Conversation 77830 - Pas de benediction pour certaines mitsvot!
Bonsoir
Je sais que j'ai déjà beaucoup de questions en attente (dont j'attends ardemment les reponses) mais j'en ai une autre :
Lorsquon fait une mitsva midéoraita, on fait au préalable une braha ACHERE KIDECHANOU etc (par exemple tsitsit talit maaké manger la mâtsa la mila la mezouza etccc).
Pourquoi ne fait on pas cette braha pour toutes les mitsvot ASSÉ midéorayta ?
En effet , Il y'a un nombre conséquent de mitsvot positives ou il n'y de braha a reciter avant de les accomplir : kiboud av vaem, recherche des signes de pureté chez un poisson avant de le manger, aimer son prochain, raconter la agada de pessah, écouter parachat zahor, la reproduction par le rapprochement avec sa femme etc...
Comment expliquer cela ? En fonction de quoi il y a une braha ou non ?
Merci
Et n'oubliez pas mes autres questions en attente s'il vous plaît lol
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Chalom,
Certaines des mitsvot que vous mentionnez doivent etre traitees a part: par exemple, il n'y a pas de commandement positif de verifier les signes de kasheroute des poissons - simplement une interdiction de consommer ceux des poissons qui ne les ont pas; on ne recite donc pas de brakha. pour la recitation de la Aggada, une raison souvent avancee est que cette recitation est comprise dans l'obligation generale d'apprendre la Torah, et que c'est une particularisation de cette mitsva pour le soir du Seder.
Pour le Kiboud Av Va'em, le Rachba (chou"t 1:18) suggere qu'il n'y a pas de benediction parce qu'un parent a le choix de renoncer a son honneur, et donc de rendre la mitsva inoperante.
J'aime personnellement beaucoup la reflexion des chou"t binyamin zeev (169), qui observe, comme vous le faites, que les mots "acher kidechanou" impliquent qu'une mitsva est quelque chose de particulier au peuple juif. Des lors, affirme-t-il, on ne recite pas de benediction pour un acte que les nations du monde font aussi : respect parental, tsedaka, procreation, etc. Des lors que l'apparence exterieure est la meme, et que seule l'intention change (pour servir Dieu ou pas), aucune brakha n'est possible.
77830 suite :
Le rambam considère que c'est une mitsvat assé mideoraita de chercher les signes de pureté chez un poisson avant de le consommer ! ...
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Chalom,
Maimonide considere effectivement la verification des signes de purete comme une mitsva positive : commandement positif numero 152. Maintenant, la situation est relativement complexe: le Ramban, dans ses commentaires critiques, estime que le Rambam a tort de considerer cette mitsva dans le compte des 613 mitsvot.
Meme le Hinoukh (section 155), qui suit en principe Maimonide, semble ici donner raison au Ramban: la mitsva est de manger kasher, pas de verifier les signes de cacheroute. C'est seulement suivant la technique interpretative appelee "lav haba miklal asseh - asseh" (un interdit derive d'une mitsva positive - est considere comme une mitsva positive).
D'ailleurs, en relisant avec attention le texte dans le sefer hamitsvot de Maimonide (et non un simple resume trouve sur Internet), je pense que le Rambam serait d'accord avec ce point: si l'on veut manger kasher, on doit verifier les signes du poisson; mais la verification n'est pas une mitsva independante; elle est comptee dans le calcul des 613 mitsvot sur la base des principes que le Rambam s'est fixe au prealable, mais elle reste une mitsva derivee.