Conversation 16681 - Precisions linguistiques
Entre SeFeR et SiPouR,NeFeSH et VaYNaFaSH,DaVaR et LeDaBeR,...,y a-t-il un rapport,des nuances propres à l'hébreu(et si c'est le cas,je vous serais gré de me les détailler)ou sont-ce des homonymes?
Est-ce "voulu" que jours et mers soient tous deux traduits par YaMiM?Et pourquoi,à l'instar d'Elokim,maïm est-il un mot pluriel?
Voyez la réponse à la question 16723 concernant le fonctionnement de la langue.
Sefer et sipour le livre et le récit, ont la même racine SFR (non, il n'y a pas de rapport avec...)
De même pour Nefech et Vayinafach ou davar parole et ledaber parler.
Par ailleurs il y a aussi des homonymes et des homophonies, etc. mers et jours ne sont pas tous les deux traduits par yamim, l'un, c'est yammim, les mers, l'autre c'est yamim, les jours. Ça ressemble, mais ce n'est pas pareil.
Il y a certaines réalités qui sont considérées comme duelles ; les eaux - d'en haut et d'en bas - sont l'une d'elles.
Rien à voir avec la forme plurielle du Nom Elohim qui désigne Dieu créateur comme le maître de toutes les forces (la racine alef-lamed renvoie à la notion de force, qu'on retrouve par exemple dans la notion de violence, alimout).
En rajout à la question 16681:SHeMeSH et SHaMaSH?
Bon, vous faites un doctorat, ou quoi ?
Par rapport à 16725,un doctorat?oui,en médecine et c'est déjà bien assez prenant:)
Non,sérieusement, quand un Sage (R' Yeoshoua ben Hanania, je crois) répond à Hadrien qui demande à voir D':"Vous ne pouvez pas voir le soleil, qui est un simple serviteur,et vous voudriez voir la Shehina?!!!",fait-il un brillant jeu de mots, ou la notion de service est-elle contenue dans le soleil dès son mot?(Quelle clairvoyance cela démontrerait par rapport aux Egyptiens qui voyaient en Râ-Soleil le dieu suprême!)
Behatsla'ha pour le doctorat.
Bien sûr qu'il y a un rapport sémantique entre les deux termes. Vous n'en doutiez d'ailleurs pas.
Pour 16803,si,si,j'en doutais,ne connaissant pas la traduction de ce fameux échange entre Hadrien et le Sage ("serviteur" aurait pu être la traduction de "oved",après tout)
Un grand merci pour vos réponses éclairées!
Ce n'est pas la traduction mais l'original que vous ne connaissiez pas (Yalqout Shim'oni s/Ki Tissa, remez 396). Le passage est d'ailleurs un peu plus complexe que le résumé que vous aviez cité.
Shalom rav,Rav
Puisque vous l'évoquez dans 16781,pourriez-vous m'en dire un peu plus long sur le remez,svp? (j'ai déjà posé la question en 16515,mais vu la complexité du sujet,les 70 lectures possibles,elle n'est pas encore disponible)
Toda Raba!
Ce n'est pas la 16781 mais la 16871.
Dans cette réponse, remez à un sens purement technique, c'est ainsi que sont désigné les divers paragraphes du livre.
Quant au sujet lui-même, il s'agit d'un mode de raisonnement allusif, qui constitue un niveau de lecture pour lui-même. On l'appelle aussi allégorie. Par exemple le Cantique des cantiques comme chant d'amour entre Dieu et Israël.
Petite précision demandée par rapport à la dualité de certains mots (question 16681)
Le fait que ce pluriel se retrouve dans shamaïm englobe-t-il le ciel dans cette réalité duelle (çàd ciel=eaux du haut) ou bien y a-t-il une réalité duelle propre aux cieux (çàd shamaïm renvoie au ciel du bas et à celui du haut) ?
Par ailleurs, le Rav Abravanel (pour expliciter la forme plurielle d’Elokim) relève d’autres « formes plurielles qui n’en sont pas » comme Ephraïm, kilaïm, Mitsraïm et ‘houchim (Commentaire du récit de la création, p65, éd Verdier) Si je peux comprendre kilaïm (hybride, donc duel) et houchim (que nous traduisons par un autre pluriel, les sens) j’avoue que Mitsraïm et Ephraïm me laissent quelque peu perplexe. Deux Egypte et deux Ephra (ou Epher) ?
Il y a bien deux Egyptes, la rouge et la noire, symbolisées par la double couronne pharaonique.
Pour Ephraïm, je n'ai pas en tête de source précise, mais il y a bien deux dimensions d'identité qui semblent se manifester en lui, tout comme en Joseph lui-même, et c'est ce qui fait que c'est lui et non son frère aîné qui sera le successeur. Il possède à la fois l'identité de Josué, celui qui fait entrer Israël sur sa terre et lui en assure la possession (dimension du Messie de Joseph) et le chef de la sécession qui divisera le royaume de Salomon et entraînera l'exil profond des Dix tribus.
Bonsoir Rav,
je reviens sur mitsraïm de la question 17108. En arabe (ou égyptien) Egypte ne se dit il pas "Misr" ? et ne signifie-t-il pas "bord" ou "frontière" ou "confin" en hébreu ? Auquel cas Mitsraïm seraient "les confins". Et je me suis toujours demandé si ces confins, les hébreux les voyaient de l'intérieur ou de l'extérieur ?
Toujours merci pour votre dévouement :)
Mais qu'est ce que l'arabe vient faire ici ? L'Egypte est en Afrique et si les habitants parlent l'arabe, ce n'est pas la langue originelle du lieu. On ne parlait pas l'arabe en Egypte au temps des Hébreux et cette remarque est de ce point de vue sans grande pertinence.
Ce n'est pas exactement les confins, mais plutôt les détroits au sens d'étroitesse ou de rétrécissement des terres. Les deux mots : metsarim et mitzraïm s'écrivenrt de la même manière. Jonas aussi a regardé la baleine du dehors et du dedans, et lui aussi a fini par en ressortir...
Je me permets de reposer une question car je ne la retrouve pas dans ma liste et crains qu'elle n'ait disparu, comme il semble que ce soit déjà arrivé.
Donc,
1.En rapport à la question 17108, il y a encore trois points qui me turlupinent
a) Retrouvait-on la dualité de « Mitsraïm » dans l’appellation « Egypte » en langue égyptienne ?
b) Ephraïm et Manassé ne sont-ils pas des noms à la fois Hébreux et Egyptiens (à moins que je ne confonde avec les fils de Moshe), choisis en vertu de cette double appartenance ? Comment en ce cas Joseph, tout roe hanolad qu’il soit, aurait-il choisi aléatoirement ce nom contenant Josué et Jéroboam (si c’est bien de Jéroboam que vous parliez) ?
c)A propos de shamaïm, englobe-t-il le ciel dans cette réalité duelle (çàd ciel=eaux du haut) ou bien y a-t-il une réalité duelle propre aux cieux (çàd shamaïm renvoie au ciel du bas et à celui du haut) ?
Je sais que le Saint Béni Soit-Il est omniscient et omnipotent, mais aurait-Il fait ingérence à ce point là dans les choix des hommes ? Et si c’est le cas, le fait-Il toujours autant actuellement, càd nous inspirerait-Il à nous parents le choix du prénom de nos enfants en fonction de la destinée qu’Il leur prépare ? Serait-ce pour cela qu’on raconte que le Ramban pouvait trouver le nom et la destinée de chacun dans Haazinou ?
2)En rapport avec l'intervention de Patrick (17158), j'avais entendu un commentaire ou midrash qui disait que Dieu était apparu à Moshe dans un buisson car il est facile d'y entrer (plonger) la main, difficile de l'en sotir (extirper). Ceci est-il en rapport avec cela?
3)Par ailleurs, est-il relevant ou coïncidant que la forme plurielle mascualine, YM (Yud Mem sofi), soit formée des mêmes lettres que la mer (YaM) ? J'ai aussi relevé une "amusante coïncidence", à savoir que MaYM pourrait aussi se lire MYaM, mais cela est-il amusant ou significatif?
Merci pour votre dévouement et vos réponses éclairées, kol touv!
Sur le premier point, il me semble avoir déjà indiqué que l'appellation de l'Egypte ancienne est "le double pays" ce que symobolise la double couronne du pharaon.
D'après les "étymologies" ou plutôt l'explication de ces noms dans la Thora, ce sont des noms proprement hébraïques.
Les fils de Moïse ne sont pas nés en Egypte et leurs noms se rattachent aussi à des racines hébraïques dont l'explication est donnée dans les versets.
Qui dit que le choix de Joseph serait aléatoire ? Mais cela ne signifie nullement qu'il y aurait prédestination ou fatalité.
Tout le premier chapitre de la Genèse tend à nous faire comprendre que ce n'est pas en vertu de sa toute-puissance ou de son omnisience que Dieu agit en tant que Créateur et toute la suite du récit biblique nous montre que Sa Providence.s'exerce en laissant à l'homme son entière liberté.
Un thème d'identité n'est pas une détermination et nous ne sommes pas dans les secrets du Ramban. Les parents qui choisissent un nom pour leur enfant leurs donnent souvent le nom d'un parent, grand-père ou grand-mère, etc. Il s'agit donc du prolongement d'une lignée existente au sein de laquelle cette identité nouvelle va s'inscrire. Là encore, s'il y a de la part des parents un instant "prophétique" dans le choix du nom, montrer une voie ne signifie pas tracer un chemin ni assujetir une histoire à un parcours semblable aux rails d'une voie ferrée.
En ce qui concerne le pluriel masculin et la mer, la différence essentielle tient au fait que dans la mer le yod fait partie de la racine ce qui n'est pas le cas du yod du pluriel qui n'est que l'indication qu'il s'agit d'une voyelle longue.
Les cieux en hébreu font référence à l'union du feu Esh et de l'eau Mayim, le alef de l'initiale étant éludé. La dualité céleste originelle ne se réfère pas aux eaux d'en haut ou d'en bas dont il ne sera question qu'au deuxième jour. Ces sujets ne peuvent pas s'étudier par correspondance. Lorsque nous disons "Celui qui fait la paix dans Ses hauteurs", cela se réfère à la paix entre le feu et l'eau qui dans notre monde d'en bas sont "exclusifs l'un de l'autre".
Dans la première brakha du shema (le renouvellement de la Création), il est écrit : iotser or bore hosheh osse shalom
1.Ca me rappelle de très près une de vos réponses (17222) Y a-t-il une simple analogie de situation (concilier les contraires) ou analogie des tenants de la phrase (hosheh= maïm car hosheh al-pne tehom, et tehom=toutes les eaux du globe selon Rachi;or=esh;ces deux identifications n'étant qu'hypothèse de ma part)?
2.puisque bore précède iotser, la lumière aurait-elle été façonnée à partir de l'obscurité?
Shabbat nah veshalom
Fondamentalement, il s'agit bien de soumettre les contraires à une souveraineté unique qui les dépasse et les concilie.