Conversation 18817 - Evolution de l'alphabet hebraique
Si la langue hébraïque, c'est-à-dire celle de la sainteté, est la première de l’humanité et même du monde, il n’en va pas de même pour son écriture. Le premier alphabet apparaît dans la région du Sinaï. Or, bien que Marc-Alain Ouaknin attribue cette initiative à nos ancêtres, il n’en reste pas moins qu’elle a graphiquement (c’est le cas de le dire ;)) évolué. Sur le rouleau dit d’Isaïe, par exemple, où les caractères sont déjà proches de ceux que nous utilisons en imprimerie, le hé n’a pas cette forme ה sur laquelle s’étend le commentaire de Rachi à propos du verset Bereshit 2 :4 (semblable procédé se retrouve à propos du beth de Bereshit qui au départ était fermé de partout).
Ma question est donc : Rachi prenait-il ses enseignements au pied de la lettre ou bien avait-il connaissance de ces évolutions et dispensait-il des « moyens mnémotechniques » pour assimiler des concepts philosophiques et moraux assez novateurs (quelle que soit l’époque à laquelle on les enseigne) ou y a-t-il encore une autre explication ?
Je ne sais pas ce que la philosophie vient faire dans les concepts de Rachi.
Je voudrais tordre le cou une fois pour toutes (vaine illusion) à cette espèce de mythe selon lequel tout contenu de pensée serait philosophique dès lors qu'il aurait la moindre signification. Basta !
La philosophie, c'est la pensée humaine se résignant à être réduite à ses propres forces, ce qui signifie qu'elle sait qu'elle n'aura jamais de réponse à ses propres questions, puisque toute réponse ne sera que tentative, hypothèse, et finalement question elle-même.
Cela dit, le commentaire de Rachi porte sur l'hébreu de nos caractères qui, selon la tradition, sont ceux qui ont "servi" à la création du monde, les graphies dont vous parlez n'ayant ici pas grand chose à voir.
Nous nous heurtons ici à l'une des tares intellectuelles de l'Occident qui confond évolution et, progrès, comme il confond apparition et dévoilement.
Disons aussi qu'il y aurait là un phénomène par certains aspects semblable à celui de la différence, de notre temps, entre les caractères dits d'imprimerie et ceux de la cursive manuscrite.