souffrent de difficultés de concentration. Et je ne pense pas que cela soit par hasard. Nous vivons dans un monde où l'information file à une vitesse impressionnante, où (presque) tout est à portée de main par le web, à la différence d'un monde antique où ce n'était pas le cas. C'est sans parler des réseaux sociaux, etc. Ce que je veux dire par là est qu'avec toute cette diversité on a beaucoup de peine à se focaliser sur un point longtemps. En observant cela, on se rend compte que, pratiquement, la force n'est pas dans les mains de ceux qui ont une inspiration spirituelle, mais que les valeurs prépondérantes sont matérielles. Cette banalité du monde induite par ces valeurs influent sur notre conscience - on ressent de la fatigue et le désespoir de changer quoi que ce soit. Nos forces psychiques s'éparpillent et on se sent alors fatigués, etc.
Le croyant a une autre vocation: il doit prendre conscience de l'Unité Divine régissant le monde et par conséquent voir que chaque événement revêt une signification particulière. Ce n'est pas facile, mais cela commence par l'acceptation de soi même. Une mauvaise pensée n'est pas foncièrement mauvaise. Chaque pensée est l'expression d'une volonté qui est en vous. Acceptez vous, acceptez que vous avez de bonnes volontés. Nos Sages nous enseignent que "yetzer" (penchant) et "yetzira" (création) ont la même racine. On ne peut pas créer dans le monde, ce qui est notre but quelque part, sans utiliser de cette force extraordinaire que D'ieu nous a donné. Plus on se bat contre soi-même, plus on est limité, car on refoule énormément de sentiments, de volonté qui gagneraient à être exprimées. Penser à la sexualité signifie penser à la source de la vie, à notre volonté d'engendrer, de créer. Il n'y a rien de mal à cela, au contraire. Tout le travail réside dans le fait de savoir diriger ses forces vers la sainteté. Ressentir de la déprime n'est pas évident, mais vous pouvez aussi ressentir de la joie : vous voulez accomplir la Volonté Divine et vous ressentez cela en vous, ce n'est pas grave.
En outre, étudier est bien et même très important, je vous encourage vivement à continuer - quelle que soit l'étude, l'essentiel c'est que ça vous plaise, vous intéresse, que vous sentez que cela vous rapproche de D'ieu.
En espérant que cela vous aide !
Tenez-nous au courant.
Cordialement,