Conversation 3602 - La laisse du chien le chabbat
Bonjour,
Concernant le fait d'avoir un chien.
Nous sommes parfaitement conscients que dans la religion juive cela n'est pas idéal, voir complexe (et fortement déconséillé). En effet celui-ci étant "tamé" (impur, au sens des parties couvertes du corps, reprenez moi si je ne me trompe) il est necessaire d'effectuer netilath yadaim chaque fois que l'on le touche (sans braha). D'autre part, les risques que celui-ci fasse des "saletés" pendant une tefilah (bien que rare), rendent aussi sa possession compliqué. Sans compter que tout le travail qu'une vie juive peut donner b"h (famille, avodah, limoud...) est loin d'être en phase avec la possession d'un chien .
Soit, nous savons qu'avoir un chien n'est pas chose évidente (et ne devrait pas être) pour une personne juive pratiquante. Ma question est alors (et je m'excuse pour cette introduction peu concise):
""Si une personne religieuse a, pour une raison ou pour une autre (travail, ou besoin affectif pour un proche), un chien dans son foyer, a-t-elle le droit de promener celui-ci chabat "en laisse", sachant que d'un côté le chien souffre s'il ne fait ses besoins, mais que d'autre part il est possible de le promener sans laisse, au risque bien sûr non négligeable que celui-ci s'enfuit ou se fasse ecraser. Je rapelle que la laisse, accrochée au cou du chien est tenue dans la main de celui qui promene ce dernier. La laisse, est-elle considéréc comme "portée pendant chabat".
Je vous demanderai également si un chien est réellement "mouktsé" chabat ou est-ce là des dires pour en eviter l'achat. Dans le cas ou celui-ci est mouktsé, put-on le toucher comme même (caresser par exemple) si on le deplace pas (ne pas le prendre dans les bras). L'interdit de mouktsé reposant en effet sur le déplacement d'un objet considéré comme tel.
Concernant ces deux cheelot (dont le problème concerne beaucoup de gens) j'aimerai avoir des reponses reflechies (comme vous en donnez certainement souvent) accompagnées de references svp.
Vous felicitant vivement pour votre travail,
Chavouat Tov
Votre introduction s'applique essentiellement à la possession d'un chien dans un appartement, si c'est dans une cour ou un jardin, la question est différente. Nous en resterons là pour cet aspect de la question.
A propos du mouqtsé, le problème n'est pas essentiellement le déplacement mais déjà le fait de toucher.
D'ailleurs, on a le droit de déplacer un objet mouqtsé lorsqu'on a besoin de la place qu'il occupe (limqomo vélo legoufo).
Maintenant pour les réponses aux questions :
Fondamentalement, l'immense majorité des décisionnaires considèrent que le chien est mouqtsé (voir aussi les réponses aux questions 3156 et 3273).
On n'a pas le droit de faire travailler ses bêtes le chabbat (chvitat behéma, voir par exemple le texte du qiddouch) et par conséquent, quand on promène un chien sur la voie publique (c-à-d qu'il n'y a pas de érouv), on doit veiller à ce qu'il ne porte rien sur lui qui ne soit pas nécessaire à sa garde (chmirat chabbat kéhilkhata, page 340 § 20) y compris la médaille portant son nom et le matricule des services vétérinaires (ibid page 337 § 9) mais on a le droit de le tenir en laisse (ibid. page 337 § 8 à condition que le côté libre de la laisse ne dépasse pas de la main de plus de dix centimètres (tefa'h) et que la laisse n'approche pas de moins d'un tefa'h du sol (ibidem).
Un animal domestique peut être attrapé le shabbat et ce n'est pas considéré comme de la chasse, et on peut le tenir en laisse devant ou derrière soi.
Bonjour,
Cela fait bien plus de 2 semaines que la question 3602 "La laisse du chien le chabbat" a été posée. Pourriez vous y répondre svp, ou est ce là un seujet pas assez intéréssant à vos yeux? Je vous rappelle que dans le Guemara ce sont souvent des cas que l'on ne rencontre pas dans la vie de tous les jours qui sont traités...
Merci d'avance
C'est fait.
Ce n'est pas le manque d'intérêt de la question qui fait problème mais le temps disponible des rabbanim qui s'occupent de ce site bénévolement en plus de leurs responsabilités professionnelles.
Un peu d'indulgence donc et de compréhension - les rabbanim qui ont pris l'initiative de créer ce site et de rechercher des collègues pour les aider dans leur travail n'avaient peut-être pas imaginé le succès qu'il aurait et nous sommes littéralement débordés. Mais l'initiative a été prise en considération de l'utilité présumée d'une telle entreprise et le Talmud dit déjà : la vache souhaite allaiter plus que le veau ne veut téter.
Sachez que les réponses à certaines questions prennent parfois des heures (recherche et vérification des sources, analyse des situations, détermination de la manière de rédiger la réponse, parfois consultation et concertation)
Chavouat Tov,
Avant tout merci pour votre réponse concernant "la laisse du chien le chabat". Cependant je n'ai pas réellement saisi votre réponse à 100%... En effet, d'un côté vous citez :"on doit veiller à ce qu'il ne porte rien sur lui qui ne soit pas nécessaire à sa garde " mais concluez "on a le droit de le tenir en laisse". Or la laisse, est bien un outil de garde de l'animal.
Egalment, vous dîtes " l'immense majorité des décisionnaires considèrent que le chien est mouqtsé " mais concluez aussi "Un animal domestique peut être attrapé le shabbat et ce n'est pas considéré comme de la chasse". Attrapper, signifie-t-il bien ici être tenu dans les bras?
Dois-je comprendre donc que sof sof, qu'on peut tenir un chien en laisse (avec les conditions spécifiées) le chabat berechout arabim, et qu'on peut l'attrapper (donc le toucher) ?
Merci pour cet eclaircissement supplémentaire,
Chavouat Tov
Désolé de n'avoir pas été assez clair.
Je commence par la fin. "Attraper" ne signifie pas tenir dans les bras ou toucher mais par exemple prendre au lasso et donc également passer une laisse au cou de l'animal pour l'empêcher de s'échapper.
A propos de la laisse et de la garde. Précisément tout ce qui est nécessaire à sa garde est donc permis, y compris la laisse, mais tout ce qui n'est pas nécessaire à sa garde, comme la médaille attachée au collier, est interdit.