Conversation 90878 - Anciens téléchargements

Ed37
Jeudi 28 août 2025 - 08:55

Shalom, je voudrais savoir comment expier d'anciens téléchargements illégaux (films, musique, programmes) que j'ai réalisé il y a très longtemps quand j'étais jeune. 

Un avis dit que se séparer des fichiers en les effaçant est suffisant et qu'il n'est pas obligatoire de rembourser (Conversation 54036)

Un autre avis propose de rembourser les propriétaires. Seulement je ne me souviens absolument pas de tous les noms de films, musiques et programmes telechargés.

Si un remboursement est vraiment obligatoire, est il possible de faire des dons en les destinant aux personnes lésées ?

Je n'ai pour l'instant pas les moyens de faire un don conséquent qui couvrirait l'ensemble des téléchargements (dont j'ignore le volume). Comment puis-je procéder ?

Merci 

 

 

 

 

Nathaniel Zerbib
Jeudi 11 septembre 2025 - 08:57

Chalom ouvrakha,

Le téléchargement illégal de contenus protégés (films, musiques, logiciels) est en principe assimilé à une forme de vol ou d’utilisation non autorisée d’un bien intellectuel, et la réparation idéale, sur le plan de la Halakha, consisterait à restituer ou à indemniser le propriétaire lésé. Cela étant, lorsqu’il est impossible d’identifier précisément les ayants droit ou d’évaluer avec exactitude la somme due, la Halakha reconnaît que l’on se trouve dans un cas de issour she-ein lo takana be-yadayim — une faute dont la réparation exacte est pratiquement irréalisable, et l’on peut s’appuyer sur les avis qui considèrent que ce n’est pas interdit (considérant que cela relève de la règle de l’objet perdu emporté par la mer, qu’on considère comme désespéré et dont le propriétaire a renoncé), c’est-à-dire qu’il n’est pas obligatoire de rembourser toute la somme.

Dans une telle situation, on adopte généralement une double approche : cesser la faute — c’est-à-dire effacer les fichiers illégaux et s’engager à ne plus télécharger de manière non autorisée — et réparer de manière indirecte — en donnant, selon ses moyens, une somme d’argent en tsédaka, en la destinant explicitement (dans son cœur ou à voix basse) au bénéfice des personnes lésées. Si la somme totale est importante et vos moyens limités, vous pouvez le faire progressivement, par petites contributions régulières, avec l’intention de continuer jusqu’à atteindre ce qui vous semble raisonnable au regard du préjudice probable.

Même si la réparation financière reste partielle ou indirecte, une téchouva sincère — c’est-à-dire reconnaître la faute, regretter, cesser et prendre de bonnes résolutions — a une valeur très forte et permet de rétablir la relation avec Hachem.

Bivrakha.