Conversation 52882 - Pureté et impureté
Bonjour a vous,
j'ai entendu a plusieurs reprises des Rabbins expliquant les notions de pureté et d'impureté dans la conception juive.Une explication recurrente parmi les rabbins consultés faisait reference a un manque,une baisse de vie pour l'impurté ou un "surplus" ou une presence manifeste de vie pour la pureté.
Cependant,lors de l'accouchement qui est la preuve de vie par excellence la Torah préconise une periode d'impureté a la femme.En effet il y'a perte de sang et donc de vie mais cela est necessaire a la création de la vie.Comment comprendre cette "apparente" (du moins pour moi) contradiction.
Merci a vous
Les notions de pureté et d’impureté recouvrent dans la Tora des catégories totalement disparates. C’est ainsi qu’elle distingue entre les animaux « purs » et les animaux « impurs », sans que l’impureté de ces derniers soit réparable de quelque manière que ce soit : Un animal impur, c’est-à-dire interdit à la consommation, le reste irrémédiablement.
Il est d’autres impuretés, en revanche, que l’on peut guérir, mais les façons de le faire sont des plus diverses. L’impureté la plus grave, celle que l’on contracte au contact d’un cadavre humain, est réparée par les cendres de la vache rousse, tandis que celle que l’on contracte au contact du cadavre de certains animaux, est réparée par l’écoulement du temps (Voir par exemple Wayiqra 11, 24).
En ce qui concerne la femme qui vient d’accoucher, son impureté, contrairement à la femme nidda, n’est pas consécutive à un saignement. Rachi souligne en effet (ad Wayiqra 12, 2) qu’elle devient impure même si la matrice s’est ouverte sans effusion de sang.
En réalité, le fœtus apprend toute la Tora pendant qu’il est dans le ventre de sa mère, et un ange la lui fait oublier au moment de sa naissance (Voir Nidda 30b).
On peut donc dire que la naissance se traduit par une sorte de déchéance, ce qui justifie l’état d’impureté de la mère.
Bonjour Mr Kohn,
Suite à la question 52882, je ne comprends pas alors pourquoi la naissance d'une fille provoque une période d' impureté plus grande que celle d'un garçon !
La "déchéance" du savoir de la Torah devrait être la même sauf à considérer que les filles "perdent" davantage que les garçons ?
Le rabbin Elie Munk (La voix de la Thora, vol. III p. 99) rapporte, au sujet de cette différence, que Nahmanide est d’avis qu’il faut en rechercher le motif dans certaines lois physiques. Le retour à l’état normal exigerait un délai plus long après la naissance d’une fille, ce que les explications du Talmud, traité Nidda 30b, semblent corroborer. « Chez les femmes des contrées méridionales, la durée des lochies paraît être plus longue quand il s’agit d’une fille. C’est ce que disent expressément Aristote et Hippocrate, qui donnent toutefois des chiffres un peu moins élevés. Ceux de la Tora expriment sans doute le maximum » (L.WOGUE).
Cette thèse serait confirmée, semble-t-il, par les recherches modernes en matière génétique.
Suite a la question 52962. J'aimerais rajouter un element de reflexion, sans contredire Mr Kohn. Sachant que l'impureté est une perte de la vie, on peut en conclure qu'un bebe fille porte en elle plus de vie qu'un garcon, et c'est donc pour cela que la periode d'impureté est plus longue. En effet, la fille a en elle un futur potentiel de donner la vie, elle a donc un plus grand potentiel vital!
Rien ne permet d’accréditer cette hypothèse.
Merci Mr Kohn pour la rapidité de votre réponse, mais s' il s'agit AUSSI de prendre en compte des critères physiques, pourquoi alors la période d'impureté n'est elle pas identique en cas de césarienne - alors qu'encore une fois elle est plus longue pour une fille que pour un garçon. Et dans ce cas, tout le monde s'accordera a dire que fille ou garçon, le temps de "récupération" après une césarienne est indépendant du sexe de l'enfant mais dépend de l'acte chirurgical en lui-même.
D'avance merci
Les notions de pureté et d’impureté ne sauraient se superposer aux données de la science médicale. J’en veux pour exemple que si certaines taches cutanées créent l’état d’impureté appelé צרעת, improprement traduit par « lèpre », la même tâche, si elle couvre l’intégralité du corps, est pure (Wayiqra 13, 13), ce qui contredit toute rationalité scientifique..