Conversation 63259 - Bénei Aharon, 1 fois, 2 fois, 3 fois
Bonjour,
Pourriez vous m expliquer pourquoi perek 21 passouk 1 , rachi reprend 3 fois le même
Dibour hamatril : bene aharon et donne 3 explications différentes.
Qu il y a t'il de plus que de prendre 1 seule fois bene aharon et de dire éventuellement davar Aher....
Merci pour votre aide
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Chalom,
Si Rachi a jugé bon de diviser les différents commentaires en trois sections (ou, dibour hamat'hil en hébreu), c'est parce qu'ils sont de nature différente, qu'ils n'ont pas de rapport l'un avec l'autre et peuvent donc être enseignés indépendamment l'un de l'autre.
Lorsque Rachi emploie l'expression "davar a'her" (autre explication), il ajoute un complément à la première explication et les deux (ou plus) parties du commentaire se joignent pour composer une nouvelle explication.
Par exemple, Chemot 13,18: "Les enfants d’Israël sortirent d'Egypte 'hamouchim (littéralement "armés") ". Rachi commente le mot 'hamouchim de la manière suivante:
"Le mot 'hmaouchim n'a pas d'autre signification qu' armés . Autre explication : un cinquième". La difficulté est ici flagrante: si le mot 'hamouchim n'a qu'une seule signification, comment peut-il y avoir un autre commentaire à cette expression? Nous devons donc en conclure que les deux parties du commentaire n'en forment qu'un, à savoir qu'il n'y avait qu'un cinquième des enfants d’Israël qui étaient prêts à prendre les armes.
Bivrakha.
Chalom,
A propos de la question 63259, ou vous citez un passouk et le commentaire de rachi sur ce meme pasouk (chemot 13;18), vous dites :"Le mot 'hmaouchim n'a pas d'autre signification qu' armés . Autre explication : un cinquième". La difficulté est ici flagrante: si le mot 'hamouchim n'a qu'une seule signification, comment peut-il y avoir un autre commentaire à cette expression? Nous devons donc en conclure que les deux parties du commentaire n'en forment qu'un, à savoir qu'il n'y avait qu'un cinquième des enfants d’Israël qui étaient prêts à prendre les armes.
A moins d'avoir mal compris, n'est ce pas contradictoire avec l'interprétation que seul 1/5 des bné israel soient sortie d'egypte et le reste a malhereusement perit lors de la plaie des tenebres, car dans ce que vous ecrivez je crois comprendre que tous sont sortis mais seulement 1/5 etait prêt a prendre les armes
Kol Touv
Chalom Ouvrakha,
Je ne pense pas qu'il y ait contradiction. Je vous propose deux solutions qui en forment trois :
1. Seuls ceux qui étaient prêts à prendre les armes sont sortis.
2. Le mot מזוין (mezouyan) en hébreu est employé la plupart du temps pour designer le fait d’être armé au sens propre du terme c'est à dire militairement. Mais il peut aussi signifier de manière plus générale, le fait d’être équipé, pourvu. On peut donc considérer que la mot est ici à comprendre dans son sens plus large, à savoir qu'ils étaient "armés", dotés de la emouna (foi) en leur délivrance. Donc, seuls ceux qui croyaient vraiment, sont restes optimistes et n'ont pas perdu espoir ont eu le mérite d’être délivrés du joug de Pharaon.
1+2 = 3. Rachi, de par son génie, nous enseigne en quelques mots une leçon d'une importance capitale: quelle est la véritable emouna? Celle qui suppose que D. a donné la possibilité à l'Homme d'agir et qu'il seul maître de ses actions . Il attend de nous d'avoir confiance en nous-mêmes et d'avoir la profonde conviction qu'il est possible de changer le cours de l'Histoire, qu'elle soit individuelle ou collective, par nos propres mains. C'est d'ailleurs le message que D. transmet aux enfants d’Israël par l’intermédiaire de Moise dans l'un des moments les plus critiques de l’Histoire du peuple juif, au bord de la Mer Rouge : "Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche" . (Chemot, 14:15)
Bivrakha.