Conversation 7829 - Un minyan pas tres frequentable.
Shalom!
Comment peut on apprendre une notion aussi fondamentale que celle de l'assemblée (minyan) avec toutes les implications halakhiques que cela engendre de "rechaiim "comme les explorateurs, je trouve ca un peu embetant même si on medit que du bon peut sortir du mauvais et qu'on apprend ici un concept et pas une halakha!
J'ai relu plusieurs fois mais je n'ai pas compris. Ni l'intention, ni si c'est une question, une opinion, ... ???
C'est une phrase de quatre lignes avec des incises et des subordonnées qui restent "en l'air" et qui donne lieu à plusieurs interprétations possibles. De grâce, aidez-nous à répondre en posant des questions claires, avec des phrases construites et une ponctuation appropriée. Nous avons déjà beaucoup de retard et ça ne va pas s'arranger si on passe trop de temps à se gratter derrière l'oreille, si vous voyez ce que je veux dire.
Chalom Rav
Je m'excuse d'intervenir autant. Mais je voulais intervenir à propos de la question 7829 de haiim concernant le Minyan.
Certes la question n'était pas très bien formulée mais il me semble que j'ai compris la question.
En fait d'après ce que j'ai compris, haiim posait une question concernant la Guezéra Chava que faisait la Guemara pour apprendre que la Kédoucha doit être faite en présence de 10 personnes. Elle l'apprend des Méraguélim en disant que de la même manière que pour les Méraguélim, il est écrit "To'h" et ils étaient 10, alors, de même, quand il est écrit "Vénikdachti Béto'h Bné Israel", ca veut dire qu'il faut être 10 pour faire la Kédoucha.
Mais sa question était: Comment la Guemara peut-elle apprendre des explorateurs qui sont devenus à la fin des Réchaiim, que pour faire la Tefila Béminyan, il faut être 10? Et ce, avec toutes les implications Hala'hiques que cela constitue!
Ainsi, d'après ce que j'ai compris, la question 7829 questionne à propos du Minyan pour la Tefila à partir de la source dont la Guemara apprend qu'il faut être 10 pour la kédoucha. Mais, il me semble que la Kavana du Makché devait porter surtout concernant la kédoucha; à savoir: Comment peut on apprendre des explorateurs (fauteurs) , qu'il faut être 10 pour la Kédoucha (représentant la sainteté)?
J'espère que tel était l'intention de la question posée par Reb haiim.
En vous souhaitant une grande bra'ha véhatsla'ha.
Kol Touv
Merci beaucoup de votre intervention. Ne vous excusez pas de nous aider : nous ne sommes pas infaillibles ni omniscients, même si certaines questions semblent indiquer une propension à le croire de la part des questionneurs. Dons, je vous rassure : nous ne le sommes pas et c'est pourquoi nous sommes ravis de votre aide à tous.
Cela dit, Haïim a aussi reposé sa question et beezrath hachem j'y répondrai dans la journée.
Grand merci et Chabbat Chalom !
Shalom!
Suite à la question 7851
Désolé de vous faire perdre de votre temps mais je pensais que ma question était relativement claire.
- Les méraglim sont des "rechaim"
-On apprend d'eux (Rachi sur chelah' leh'a perek 14 passouk 27: laêda araâ) qu'une communauté est composée de 10 hommes ( c'est le minyan)
Ma question est alors:
Comment peut apprendre des Halakhot aussi importantes que celle du minyan en se basant sur l'histoire de rachaim?
PS: excusez moi encore, j'espere avoir été plus explicite cette fois-ci.
Effectivement, d'autant plus qu'un autre Cheelanaute a eu la bonté de me faire une explication de texte, prouvant qu'après tout votre question était compréhensible telle quelle (peut-être avec quelques heures de sommeil supplémentaires y serais-je arrivé....)
J'espère sincèrement ne pas vous avoir froissé et ne croyez pas du tout que vous ou qui que ce soit du site me fasse perdre du temps. Je demandais simplement que vous nous aidiez à en gagner.
Je pense que la première chose à dire concerne un problème méthodologique de formulation :
Nous n'apprenons pas la halakha du minyan à partir des Explorateurs. Nous l'apprenons de la manière dont la Thora a formulé ce qu'elle avait à dire à propos des Explorateurs, et non des Explorateurs eux-mêmes.
La question pourrait donc être reformulée de la manière suivante :
a. Nous avons besoin de savoir de manière claire ce qu'entend la Thora par "véniqdachti bétokh bené yisrael", c'est-à-dire "au sein des Enfants d'Israël".
b. le Talmud (1) va éclairer le sens de l'expression "tokh", au sein de, à partir d'un autre contexte où ce mot apparaît et où son sens ne peut pas être ambigu.
c. d'où la question : la formulation de la Thora n'étant pas fortuite, pour quelle raison a-t-elle décidé de nous renseigner sur le sens de ce mot précisément dans un contexte où il désigne expressément une "assemblée" ('éda) qualifiée par la Thora elle-même de "mauvaise" (ha'éda hara'a hazoth).
Je donnerai deux réponses d'orientation :
La première, c'est que si je veux évaluer la gravité de la faute des Explorateurs, il faut aussi que je possède un critère de référence ; or voilà que je peux apprendre du contexte lui-même en rapport avec l'obligation de la sanctification de la Présence divine non au niveau individuel mais au niveau d'une collectivité comme telle que les explorateurs constituaient une telle collectivité. Ce n'est pas (seulement) en tant qu'individus qu'ils ont fauté, mais en tant qu'ils étaient le noyau de base de toute communauté : dix hommes représentatifs de la communauté entière. Ce qui est le sens du mot 'éda, une assemblée en tant qu'elle témoigne ('ed= témoin) de quelque chose au-delaà de ses limites (et limitations) propres. C'est le point à partir duquel se trouve constituée la notion de groupe de toute manière, indépendemment de la qualité de ses membres, pourvu qu'ils soient unis dans un même projet. La preuve que les Explorateurs son appelés 'éda et qu'ils étaient dix donc une 'éda est constituée dans tous les cas d'un minimum de dix personnes. Si je l'apprenais d'un autre contexte, je pourrais croire que c'est vrai de dix tzaddiqim, de dix justes, mais pas de dix hommes quelconques.
La deuxième orientation part d'une autre considération ; un enseignement bien connu (2) nous est donné de la façon suivante : dans tous les cas l'homme doit s'occuper de la Thora et des mitzvoth même si ses motivations ne sont pas homogènes à celles de la Thora (3), car du sein de la situation où ce n'était pas encore homogène, cela finira par le devenir.
"Du sein de", "mitokh", cela signifie qu'un point de départ est nécessaire. On pourrait croire, vu la sainteté et la valeur de la Thora, que seule une élite en serait assez digne. Tous les autres se trouveraient donc disqualifiés. Il faudrait, dans cette perspective, être en quelque sorte arrivé avant même d'être parti.
Il fallait donc que la Thora nous enseigne qu'elle s'adresse à des gens qui sont candidats à la sainteté mais qui par définition ne sont pas encore à ce niveau. Mais si un fonds (tokh) suffisant existe, nous savons par expérience - et la Thora nous en donne l'assurance - l'effort s'avèrera efficace.
Référence complémentaire : rabbi Tsaddoq Hacohen de Lublin, Réssissé Layla, §24, sur le minyane constitué sur la base de l'unité du multiple et de la convergence des différences entre les personnes. (cf Sanhédrin 39a)
Voyez aussi Nahmanide s/Dévarim 32:26 et Ezéchiel 20:9, 20:41 et 44
Si ce n'est pas suffisant, revenez à la charge.
Chabbat Chalom
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(1) Bérakhot 21b et surtout Méguila 23b.
(2) Pessahim 50b
(3) J'ai traduit la notion de "lichma" par "motivations homogène à celles de la Thora". C'est-à-dire en vérité compatibles avec son nom. Je sais que c'est souvent rendu par "désintéressé", comme "l'art pour l'art" mais il ne peut pas y avoir d'activité plus intéressée que la pratique de la Thora puisque notre destinée personnelle en dépend intimement : notre part de monde à venir. Il y a donc là un détournement de sens provoqué par de fausses considérations humanistes et romantiques sur la valeur de l'action noble gratuite, désintéressée. Il y aurait mesquinerie de la part de l'homme à dire : "ah, si je n'en retire rien, ça ne m'intéresse pas" ; mais il y aurait cruauté de la part de Dieu de dire à l'homme : "tu fais ça parce que Je te l'ordonne mais si tu espères que c'est pour ton bien, tu te fais des illusions. " Et alors pourquoi l'ordonne- t-Il ? Ce n'est qu'un jeu gratuit ? Ou bien les intérêts précisément les plus élevés sont en jeu et l'homme y est associé.
Le nom de la Thora, c'est qu'elle est Thorat Hayim, Thora de vie et aussi Thorat Hessed, Thora de bonté, de générosité, de grâce. Il s'agit de s'occuper de la Thora de manière à rendre son nom évident à tous, que c'est par la grâce de la Thora que nous sommes voués à la vie.