Conversation 8635 - Qu'est ce que la "eshet yefat toar"?
Que veut dire ce passage de la torah :
Deutéronome Ki-Tetsé.21 :10 : Quand tu iras en guerre contre tes ennemis, que l'Eternel, ton DIEU, les livrera en ton pouvoir, et que tu leur feras des prisonniers ; si tu remarques, dans cette prise, une femme de belle figure, qu'elle te plaise, et que tu la veuille prendre pour épouse, tu l'emmèneras d'abord dans ta maison ; elle se rasera la tête et se coupera les ongles, se dépouillera de son vêtement de captive, demeurera dans ta maison et pleurera son père et sa mère, un mois entier.
Alors seulement, tu pourras t'approcher d'elle et avoir commerce avec elle, et elle deviendra ainsi ton épouse.
Je crois coprendre que l'on parle de femme etrangere donc d'une goya , dans se passage on autorise un juif a se marier avec une goya ? sans la convertir ? que veut dire ce passage ?
Autre question :
Imaginons un coupe marie , A le mari ,B la femme , marie religieusement
B trompe son mari avec C , B a un enfant de C , elle ne le dit pas a C et dit a A que c'est son enfant , et il le declare a son nom ? l'enfant est donc juif selon le beth din (ketouba et livre de famille atestant) mais selon D ??? A,B,C sont juifs biensur
J'aimerai savoir aussi d'ou vient la filation matrilineaire ?
Merci .
La filiation matrilinéaire a déjà été abondamment traitée sur le site.
Pour la Yéfat Tora, voir Cheela 9561
Si A B et C sont Juifs, l'enfant est Juif dans tous les cas. L'enfant adultérin est mamzer mais Juif à part entière.
Bonjour , je sais que votre temps est precieux , mais pourriez vous repondre a mon post numero 8635 sur le eshet yefat toar , et sur un probleme de beth din , ainsi que les fondements de la matrinlinearite
Merci bcp Kol akavod
Il semble que votre question ait été selectionnée par un collègue, donc patience.
Pouvez vous repondre a ma question : 8792 , ce sujet est tres important j'aurai besoin d'une reponse rapide , car je n'aurai pu acces a internet dans 2 jours merci d'avance
shavoua tov
Il semble qu'il soit trop tard pour répondre à cette question, mais nous le ferons probablement quand même d'ici peu.
Toutefois, à l'intention de tous, je voudrais rappeler que pour des raisons techniques la date de la question ne figure pas dans notre fenêtre de réponse - c'est dommage, mais c'est pour le moment la réalité que nous vivons. Donc évitez des formules du type "dans deux jours..."
Si vous voulez souligner l'urgence d'une réponse avant une certaine date, indiquez la en clair.
Merci de votre coopération.
Bonjour a vous.
J'ai un probleme chaque annee quand j'arrive au passage de Ki tetse qui parle de Icha Yefat Toar(une femme de belle apparence).
Je ne comprends pas l'idee generale, qui d'apres mon humble comprehesion fait dire a la Tora qu'elle permet quelque chose car on risque a coup sur de fauter.
Pourquoi que la dessus?
Quelle est la signification "cachee" de cette autorisation specifique?
Je sais que d'apres certains commentateurs, celui qui fait ca n'aura pas un avenir glorieux (femme haie, fils devoye et rebelle...)
Qu'a t'on a gagner a ca???
Merci pour toutes vos reponses.
Je suis oblige de vous dire ce que mon frere m'a dit a propos de vous tous.
Il m'a dit que vos reponses etaient remplies de sagesse et sur un ton humoristique, qu'il avait l'impression d'avoir la reponse directement de D. en personne.
Vu que je pense encore d'autres bonnes choses' j'espere ne pas avoir faute sur le fait de ne pas dire toute la louange d'une personne (voire plus) en face de lui!!!
Chana Tova
1. Le Baal Hatourim fait remarquer que le rapprochement de la fin de la paracha précédente ("Tu feras ce qui est droit aux yeux de Hachem") avec le début de la nôtre ("lorsque tu partiras en guerre contre tes ennemis") permet de conclure que seuls des Tsaddiqim participent à cette guerre. Il s'ensuit qu'il s'agit de gens qui ne risquent pas de se laisser emporter par leurs instincts. D'emblée, on perçoit bien qu'il s'agit d'autre chose.
2. Rachi qui cite les enseignements traditionnels du Talmud et du Midrache met en évidence qu'il s'agit de guerres autres que celles de la conquête d'Eretz Israël.
3. La formule "tu feras captifs ses captifs" (véchavira chivyo) doit se comprendre de la manière suivante. L'ennemi contre lequel on s'est battu avait fait des prisonniers lors de guerres précédentes auxquelles Israël n'avait aucune part. Ce sont ces prisonniers qui sont maintenants devenus les nôtres, y compris, précise la Guémara que Rachi rapporte, les Cananéens qui s'y trouvent.
4. L'expression "tu prendras ses captifs" est un commandement, pas une simple description des attendus de la situation (Or Hahayim Haqadoch). La "belle captive" n'est autorisée que si elle faisait partie de ces captifs. Autrement elle est interdite. Et compte tenu des remarques précédentes, elle est autorisée même si elle est cananéenne alors qu'en toute autre circonstance elle serait interdite.
5. Au moment des faits, l'excitation de la guerre est des combats est déjà retombée. Les prescriptions de la Thora concernant les conditions dans lesquelles ce mariage pourra se dérouler après la conversion de la femme captive, le temps que cela implique, tout cela montre bien qu'il ne peut s'agir d'une concession aux forces tumulteuses des instincts guerriers. Il ne s'agit ni d'un viol ni d'un butin du style "repos du guerrier".
6. L'expression "yéfat toar" doit être distinguée de l'expression classique désignant la beauté physique, la belle apparence, qui se dit "yéfat mare'é". Yéfat Toar désigne la beauté morale, la vertu, la beauté intérieure. Le Talmud (Qiddouchine 22a) ne laisse aucun doute à ce sujet : sur l'expression du verset "tu la désireras" il dit "et même si elle n'est pas jolie". Il ne peut donc pas non plus s'agir de la séduction exercée par le charme physique.
Je récapitule l'essentiel de nos conclusions intermédiaires : c'est une guerre à laquelle ne participent que des justes, la "belle captive" n'est pas forcément jolie et sa beauté est tout intérieure. Elle était prisonnière des forces ennemies d'Israël et par son mariage elle sera à la fois délivrée de sa captivité et de son statut de Cananéenne interdite pour rejoindre la sainteté du peuple d'Israël.
Les captifs dont il s'agit, expliquent les Qabbalistes, sont les justes d'entre les Cananéens dont le mérite aurait pu protéger les sept peuples de Canaan au moment de la conquête du pays par les Hébreux. La Providence les a fait tomber en captivité chez des peuples environnant le pays d'Israël. Après la conquête, d'autres guerres mettent aux prises Israël et ces peuples. Et il s'agira maintenant de délivrer la sainteté captive tombée entre leurs mains. Seuls de vrais justes peuvent s'y employer, dont le désir ne porte pas sur les charmes éphémères aujourd'hui séduisants et demain fanés mais sur la beauté impérissable de la vertu.
Si toutefois il y avait relâchement de la hauteur morale, s'il y avait risque qu'elle soit désirée pour son corps et non pour sa néchama, alors le commentaire de Rachi que vous citez (femme haïe, fils rebelle...) reprend le devant de la scène. Autrement "la Thora n'a parlé qu'eu égard au penchant au mal" auquel il fallait arracher sa proie.
bonjour ,
en lisant la parasha , de ki tetzé, queque chose ma interpellé:pourquoi une femme captive doit elle souffir de cete maniere (se raser la tete , se laisser les ongles..;) simplement pour mesurer la sincerité de l'homme qui s'est epris d'elle ?
n'est ce pas rabaissant pour la femme !
Qui dit qu'il faille la faire souffrir ? Nous projetons beaucoup de nos sentiments et de notre subjectivité sur des situations décrites par la Thora et nous jugeons son discours d'après nos réactions. Ne faudrait-il pas apprendre à faire l'inverse, c'est-à-dire à juger de la validité de nos sensibilités en fonction de ce que la Thora nous enseigne ?
Le sujet que vous évoquez est délicat. Mais qu'elle se rase la tête ou se laisse pousser les ongles est une bien petite chose par rapport à ce qui semble un scandale bien plus grave : a-t-elle son mot à dire dans cette situation ? n'est-elle pas en quelque sorte livrée impuissante au caprice d'un soldat que sa beauté a séduit, arrachée à sa famille, à son mari même, si elle était mariée, peut-être à ses enfants, et nous devrions nous choquer d'un problème de mode esthétique ?
J'ai répondu ailleurs sur le site sur le fond du problème. Ce n'est que dans le contexte d'une telle réponse qu'il faut chercher à comprendre en quoi et comment ces prescriptions de la Thora concerne la manière dont elle se sépare du mal qui s'attache encore à elle et qui provient de sa culture d'origine cananéenne, pour permettre l'épanouissement de cette beauté intérieure que la Thora désigne par les mots Yéfat Toar.