Conversation 19943 - Chouette et chochette

james02
Samedi 30 octobre 2004 - 23:00

est ce k une femme peut etre chohette?
merci beaucoup et chavoua tov

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 3 novembre 2004 - 23:00

Selon la Michna (Houlin 1, 1), cela ne présente aucun problème. C'est d'ailleurs aussi l'opinion de Rabbi Yossef Karo dans le Choulh'ane Aroukh (Y. D. 1, 1). Rabbi Moché Isserliss écrit lui qu'il ne faut pas laisser les femmes faire la cheh'ita car ce n'est pas l'usage. On craint qu'elles ne s'évanouissent à le vue du sang.
Il y a d'ailleurs à ce sujet un échange intéressant, qui peut avoir une influence sur beaucoup d'autres questions qui peuvent être soulevées aujourd'hui concernant ce que peuvent ou ne peuvent pas faire les femmes.
Rabbi Yossef Karo cite à ce sujet ce qu'écrit Rabbi Yaacov ben Yehouda Landa (Allemagne, 15ème, dans le livre "Agour") qu'il n'a jamais vu une femme choh'èt, ce qui prouve que la coutume l'interdit, et que cette dernière l'emporte sur la Halakha qui l'autorise.
Sur ce Rabbi Yossef Karo répond que si on ne l'a jamais vu, c'est que personne, aucune femme n'a jamais demandé de le faire. Si une femme l'avait demandé et avait essuyé un refus, on aurait pu commencer à parler de coutume. En attendant, le fait que cela ne se soit jamais produit ne prouve rien du tout.
C'est un argument dont il faut se souvenir quand certains veulent interdire des choses qui ne sont pas contraires à la Halakha pour la seule raison qu'elles ne se sont jamais vues. Le fait qu'une chose ne se soit jamais vue ne prouve strictement rien.

bobou
Samedi 4 décembre 2004 - 23:00

A propos de la question 19943.
J'ai lu un gros livre sur la cacherout aux USA en 1989 écrit par un vieux chohet orthodoxe américain. C'était un livre très complet qui traitait des aspects halakhiques, historiques, culturels, organisationnels, économiques, etc... de la chehitah.

Au sujet de la chehitah par des femmes, il était dit qu'en Italie au 16ème siècle, il était courant que les femmes et enfants d'une famille aillent dans une maison à la campagne pour une longue durée, et que le mari reste à la ville pour le travail.

Dans ce cas, les rabbins italiens donnaient l'autorisation à certaines de ces femmes de faire la chehita.

Si je me souviens bien, il s'agissait du seul cas où des femmes ont fait la chehita. Mais en tout état de cause, cela a été permis.

J'ai lu ce livre il y a longtemps, et je ne saurais situer avec certitude cette
information par rapport à la rédaction du Choulhan Aroukh.
Et ce qui est dommage, et que j'aurais beaucoup de mal à retrouver les coordonnées de ce livre (le l'ai emprunté dans la synagogue conservative d'une petite ville de banlieu).

Rav Elie Kahn z''l
Lundi 6 décembre 2004 - 23:00

Merci pour le renseignement.

limèche
Jeudi 9 décembre 2004 - 23:00

A propos de la 20706, le romancier juif italien Giorgio Bassani parle dans son livre "Le jardin des Finzi-Contini" (1962), actuellement publié dans la collection "Folio", d'une jeune fille qui savait "sciachtare": elle savait faire la cheh'ita. Il s'agit de Micól Finzi-Contini, qui est l'héroïne féminine du roman, celle que le héros aime sans retour, et qui finit assassinée par les nazis (que leur nom soit effacé).

Je n'arrive évidemment pas à remettre la main sur le livre (trop de livres chez moi), mais ce trait d'un personnage féminin confirme (de façon littéraire) ce que disait l'auteur de la 20706.

Giorgio Bassani était né à Bologne, de famille juive de Ferrare, et la plupart de ses romans et nouvelles se situent à Ferrare, pendant la période fasciste.

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 11 décembre 2004 - 23:00

Le dossier s'épaissit.
Merci de votre originale contribution.