Conversation 77607 - Seoudat hodaya
bonjour, j'ai pas trouvé sur le site de réponse relative à la seouda odaya (seouda de remerciements envers Achem)
Par exemple après une opération importante qui s'est bien passé ou une bonne fin à un procès qui a duré des années etc etc..
Qu'en est est il exactement de cette séouda?
l'origine, torah ou minag?
comment procéder pour la faire...nb de personne? lieu? déroulement? motsi? dvar torah? etc etc...
merci de me donner le maximum d'information et les sources sur cette séouda
qui peut être vient en complément de la lecture du gomel.
Merci pour votre éclairage et pour une réponse complète si possible.
avec tous mes remerciements et mon plus grand respect.
pour info et si cela a une incidence sur votre réponse, j'habite en Israël !
Shalom,
1. Une personne qui est sorti d'un danger ou qui a connu une grande réussite, il est bon qu'elle fasse une "séoudat hodaya" (un banquet de remerciement), afin de publier le Nom Divin, mais ce n'est pas une obligation. Il s'agit plus d'une bonne habitude consistant à reconnaître le bien qui nous est fait ("hakarat HaTov"). [C'est l'avis de la majorité des décisionnaires, bien que le Natziv, dans HaAmek Sheala, 26 pense en suivant l'opinion du Ibn Ezra que c'est une obligation].
Cette séouda peut être considérée alors comme une "séoudat mitzva" (cf. H'ayei Adam 155,41; Mishna Beroura O.H. 670, s.k. 9 au nom du Maharshal, rapporté aussi par le Gaon de Vilna, ad loc.).
Par conséquent il est bon de s'y laver les mains et de faire la bénédiction "hamotzi" et le "birkat HaMazone" (actions de grâce).
2. Nombre de personnes : Il n'est pas nécessaire d'avoir un certain nombre de personnes, invitez qui vous voulez...
(Dans le T.B. Berah'ot 46a il est écrit que lorsque Rabbi Zeira tomba malade, Rabbi Abahou, son collègue, prit sur lui que si son ami recouvrait de sa maladie, il ferait une "séoudat hodaya" devant les Sages. On peut éventuellement apprendre de là que c'est bien de le faire devant des Sages, ou en tout cas des gens qui nous sont proches, puisqu'ils étaient eux-mêmes des Sages et leurs collègues leurs étaient sûrement proches - mais je n'ai encore vu aucun décisionnaire qui écrivait cela...).
Quoi qu'il en soit, plus il y a de monde, plus la "publication" du "miracle" est importante et c'est mieux si vous voulez réciter HaGomel, par exemple.
3. Lieu : où vous voulez...
4. Déroulement : Il est bon d'y remercier D'ieu à un moment ou à un autre du repas pour Ses bontés.
Certains écrivent qu'il est bon d'y réciter le Psaume 100 ("Mizmor LeToda"). Le Natziv de Wolozhin (HaAmek Davar, Vayikra 7:13) enseigne que c'était le but du Korban Toda qui ne se mangeait pour cela qu'un jour, afin que ce jour soit consacré, avec des amis proches, à la louange de D'ieu. Certains affirment encore qu'il est bon de dire "Nishmat Kol H'ai" (sans brah'a), s'il y a "minyan" (quorum de dix hommes majeurs).
5. Réciter "HaMotzi" : comme dit (au point 1), c'est mieux.
6. Dvar Torah : aussi, c'est plus que préférable. Nos Sages (dans Pirkei Avot) nous enseignent qu'une table à laquelle on mange et disons des paroles de Torah est comparable à un autel sur lequel on sacrifie à D'ieu ! Par ailleurs, certains affirment aussi (cf. les source citées au point 1) que les paroles de Torah définissent ce moment en "séoudat mitzva".
7. J'espère avoir répondu à vos attentes. Et non, le fait que vous habitiez en Israël ne change rien à la question, ni à la réponse. Mais quoi qu'il en soit, sachez que le fait de vivre en Israël constitue une mitzva, alors vous accomplissez continuellement une mitzva !
Cordialement,
77607 - SEOUDAT HODAYA (question complémentaire)
Tout d'abord un grand merci pour votre réponse claire et complète.
Merci pour le temps que vous avez consacré pour me répondre de façon aussi précise.
Je me permets de vous poser une question complémentaire que mon épouse vient de soulever.
Est-ce que j'ai le droit d'utiliser l'argent de mon maasser pour faire cette seoudat hodaya ?
Avec mes remerciements réitérés et mon plus grand respect.
Shalom,
A priori, non (Rema YD 149,1).
Toutefois, s'il y a des difficultés financières pour payer les frais de ce repas, alors il y a sur qui s'appuyer pour utiliser l'argent du Maasser à cette fin (cf. resp. Tzitz Eliezer XX, §35 et resp. Minh'at Yitshak VIII, §83).
On fera alors la différence entre le cas où on a déjà mis de côté l'argent du maasser, dans quel cas il faudra le remettre aux pauvres, ou si on prélève a priori l'argent du maasser dans l'intention de l'utiliser pour une autre mitsva.
Cordialement,