Conversation 43588 - Les musiques d’inspiration chrétienne
Bonjour,
Il est des musiques qui nous émeuvent au plus haut point... Pour moi, ces dernières sont très souvent d'inspiration chrétienne... Le fait est que ce sont bien elles qui me parlent le plus ; et je n'y peux a priori pas grand chose. Ainsi, l'œuvre tout-à-fait « paroxysmique » de Bach se compose majoritairement de chorals, de cantates, etc... Autant d'illustrations d'une foi protestante très dynamique, quasiment inébranlable...
Cioran, un philosophe d'origine roumaine, affirma précisément à propos de cet "homme-Océan" (et non sans ironie...) : « Dieu peut remercier Bach, parce que Bach est la preuve de l'existence de Dieu. » En effet, la transcendance inhérente à sa musique et à son Œuvre est quelque part inhumaine, ou plutôt sur-humaine. Vous concevez jusqu'où peut mener la "bachophilie" dont je suis assurément atteint.
Dès lors ma question est simple : la 'Halakha m'autorise-t-elle à interpréter quelques chorals ou cantates de Bach, tels que le célèbre "Que ma joie demeure" (BWV 147) ? Bien entendu, cette musique ne serait qu'instrumentale. En outre, il ne s'agit souvent que de simples transcriptions de l'orgue au piano.
Je précise que hormis leurs titres, et ce qu'elles évoquent pour quelques connaisseurs, ces pièces se rapprochent de nombreuses autres, n'ayant pas, pour leur compte, de fondement religieux (tels que des concertos, des variations etc...)
Merci à vous
La musique synagogale d’Europe occidentale a subi, par l’intermédiaire de ses grands compositeurs : Salomon Rossi, et surtout Louis Lewandowski et Samuel Naumbourg, une très forte influence de la part des grands compositeurs classiques de leurs temps. On ne peut donc pas prétendre qu’il existe une cloison étanche entre la musique d’inspiration chrétienne et la nôtre.
La notion même de « musique religieuse » est difficile à définir. Celle de « La Flûte enchantée », unanimement présentée comme d’inspiration maçonnique, est-elle « religieuse » ? D’autre part, le caractère chrétien du Requiem de Mozart ou des Passions ou des Messes de J. S. Bach atteint-il d’emblée l’oreille d’un auditeur profane ?
Ce qui importe essentiellement, à mon avis, c’est de s’astreindre à veiller à ce que la musique que nous écoutons soit en harmonie avec un style de vie authentiquement juif, ce qui n’est certainement pas le cas chez certains chanteurs modernes.
J’ajouterai à titre d’exemple, à propos de l’influence qu’a exercée la musique classique sur les communautés juives, l’aria célèbre des Noces de Figaro , de Mozart : « Si vuol ballare Signor Contino », qui a inspiré, au moins indirectement, l’air du Lekha dodi chanté dans certaines communautés achkenazes d’Europe occidentale pendant les trois semaines séparant le 17 tamouz du 9 av .
J'ai été un mariage religieux dans une synagogue. Dans le mariage, il y avait des interludes musicales profanes.
Je me demande s'il y a une interdiction ou une loi dessus puisque, selon la torah, pendant chabat : nous n'avons pas le droit de pratiquer des activités profanes. Alors, à plus forte raison dans un contexte de cérémonie ?
Veuillez vous reporter, en premier lieu, à la réponse que j’ai donnée le 29 août 2008, sous le titre « Les musiques d’inspiration chrétienne », à la question N° 43588.
Quant aux interludes musicaux profanes interprétés dans certains mariages, il n’y a rien, à mon avis, à y redire. Ils ne font pas partie, en effet, des rites, mais ne font que les précéder ou les suivre.