Conversation 17772 - La franchise a ses limites
Shalom,
J'ai lu que le rav haim vital a ecrit que le travail sur nos midot passe avant l'accomplissement des mitsvot car une personne qui realiserait des mitsvot mais qui n'aurait pas de qualités est appelé cochon qui a une boucle d'or au nez(nezem zahav beaf hazir).
En reflechissant je me suis retrouvé devant une difficulté:la franchise est une qualité mais quelles en sont ses limites?consiste t-elle a dire TOUT ce que l'on pense ou simplement a ne pas etre hypocrite?
Je ne crois pas que le rav Haïm Vital zatsal apprécierait ce qui semble ici rapporté en son nom.
Quant à la franchise, qui est une belle vertu, ses limites sont très simplement la prise en compte de la sensibilité et de l'honneur d'autrui. Et puis, bien sûr, il n'y a pas que ce qu'on dit qui compte, il y a aussi la manière de le dire. Et ne pas dire, quand c'est nécessaire, implique de ne même pas laisser entendre ou soupçonner qu'on aurait pu dire quelque chose.
Suite a la 17772, je pense que si, il apprecierait : Cf chaaré kédoucha, heleq richone, fin du chaar cheni.
Non, je ne crois pas.
Avant de citer la fin du chaar chéni, il faut citer la fin du chaar richone : "l'homme doit rechercher de toute ses forces à réaliser les 613 mitsvoth..."
Bien entendu, cela ne s'arrête pas là : d'où ce qui est développé au chaar chéni concernant les midoth. L'éducation commence avant le moment où l'on devient soumis aux obligations des mitsvoth, et elle se poursuit lorsque celles-ci s'appliquent à partir de la bar-mitsva. Mais si l'on devait attendre d'avoir épuré ses midoth avant de commencer à pratiquer les mitsvoth, qui pourrait prétendre être déjà arrivé au terme de cet effort et les mitsvoth resteraient à jamais orphelines.
Ce n'est donc pas du tout, malgré l'apparente exactitude littérale de la citation, ce que le rav a dit et donc il n'apprécierait pas que l'on veuille se servir de son enseignement pour laisser entendre que "que le travail sur nos midot passe avant l'accomplissement des mitsvot".
C'est pourquoi nos maîtres on enseigné *: "il faut dans tous les cas pratiquer la Thora et les mitsvoth même si ce n'est pas de manière appropriée car en fin de compte de par la volonté de les pratiquer on parviendra à le faire de manière appropriée"
L'expression "de manière appropriée" traduit ici le mot "lichma" qu'inexactement certains livres traduisent "de manière désintéressée". Le rav Hayyim Vital, dans le texte dont vous avez donné la référence explique : "les mauvaises midoth empêchent la pratique de la Thora et des mitsvoth, et même s'il les pratique, ce ne sera pas "lechem chamayim" qui équivaut effectivement à "lichma". Nous pouvons faite crédit au rav en affirmant qu'il connaissait aussi l'enseignement dont j'ai donné une paraphrase en français.
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* Kala rabbati ch. 5 halakha 1, Psahim 50b, Nazir 23b, Sota 22b et 47a, Sanhedrin 105b, Horayoth 10b, Arakhin 16b, sans compter les références dans le midrach, Le nombre de fois où cet enseignement est cité suffit à en prouver la centralité. Et directement relié au sujet de notre discussion, une variante dans chabbat 30a qui dit : "l'homme doit pratiquer la Thora et les mitsvoth avant de mourir, car une fois mort, il ne peut plus..."