Conversation 19447 - Un peu morbide non?
Pourquoi évoquer le souvenir des morts lors de la prière des fêtes?
Cela na me semble pas bien cadrer avec l'ambiance joyeuse qui devrait régner lors de ces offices.
Vous avez entièrement raison.
A l'origine, cela ne se faisait qu'à Yom Kippour, et encore pas du tout comme aujourd'hui.
Le Choulh'ane Aroukh écrit qu'à Yom Kippour on s'engage à donner de l'argent pour les morts. Cela signifie que les morts étant eux aussi jugés à Kippour, et ces derniers étant dans l'impossibilité de changer quoi que ce soit à leur sort par leurs propres moyens, n'étant plus dotés de libre arbitre, à nous de les aider en donnant de la Tsedaka qui sera considérée comme si eux l'avaient donnée.
En promettant de donner de l'argent, on nommait les morts pour lesquels on voulait intercéder.
Plus tard, cet usage s'est étendu à d'autres fêtes… et on s'est concentré plus sur la prière que sur les dons aux pauvres.
Une fois de plus, une coutume à caractère social s'est éloigné de son but d'origine, et a par là perdu à mon sens beaucoup de son éclat.
Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui ne viennent à la synagogue que pour cette prière, et dénature ce joli minhag (voir aussi ce que j'ai écrit sur les ushpizin -19446- minhag qui a malheuruesement subi le même sort).