Conversation 16351 - La sonnerie du Yom Hashoa

bebert c
Mercredi 19 mai 2004 - 23:00

Shalom
Les jour de yom ashoah et yom azikaron a t on le droit si l on ai en train d etudier la Tora de s arreter pour la sonnerie

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 24 mai 2004 - 23:00

Ce n'est pas simple.
Si jamais vous ne vous interrompez pour rien au monde si ce n'est pas pour une mitsva qui ne peut pas être accomplie par quelqu'un d'autre, probablement pas.
Mais sinon, vous n'avez pas le droit de ne pas vous interrompre.
Et si je puis me permettre d'approfondir un peu la réponse, en vertu de la michna des Pirqé Avoth qui enseigne : "celui qui marche sur le chemin et interrompt son étude pour dire "que cet arbre est beau","'que ce champ labouré est beau", celui-là se rend comptable de sa personne (mithayev bénafcho = portera la responsabilité de ce qui lui arrivera).
Le pchat habituel est bien connu : le chemin est le lieu du danger ; répéter l'enseignement appris (michna) protège du danger. Celui qui s'interrompt, c'est comme s'il avait baissé sa garde, il devient vulnérable, et si malheur lui survient, il n'aura qu'à s'en prendre à lui-même.
Toutefois, si le fait de dire "que c'est arbre est beau" ou "que ce sillon est beau" constitue de facto une interruption de l'étude, il n'était pas nécessaire de le dire explicitement dans la michna ; cela se déduirait du contexte,
Mais c'est précisément la profondeur de l'enseignement de la michna : celui qui suit son chemin dans le monde à la lumière de l'enseignement de la Thora et n'est pas capable d'y intégrer le spectacle de la nature (l'arbre) ou de l'activité humaine (le sillon - la culture), celui commet un crime contre l'unité de sa personne et de cela il aura à rendre compte, car cette atteinte cache aussi un faux témoignage à l'égard de Dieu, comme si ce n'était pas le même Dieu qui a créé le monde de la nature qui est le lieu de l'industrie humaine, qui est aussi le Dieu qui donné la Thora.

Alors, si vous m'en croyez, se lever pour intégrer dans la sainteté de la Thora les qédochim qui ont donné leur vie parce qu'ils étaient Juifs ou pour la défense du Peuple d'Israël résidant sur la terre d'Israël ne devrait constituer pour aucun Talmid Hakham une interruption de son étude.
C'est ne pas se lever qui serait alors, de ce point de vue, l'interruption la plus grave.