Conversation 17275 - S'asseoir a la place de mon pere

Le juif
Samedi 19 juin 2004 - 23:00

Si mon père me permet de s assoir à sa place ai je le droit de m y assoir?

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 20 juin 2004 - 23:00

Le principe général est le suivant : av shema'hal 'al kévodo, kévodo ma'houl. Ce qui signifie que si le père a renoncé aux marques d'honneurs qui lui sont dues, ce renoncement est efficace. Ce qui ne veut pas dire obligatoire. Tandis qu'il n'en est pas ainsi pour le rav *.
Ceci dit, si c'est sa place réservée pour étudier, ou pour prier ou pour manger ou pour recevoir ses proches, vous ne devez pas y étudier, prier, manger, etc., même s'il vous le permet, s'il y a une possibilité de faire autrement. Mais vous pouvez être debout là où il s'assied généralement et ce n'est pas considéré comme une infraction.

En ce temps de laxisme généralisé dans les relations interpersonnelles et où on parle beaucoup du droit des enfants mais pratiquement plus de leurs devoirs, mot qui est presque devenu une incongruité ou une grossièreté, il me semble que nous devons veiller très particulièrement à cette importante mitsva.

On a posé au Ridbaz (I, 524) la question suivante : si le père a renoncé au kavod qui lui est dû, le fils qui lui témoigne quand même son respect, s'acquitte t-il de la mitsva du respect des parents ou est-ce considéré comme s'il marquait du respect à un tiers.
Sans rentrer dans tous les détails de la réponse, le Ridbaz évoque le fait qu'on ne doit pas obéir au père lorsqu'il nous demande de transgresser une mitsva de la Thora. Par exemple, si le père dit de transgresser Chabbat ou de manger un aliment interdit, on ne l'écoute pas. En quoi, demande le Ridbaz, la mitsva du respect des parents serait-elle différente des autres mitsvoth de la Thora ? Parce que cela le concerne ? et alors ? Et le Ridbaz explique alors que même si du fait du renoncement du père la sanction de la transgression est levée, l'obligation de la mitsva demeure.

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* C'est-à-dire que si vous vous levez quand le rav rentre dans la pièce et qu'il vous dit ou vous fait signe de rester assis, vous vous levez quand même (Roch Qiddouchine I, 53). Je considère personnellement qu'il est bien de faire ainsi pour ses parents aussi, comme pour toutes les personnes qui entrent dans la catégorie de ceux devant qui on se lève (mipné séva taqoum, véhadarta pené zaqen = lève-toi en présence de la vieillesse et tu vénèreras le visage de l'ancien).