Conversation 2826 - Precisions sur les regles

Anonyme
Vendredi 6 décembre 2002 - 23:00

Monsieur le Rabbin, j aimerai que vous me repondiez directement ou que vous me conseillez un ouvrage ou plutot un site pour avoir une reponse precise a cette question : a partir de quel moment sait on que les regles sont terminees, en d autres termes quelles verifications assure la fin de ces dernieres. D'autres détails sur cette période (debut, duree, comportement.... ) me serait tres benefiques.
Merci et shalom.

Rav Daniel Lévy
Vendredi 6 décembre 2002 - 23:00

Chalom ouvrakha

Voici un article court que j'ai publie il y a quelques annees qui traite du sujet du point de vue spirituel et egalement pratique avec deux livre en bibliographi, pour votre question lisez jusqu'au bout

behatlaha Daniel Levy, Bet-El

Titre : "Mikvé Israël Hachem"."La source purificatrice d'Israël est l'Eternel".

- La pureté une question de vie -

Texte : "Rabbi Akiva dit - Heureux (le peuple d') Israël devant qui vous purifiez-vous et qui vous purifie ? Votre père qui êtes dans les cieux, comme il est dit (Ezéchiel 36,25) "et je vous aspergerai d'eau pure et vous serez purs", de plus il (le prophète) dit : "Le Mikvé d'Israël c'est l'Eternel" (Jérémie 17,13). De même que le Mikvé purifie les impurs, le Saint source de bénédictions, purifie Israël".

- Pour pouvoir aborder le sujet du Mikvé, il est nécessaire de s'arrêter sur la notion de pureté et son contraire l'impureté.

D'après la Torah, la source d'impureté est définie par le corps d'un mort appelé Avi Avot Hatouma (l'ancêtre de l'impureté) - par extension, tout ce qui a un contact avec la mort ou un lieu même spirituel avec celle-ci, comme un acte dénué de vitalité ou négatif, aura un rapport plus ou moins fort avec l'impureté, comme dit le prophète "Ils ne se rendront plus impurs par leurs fautes" (Ezéchiel 14,11). De même un homme après une perte de matière séminale ou une femme après sa menstruation seront-ils impurs puisque c'est un peu de leur propre corps qui se détache d'eux et "meurt" en quelque sorte. C'est ce qui entraîne l'impureté et la différence de purification qui existe entre l'homme et la femme est due au fait que chez l'un l'impureté est occasionnelle et externe et chez l'autre périodique et interne.

- Le Mikvé comme source de vie.

Nous comprenons donc pourquoi, une douche ne suffit pas à se purifier. En effet, il ne s'agit pas là de propreté ou d'hygiène mais bien de retourner à la source de toute vie, vers l'Eternel.

C'est pour cela qu'il est constitué d'eau de pluie qui n'a été utilisée pour aucun travail ni même puisée, elle conflue d'elle-même vers un bassin qui doit être scellé à même le sol sans aucune fissure ni écoulement (voir figure du Mikvé) et contenir près de 1.000 litres d'eau (selon les avis les plus strictes), ce qui permet à un homme de constitution moyenne de s'immerger sans être obligé de se courber outre mesure.

On peut aussi s'immerger dans une source vive dont la majorité des eaux proviennent de la source et non pas des pluies.

Dans la Genèse, la Torah nous parle d'un fleuve qui sortait de l'Eden, le Talmud enseigne que ce fleuve est la source "spirituelle" de tout élément liquide (Berakhot 55a, voir aussi Malbim Genèse 2,10) et un midrach (Pirké de Rabbi Eliézer) dit qu'Adam s'y trempa pour se purifier de sa faute.

Les conditions nécessaires au mikvé créent le lien entre ses eaux et celles qui sont la source de toutes les eaux génératrices de vie, de pureté. Celui ou celle qui s'immerge dans un mikvé régénère ses forces spirituelles comme un embryon qui baigne dans les eaux foetales se nourrit directement de la source.

- Le Mikvé au sein du couple.

Comme mentionné plus haut, toute espérance de vie qui n'aboutit pas crée un lien avec l'impureté, c'est ce qui se passe le jour où le corps de la femme rejette l'ovule, elle devient alors Nidda (tout écoulement sanguin émanant de l'utérus même par un examen médical peut rendre la femme Nidda - ne restez pas dans le doute, consultez une autorité rabbinique).

A partir de ce jour, (voir la définition d'une Ona dans un livre conseillé plus loin), tout contact physique avec son mari est interdit car cela pourrait entraîner un rapprochement dans une période non propice pour donner la vie.

Pendant une période de cinq jours minimum (pour une femme mariée) on ne peut commencer la purification car il y a un lien trop proche avec l'impureté. A la fin de cette période, on accomplit une toilette intime puis un examen profond et détaillé (avant le coucher du soleil du cinquième jour) à l'aide d'un tissu blanc et doux qui "témoignera" jusqu'à la tombée de la nuit que tout écoulement sanguin a cessé.

Commencent alors les sept jours de purification proprement dit qui sont comptés - par une vérification intime au lever et au coucher du soleil - comme sept étapes spirituelles à gravir une à une jusqu'à la purification finale. Le septième jour, si aucune tâche de sang n'est apparue pendant la semaine de purification, on pourra, après la tombée de la nuit, s'immerger dans le Mikvé après avoir bien vérifié qu'aucun corps étranger ne fasse séparation entre les eaux du Mikvé, "les eaux d'Eden" et le corps.

Bien que les étapes des douze jours (cinq et sept) soient nécessaires, seul le mikvé apporte la véritable purification, que la femme soit enceinte ou pas ou bien qu'elle allaite et même après la ménopause.

(les détails de la purification étant très nombreux, il est nécessaire de consulter des livres spécialisés comme celui du Grand Rabbin d'Israël, le Rav Mordehaï Eliahou traduit en français récemment "les chemins de la pureté" et une autorité rabbinique).

Tous ces détails qui tournent en fait autour du cycle de la femme, organisent la vie intime du couple.

C'est la femme qui impose le rythme interne du couple et y crée l'atmosphère de sainteté qui de tout temps a protégé la famille juive.

De même que chaque femme possède une menstruation "personnelle", chaque couple juif vit son intimité, son intérieur, à sa manière et passe de l'état de marié à fiancé périodiquement créant un mouvement dans les rapports conjugaux autour des notions de pureté et de sainteté, de dialogues et de rapports.

- Il n'y a pas de Torah sans farine (matériel) Pirké Avot.
Le Consistoire de Paris a mis sur pied une cellule d'accueil, sur la Taharat Hamichpaha (la pureté familiale), depuis plusieurs annees, pour les jeunes mariés afin de les informer par des cours, des livres et une bibliographie offerts gratuitement à chaque nouveau marié.

Si vous désirez plus d'informations sur le sujet, vous pouvez appelerau Consistoire de Paris au 40.82.26.07. on vous renseignera et vous orientera vers le rabbin ou les cours les plus proches de chez vous (vous pouvez également consulter le calendrier de l'A.C.I.P.)

- Bibliographie :

- "Les chemins de la pureté" du Rav Mordehaï Eliahou, Grand Rabbin d'Israël.
- "les eaux d'Eden" du Rav Arié Kaplan