Conversation 15418 - Ca manque de romantisme

jeuneepouse
Dimanche 18 avril 2004 - 23:00

URGENT/ QUESTIONS SUR NIDA
Bonjour,
Je suis jeune mariée. De famille traditionaliste, mon mari et moi souhaitons avancer dans la religion pour la cacherout, le shabbat et les lois de la pureté.
d‘abord, c‘est très dur de se séparer 12 ou 15 jours chaque mois alors qu‘on vient de se marier. moi, je continue à embrasser le soir mon mari quand il rentre du travail , à le serrer dans mes bras et à rester à coté de lui quand on regarde la télé ou autre . c‘est très dur de mettre une frontière entre nous mais nous n‘avons aucun rapport sexuel pendant cette période jusqu‘au mikvé. Néanmoins, j‘ai peur que cette liberté supllémentaire que l‘on s‘accorde nous fasse du tort car j‘aimerais être enceinte.
d‘autre part, mon mari m‘a fait remarquer et il a raison, que quand je rentre du mikvé , nos retrouvailles sont très “calculées” et manquent de romantisme, il trouve que cela manque de charme , comment faire pour que cela semble comme une nuit belle et naturelle et non “programmée”.
Aussi, j‘ai vu dans votre site , que quand on a des règles courtes , on peut faire le 1er examen , le 4ème jour et non le 5ème pour les sépharades , j‘aimerais avoir confirmation .
Merci pour votre site

Rav Elie Kahn z''l
Dimanche 25 avril 2004 - 23:00

Ce n‘est pas parce que vous voulez avoir un enfant et que vous avez peur que vous devez respecter la Halakha, mais parce que c‘est la Halakha.
Dura lex sed lex, la loi est dure, mais c‘est la loi. Le respect des lois de nida est plus difficile pour certains que pour d‘autres de même que chacun d‘entre nous a plus de difficultés à respecter telle ou telle loi, selon son caractère, son éducation, ses goûts etc...
Vous trouvez donc dur de respecter les lois de nida, et je vous comprends tout à fait. Ce ne sont effectivement pas des lois qu‘il est toujours facile de respecter dans tous leurs détails. Mais cela ne change rien à l‘obligation de les observer.
Il y a un texte de Guemara qui traite de cette question.
Une femme dont le mari était mort dans la force de l‘âge tentait de comprendre pourquoi. Aucun rabbin ne put lui donner de réponses (les rabbins n‘ont pas de réponses à ce genre de questions, et méfiez-vous de ceux qui affirment en avoir).
Elle rencontra le prophète Elie (les prophètes ont parfois les réponses à ces questions) à qui elle avoua qu‘elle dormait avec lui avant d‘aller au mikvé, “sans penser à autre chose”.
Sur quoi lui répondit Elie qu‘il bénissait D‘ieu de l‘avoir fait mourir. Puis la Guemara de citer une discussion. Dans cette discussion, certains affirment qu‘ils dormaient dans le même lit, d‘autres qu‘il y avait entre eux une séparation (T. B. Chabat 13 a; vous pourrez retrouver le texte complet dans Aggadoth du Talmud de Babylonie, p. 152).
J‘ai horreur des rabbins qui font peur en promettant les feux de l‘enfer à ceux qui transgressent les mitsvot, et trouve cette approche un peu simpliste, pour ne pas dire primitive. Ce n‘est pas le message principal de ce texte.
Je l‘ai cité à cause de la dernière phrase. La question est de savoir quand on fait une mitsva à moitié, ou quand on respecte un interdit à moitié, ce qui est le plus grave. Ce que l‘on respecte ou ce que l‘on ne respecte pas. Le plus important est-il qu‘ils dormaient dans le même lit, ou qu‘ils faisaient entre eux une séparation?
En effet, quand on ne respecte rien, on a des chances d‘en arriver au respect complet de la mitsva, car on ne se donne pas bonne conscience. Tandis que faisant les choses à moitié, on croit vivre bien avec tout le monde. Bien avec le “Bon Dieu”, parce qu‘on fait un petit effort, et bien avec soi-même parce que c‘est moins dur.
Les efforts que vous avez faits jusqu‘à présent sont méritoires. Vous avez déjà fait la plus dure partie du parcours. Il serait dommage de s‘arrêter en si bonne voie .

Ne pas respecter ces lois tue aussi le romantisme et peut faire tomber dans la routine. A vous de faire preuve d‘imagination pour que les retrouvailles, bien que programmées sur le calendrier soient une fête.
Pour les quatre jours, vous avez confirmation.