Conversation 15291 - Croire ou ne pas croire...

Le fait d'avoir la certitude que la Thora est vraie ne supprime pas le libre-arbitre. Je dirais même qu'elle en est l'une des dimensions constitutives. En effet, la connaissance de la vérité concerne la pensée, l'intellect. Le libre-arbitre concerne la volonté et la manière dont celle-ci décide des actes. Pour pouvoir décider, il faut au moins connaître les coordonnées de la question.

Mais en fait, notre certitude de la vérité de la Thora ne nous est pas du tout dicté par une méditation ou une réflexion au terme de laquelle nous déciderions : bon, je suis convaincu, la Thora est vraie... D'une part, ce serait une attitude bien orgueilleuse : JE décide de la vérité de la Thora ! Et si je suis un peu limité du côté occipital, je réduis l'infini de la Thora à la minuscule mesure de MA pensée !?
Non, notre certitude vient d'ailleurs : un peuple entier a été témoin des événements de la sortie d'Egypte et de la révélation de la Thora et a transmis son témoignage à ses enfants et ses enfants à leurs enfants, jusqu'à mon grand-père, et mon père et moi et aisni de suite, dans chaque famille juive, même s'il y a eu des "trous" ici ou là, que "ça" a parfois "sauté" une ou deux générations, alors c'est passé par chez le voisin avant de revenir chez moi.
Nous nous mesurons avec ce témoignage qui est notre héritage et nous ne cessons pas d'étudier afin d'en comprendre le sens et la portée et ce que nous ne comprenons pas encore, nous le transmettons d'autant plus fidèlement pour ne pas le déformer et afin que celui qui vient après nous et qui doit comprendre puisse comprendre.
D'ailleurs, il faut savoir que crédulité, n'est pas foi et perplexité n'est pas doute. Le doute, n'en déplaise à Descarte, est un poison. Tout le monde n'est pas taillé dans une étoffe qui permette de surmonter le septicisme de Montaigne. L'incapacité de croire, de faire confiance, est une infirmité, pas une vertu. Mais être perplexe, s'interroger, approfondir, vouloir comprendre - et mes maîtres m'ont enseigné qu'il fallait pour cela arriver parfois jusqu'aux larmes - pour que s'entrouvre une lucarne qui laisse filtrer un peu de lumière.
Vous voulez être sûre à 100% de ne pas perdre votre temps ?
Réflechissez un moment à ceci : le matin au réveil vous dites "modé ani léfanèkha melekh hay véqayam shèhe'hezarta bi nishmati bé'hemla raba emounatèkha"
Je te remercie Roi vivant d'avoir par compassion remis mon âme en moi, grande est Ta confiance en moi.
Si Lui vous fait confiance chaque matin, que faites-vous pour mériter cette confiance chaque jour renouvelée ? Pourquoi Lui ne se demande-t-il pas s'Il ne perd pas on temps avec nous ?

Prouver par a +b que la torah est vrai est impossible ? Pas du tout. Vous voulez cela par a + b ? soit.
Le Alef et le Beth sont les deux premières lettres de l'alphabet hébreu et elles forment ensemble le premier mot de la langue : av, le père. Que la Thora est vérité, je l'apprends du fait que j'ai un père, c'est-à-dire un créateur et que je ne suis pas à moi-même l'origine de moi-même. C'est le lachone haqodèche, la langue faite pour dire la sainteté, qui est la langue de la Thora, qui me l'apprend. Et là, la compréhension n'est pas affaire d'intelligence mais de qualité d'être : suis-je suffisamment transparent à la signification existentielle de la preuve pour qu'elle m'atteigne ou trop opaque encore pour qu'elle m'éclaire ?...

Je ne suis pas favorable à la censure, mais parfois je la crois nécessaire ; vous remerciant donc sincèrement pour vos appréciations, je me permet de retirer du texte un passage que je considère comme ne relevant pas du domaine public.

Je vais rendre visite à la 15291 et si je suis inspiré...

15291, c'est fait (c'était fait depuis longtemps mais pour de mystérieuses raisons techniques elle était restée "bloquée" comme en attente...)
16823 et 16825 ne sont pas de ma compétence et j'espère que quelqu'un s'en occupera bientôt.

Alors détrompez-vous : l'immense majorité de l'humanité à travers les âges a entendu le message de la Bible des Juifs et l'a considéré comme le fondement de propre sa foi (chrétienté et islam)
Qu'ils n'aient pu garder pur le message relève d'une tout autre problématique.

Je ne sais pas. Vous êtes apparemment de tempéramment jaloux ; les jaloux sont toujours suspicieux et la réalité ne dissout pas leurs doutes. Autrement dit, étant donné que vos doutes ne sont pas de caractère rationnel, aucune réponse, jamais, ne pourra vous satisfaire.
L'autre aspect du doute est l'orgueil. Attacher plus d'importance à ce que je crois ou pense qu'à une tradition multimillénaire véhiculée par un peuple qui a compté et compte encore dans ses rangs parmi les personnalités les plus hautes de l'histoire de l'humanité.
Le troisième aspect, c'est un peu plus subtil mais pas moins insidieux : pourquoi tenez vous à préférer croire que quelqu'un voudrait vous tromper ?

En effet, vous vous trompez. L'homme n'est pas mauvais par origine puisqu'il est créé par Dieu, mais il risque de l'être s'il n'y prend garde et ce monde n'est pas un monde de mensonge puisqu'il est créé par le Dieu de vérité et que c'est de la terre que germera la vérité (psaume 85, verset 12).

Non, la Thora ne dit que ce monde est le Olam hasheqer, elle dit que c'est de la Terre que la vérité germera.
C'est vrai qu'il faut lutter pour le triomphe de la vérité. Quant aux autres monothéistes, peut-on oublier à quelle source ils se sont d'abord abreuvés, avant d'y cracher ?
Alors soyons un peu sérieux, ce qui - soit dit en passant - ne veut pas dire tristes.