Conversation 8451 - Une Grande de la Torah
Shalom, shalom,
On parle toujours des Justes et des grands Sages de la Torah. Question soudaine : Existe-t'il, et a-t'il existé, des femmes, parmis ces Sages. Je suppose que des Justes, forcément il y en a. Qu'il n'y ait pas de traces écrites d'enseignements ou de comportement sages, n'implique pas que ces hommes et femmes justes n'existent pas, évidement, je sais. Ma question se rapporte à d'éventuelles femmes qui auraient étudié et transmis quelques enseignements?
Toda raba, kol touv
Il en est une célèbre dont le Talmud rapporte les faits et dires, c'est Brouria, l'épouse de Rabbi Méïr. Et au cours des âges de nombreuses femmes ont mérité le titre de tzniout ouguédoula bémaqom e'had, et ont été des enseignantes de haut niveau dans les yéchivot de leur père ou de leur mari. Faut-il des détails ou la question était seulement de savoir s'il y en avait eu ?
q 8451,
shalom,
les details m'interesseraient...
toda rabba
Sans intention d'exhaustivité...
Commençons par rappeler un certain nombre de personnages féminins de premier plan considérés comme prophétesses et souvent explicitement désignés comme tels : Sarah, Myriam, Devorah, Hanna, Avigaïl, Houlda, Esther.
Le Talmud regorge de remarques sur les capacités intellectuelles et intuitives des femmes, souvent supérieures en cela aux hommes.
Le Michna Broura rapporte (§ 263, 5 dans Chaaré Téchouva) que la halakha est fixée conformément à la position de la mère de l'auteur du Sefer Hadricha (commentaire du Tour), "femme que son coeur a élevé en sagesse".
J'ai déjà cité Brouria, la fille de rabbi Chimon ben Hanina et épouse de rabbi Méir (cf Tossefta baba qama 4, 17 ; baba métsia 1, 6 ; TB Pessahim 62b...)
Diverses réfrences talmudiques et leurs commentaires montrent que des prophétesses comme Devorah ou Houlda étaient aussi enseignantes au beth hamidrach de leur temps.
Dans la 'Hassidouh
S.A.Horodetzki écrit dans Hassidim et Hassidoth « les femmes jouissent d'une parfaite égalité dans la vie religieuse »
De fait, depuis Adel, la fille du Baal Shem Tov et mère de rabbi Ephraïm de Sadliqov et de rabbi Baroukh de Medzheboj, les personnalités féminines marquantes n'ont pas manqué. Le Baal Shem Tov considérait Adel comme l'un de ses élèves et l'autorisait à distribuer des ségoulot aux malades. Il citait à son propos le verset Ech Dath Lamo dont les initiales forment l'acrostiche du nom Adel.
Feige, fille de Adel, mère de rabbi Nahman de Braslav était célèbre dans le monde hassidique qui la disait douée de roua'h haqodech. Elle eut sur son fils une influence considérable.
Mérouch, fille de rabbi Elimelekh de Lizhensk, enseignait la Thora et la doctrine de la Hassidouth et beaucoup de Hassidim venaient l'écouter et recevoir sa bénédiction.
Frida, la fille du Baal HaTania, fondateur du mouvement Habad, jouissait d'une position respectée auprès des Hassidim de Habad qui relatent bien des histoires sur lses vertus, sa sagesse et son érudition. Elle a transmis à son frère, le "rabbi Haemtzaï", les enseignements reçu de son père, le Baal Hatania. Après sa mort, on a trouvé des manuscrits de hidouché Thora et de Hassidouth qu'elle avait écrit à son frère rabbi David.
à suivre...
Suite 8451
Merci de votre réponse expresse, Rav Simsovic!
Oui, j'aurais aimé des détails, plus de sources. Et ces femmes dont vous parlez, Houria, par exemple, ont-elles laissé des traces écrites que l'on étudie aujourd'hui?
Kol touv
Pas Houria, Brouria. Le Talmud en rapporte plusieurs. Je continue petit à petit à étoffer la précédente réponse. Visitez-la de temps en temps. Je pense qu'un livre du rav Steinsaltz a dû paraître il y a quelques temps dur les femmes dans le Talmud. Il doit en parler, me semble-t-il (c'est traduit de l'hébreu mais je n'arrive pas à mettre la main sur mon exemplaire original...)