Conversation 3045 - Un Kadich qui veut garder l'anonymat
Ma tante a "épousé" un goy durant la choa. mon grand père n'a pas voulu réciter le kadich, comme cela se faisait dans son milieu, mis nous n'avons néanmoins pratiquement pas eu de contact avec la famille qu'elle s'est crée, une famille très honorable mais bien française de 5 enfants sans aucun lien avec le judaïsme. Je n'ai jamais vu la plupart de mes cousins germains!!!
Bref, mon grand - père a finalement revu sa fille au bout de trente ans, tout ceci pour lui conseiller de se faire au moins enterrer dans un cimetière juif. Cette femme a aujourd'hui 81 ans (jusqu'à 120 ans) et ma mère lui a redemandé diplomatiquement lorsqu'elle l'a revu l'été dernier si elle ne souhaitait pas se faire enterrer dans un cimetière juif. Cela a fait beaucoup rire ma tante, qui s'en fiche royalement.
Il n'est pas question bien sûr d'en parler à ses enfants, qui ne comprendraient même pas. (et qui se demanderaient certainement pourquoi la famille juive, qui ne s'est pas intéréssée à elle ni à eux de son vivant, s'interesserait tout à coup à elle pour son enterrement (après 120 ans)
Ma question est donc la suivante :
Est-il possible de faire réciter le kaddich pour une juive (gentille et sympatique) enterrée de son plein gré chez les goyims et ayant vécu toute sa vie chez les goyims?
Est-ce permis de le faire en cachette de ses fils juifs mais ne se considérant pas comme tels et de surcroît incirconcis?
Est-ce obligé de demander à la personne son assentiment de son vivant pour ce quadich? (c'est pourquoi j'ai l'engeance de poser la question à présent, ayant un large doute sur le derech eretz de cette démarche, et profitant de mon relatif anonymat)
Et surtout, ce quaddich là aurait il une quelquonque valeur?
C'est peut être pour cela aussi qu'en pologne les parents récitaiaient le kaddich du vivant de l'enfant parti chez les goyims, avant que de nombreuses avérots et un enterement chez les goyims viennent le gâcher ou l'invalider?
Merci
Disons quelques mots sur le sens du qadish.
Le Qadish signifie sanctifier. Dans cette prière nous prions Hachem pour qu'arrivent les temps du Mashia'h où Il sera reconnu par tous les hommes de l'Univers. Nous exprimons aussi dans cette prière notre foi en l'Eternité de l'âme, en le monde à venir.
C'est un point esentiel du judaïsme; croire en le monde à venir, c'est croire en la singularité de l'homme parmi toutes les créatures, être doué non seulement de matière, mais également d'étincelle divine.
Réciter le Qadish par les enfants d'un défunt à un sens particulier. Le mérite des enfnats qui sont prêts à sanctifier le Nom divin est un bien pour l'âme des parents. Essentiellement le Qadish doit être récité par les enfants ou les descendants du défunt. C'est comme cela qu'il a tout son sens.
Toutefois, le "Gesher Hakhayim" explique que le Qadish peut aussi être récité par un étranger et à fortiori par des proches du disparu. (Chapitre 30, par. 8 sous par 7)
Aussi, vous pouvez dire le Qadish et prier pour que votre tante bénéficie du bénéfice de cette Mitsva. De même on peut donner de la Tsedaka et demander que le mérite retombe sur telle ou telle personne. Ce phénomène s'explique par le lien qui lie les juifs entre eux. Nous sommes tous des éléments d'un même corps qui ont tous de l'influence les uns sur les autres.
Si l'on comprend le sens profond de cette prière, ceci doit nous amener à oeuvre pour sanctifier le Saint Nom. Aussi, il serait bon de renouer des contacts avec cette famille. On a souvent vu que des enfants de familles complètement assimilées sont revenus au judaïsme. C'est une très grande Mitsva de les rapprocher.
Qu'Hachem vous bénisse pour l'intérêt que vous portez à votre famille.
Très respectable Rav Bochko,
Je vous remercie pour la réponse (n°3045) à propos du kaddich ; cela me tracassait beaucoup depuis l'an dernier. Je compte beli neder mettre votre avis en pratique.
Recevez ma très modeste bénédiction.
Merci pour vos Berahot.