Conversation 31684 - Jesus n'est pas le Messie

Shalom,

Je ne suis pas sur de comprendre l'intention qui se cache derriere la question et les non-dits; si vous avez des questions claires concernant la messianite de jesus et son statut dans le Judaisme alors posez -les sans demi-mots.

Concernant votre question et la preuve que vous ramenez: Il n'y a aucune necessite logique de deduire du calendrier gregorien et du calcul du temps sur cette base a la messianite de jesus. De plus, je vous rappelle que les juifs ainsi que les musulmans, ainsi que les chinois et japonais et encore d'autres cultures ont un calendrier different.
Il existe plusieures recherches sur les raisons de la mondialisation du calendrier gregorien et je ne peux que vous renseigner sur les motifs historiques, politiques qui sont a la base de ce fait. Cet etat de fait est en autre le fruit d'une decision politico-astrologico-religieuse prise en 1582 par le pape Gregoire XIII qui a reforme le calendrier Julien et a institue le calendrier ...gregorien. A la suite de cela, sur une periode qui va durer plusieures dizaines d'annees les pays catholiques se plieront a cette decision. Cette christianisation du temps n'est donc pas le fruit du hasard mais d'une volonte tres clair de se demarquer du calendrier Juif d'une part et de repandre le christianisme d'autre part. La volonte des hommes etait bien la au rendez-vous.

Voici un resume de ce qui s'est passe:
'Dans les temps anciens, on comptait généralement les années à partir de l'année d'intronisation du souverain régnant (ce système prévaut encore dans l'empire du... Japon). Les Romains préféraient toutefois les compter à partir de la fondation de Rome, selon l'expression AUC (ab urbe condita, en français : depuis la fondation de la ville).
Et on inventa l'ère chrétienne:
En 532 de notre ère, au temps de l'empereur Justinien, un moine scythe réfugié à Rome, Denis le Petit, situe l'année de la naissance du Christ 753 ans après la fondation de Rome, l'année de référence des anciens Romains (on pense aujourd'hui qu'il s'est trompé de 5 ans, le roi Hérode, contemporain de la naissance du Christ, étant mort en l'an 750 de la création de Rome).

Ce n'est pas par divertissement que le moine mène son besogneux calcul mais pour tenter de mettre un terme aux «querelles pascales» qui agitent l'Église de son temps. Pour fixer la date de Pâques, principale fête chrétienne (elle célèbre la résurrection de Jésus-Christ trois jours après sa mort sur la croix), les premiers chrétiens s'en remettaient à la tradition juive, fondée sur un calendrier lunaire. Mais cette solution a fini par déplaire à l'Église, désireuse de prendre son autonomie par rapport au judaïsme. D'où la recherche par Denis le Petit et quelques autres moines d'une passerelle entre le calendrier lunaire des juifs et le calendrier solaire des Romains.

Le calendrier et les tables de Denis connaissent une obscure diffusion dans les îles britanniques où l'on voit apparaître les premiers actes datés de «l'an de l'Incarnation de Notre Seigneur». Deux siècles plus tard, au temps de Charlemagne, un moine anglo-saxon resté dans la postérité sous le nom de Bède le Vénérable envisage de généraliser cette pratique à la manière des Romains qui comptaient à partir de la fondation de leur ville. C'est une façon de christianiser le temps.

Bède le Vénérable ne s'en tient pas là. Il a aussi l'idée d'un décompte négatif pour les années antérieures à la naissance du Christ. Ainsi écrit-il dans son Historia ecclesiastica gentis anglorum, publiée en 726 : «Dans la soixantième année avant l'Incarnation du Seigneur, Caius Julius Caesar fut le premier Romain à faire la guerre aux Britanniques».

Shalom,

Lorsqu'un projet est reflechi, decide et mene par des personnes et institutions mettant en oeuvre tous les moyens possibles (educatifs, religieux, politiques etc...) pour le rendre populaire et au bout du compte le transformer en norme, il y a la vraisemblablement une strategie et un objectif qui releve de la volonte humaine.