Conversation 18879 - Le noun de Achre
Dans le Achrei que nous récitons chaque jour,chaque vers commence chronologiquement par une lettre de l alphabet,mais la lettre Noun est sautée pour quelle raison?
Parce qu'elle correspond ici à l'initiale du mot nofélim, qui signifie "ceux qui sont tombés" ou "ceux qui tombent" et elle est récupérée dans le verset suivant : somekh hachem lékhol hanofélim, hachem soutient tous ceux qui tombent.
A propos de la (vieille :-) question 18879
Bonjour chers Rav,
A propos donc du Noun qui ne figure pas en tête des versets du Achrei.
Je me pose une question depuis longtemps sur l'explication que le Rav Simsovic a donnée, et que j'avais apprise par ailleurs, concernant le fait que le Noun correspond ici à "Nofélim" : comment se fait-il que cette lettre ne puisse correspondre précisément qu'à ce mot ?
Il existe pourtant des mots plus "positifs" commençant par "Noun", comme par exemple "Na'houm", voire "Nora".
Pourquoi donc cette restriction au mot "Nofélim" seulement ?
Très cordial Chalom,
Et toujours un grand merci pour ce que vous faites, votre dynamisme, depuis tant d'années maintenant !
Frédéric Touitou
Il faut tenir compte non seulement du fait que la lettre noun est à l'initiale du verbe qui signifie "tomber", mais que la chute est liée à la nature même de cette lettre.
En effet, cette lettre tend à être éludée dès lors qu'elle se trouve en fin de syllabe au milieu d'un mot.
Je vais me permettre d'illustrer cela en prenant mon nom de famille comme exemple.
Mon arrière grand père s'appelait Shimshone. Son fils, mon grand-père, devant prendre un nom de famille, était donc "ben Shimsone". Dans les pays slaves, la filiation s'xprime par l'adition du suffixe "vitch" au prénom du père du fils. D'où Shimshonvitch. Phonétiquement, le noun "coincé" entre "sho" et "vitch" tend à disparaître. Pour le conserver, il faufrait allonger la syllabe (shimsonovitch") ce qui n'est linguistiquement pas économique.
Le noun tombe.
(le son "sh" étant rendu par un accent circonflexe renversé sur le s, et le son "tch" par le même signe sur le c, ce signe n'existant pas en France est tombé lui aussi, laissant Simsovic)
Le radical du verbe tomber est NPL. Je tombe se dit: NOPHEL. Mais "tomber", qui devrait être LINePOL, à cause du caractère faible de cette lettre en fin de syllabe au milieu d'un mot, devient LIPOL.
Somekh Hachem lekhol hanophlim
Il soutient, Hachem, tout ceux qui tombent
Cher Rav Simsovic,
A propos du noun de ashrei et de votre reponse 60772...
Ma mere, specialiste de paleographie juive m'envoie un document trouve a Kumran et visible sur le lien suivant: http://www.deadseascrolls.org.il/explore-the-archive/image/B-285190
On y voit des ajouts de louange a Hashem entre chaque verset du ashrei et le nom d'Hashem en paleo-hebreu...
Mais on y voit aussi un verset entre malh'outh'a et someh':
× ×מן ××œ×•×”×™× ×• בדבר'ו וח×'ד בכול מעש'ו
Ce verset ne semble pas aller avec la Masseh'et Brahot 4b et l'explication de Rabbi Yoh'anan.
Qu'en pensez vous?
Merci de votre reponse
בברכה
×שר
Un peu trop de signes illisibles dans ce message.
J'ai consulté le document sur le site indiqué par le lien.
Il semblerait qu'il s'agisse plutôt d'un texte de dévotion qu'une autre version du psaume de David. Les insertions systématiques du Tétragramme suivi de l'expression Baroukh hachem ou-baroukh Chemo semblent aller dans ce sens.
Il faudrait pouvoir consulter tout le document (et pas seulement un passage limité) pour risquer des hypothèses quant à sa nature.
La ligne insérée entre le mem et le samekh et qui commence par "neeman" est un calque du verset correspondant à la lettre tzadé
tzadiq hachem békhol dérakhav véhassid békhol maassav qui figure un peu plus loin dans le même texte.
Le fait que cette ligne utilise non le Tétragramme mais le Nom Elohim et qu'à la différence de tous les autres versets cités, elle ne porte pas les invocations Baroukh hachem ou-baroukh Chemo léOlam vaed semble indiquer que le scribe ne considérait pas cette ligne comme relevant de la même dimension mystique que le reste du document.