Conversation 76396 - Et sexuellement, vous proposez quoi?

psg
Dimanche 19 octobre 2014 - 23:00

Bonsoir
Ma question sera brève :
Si je comprend bien, les adolescents n'ont droit à aucune sexualité avant le mariage, n'est-ce pas ?
Ni masturbation ni bises,
ni attouchements avec personne de l'autre sexe, ni dévisager une fille (ou un garçon ) et encore moins voir des photos ou films érotique etc.
Comment dans l'idéal le Judaïsme conçoit la sexualité d'un ado. entre disons 13 et 16 ans ?

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Question envoyée via l'application iphone

Dr Michael Ben Admon
Mercredi 5 novembre 2014 - 12:43

Chalom,

Parlez avec lui de sexualite, que l'amour existe reellement et pas dans les contenus pornographiques qu'il peut rencontrer sur internet. Ce n'est pas uniquement une discussion qu'il faut avoir et s'en aller. permettez un propos continu et ouvert sur cette question. Cherchez un temps et un endroit qui permet une discussion - pas dans une piece fermee, un endroit dur, mais dans un lieu et moment qui invite une discussion ouverte.
Ne le stressez pas sur ses sujets, et ne le culpabilisez pas.
Lui faire comprendre que la sexualite est une belle chose et qu'il ne faut surtout pas voir en cela un tabou.

Le judaisme ne permet pas la concretisation d'une sexualite adolescente. Cependant, il est inutile de mettre l'accent sur l'interdit et de ne pas voir et comprendre les pulsions sexuelles des adolescents. La sexualite est apprehendee comme le sommum de l'echange entre deux epoux et toute sexualite ou satisfaction en dehors du couple est percue comme un plaisir individuel, et en une certaine mesure egoiste.
La question sexuelle se pose differemment aujourd'hui, dans un monde hyper-sexualise, qu'au Moyen-Age. Tout d'abord, car l'accessibilite aux contenus sexuels est tres grande d'un cote et du fait qu'il est difficile dans le monde d'un mariage tardif (de plus en plus courant) de comprendre le mariage comme la possibilite d'avoir des relations sexuelles. C'est pourquoi il me semble qu'il est bien plus important de conserver la sante mentale des jeunes en insistant sur la saintete des relations sexuelles et du don par excellence dans cette relation que de le culpabiliser en pointant du doigt tous les interdits qui pesent sur lui. On n'est pas oblige de parler de sexualite dans le cadre conceptuel du yetser hara, du mauvais penchant, et pas non plus de bestialite.
Les textes a ce sujets sont tres nombreux et vont tous dans le sens de l'interdiction. Il est possible qu'une reflexion serieuse s'exige dans notre monde post-moderne.