Conversation 29932 - Patrilinéarité

yesley
Samedi 25 mars 2006 - 22:00

shalom
Pourquoi dans la tradition on est juif par la mère alors que j'ai lu dans une réponse que le mashiah aurait cette filiation par le pére (lignée de david) sans que forcément sa mère soit juive. Aurais je mal compris la réponse du rabi ? si non pourquoi cette différence?
merci de votre réponse et merci pour ce site.

Rav David Zenou
Mercredi 25 avril 2007 - 04:41

Chalom,
La judaité est fixée par la mère: Si la mère est juive l'enfant est juif même si le père ne l'est pas.
La tradition et coutume est fixée par le père: Si le père est ashkenaze, l'enfant est ashkenaze même si la mère ne l'est pas.
La filiale du machiah est celle du père car elle concerne la tradition. Bien sur la mère sera juive.

jewjewl
Jeudi 1 novembre 2007 - 23:00

Bonjour,
J'ai entendu plusieurs fois que la religion juive était, auparavant, transmise par le père. J'aimerais avoir plus de détails surce point : à quelle époque était-ce? Pourquoi était-ce le père qui donnait la religion ? Pourquoi le passage de la religion est passé du père à la mère ? Pourquoi ? Et depuis quand ?
Merci

Jacques Kohn z''l
Lundi 5 novembre 2007 - 06:50

La qualité de Juif se transmet par la mère (principe de matrilinéarité), et non par le père.

Ce principe résulte de plusieurs sources :

La Tora, lorsqu’elle définit dans Devarim 7, 1 à 5 ce qu’est un mariage exogamique, indique les raisons de son interdiction : « Car [le conjoint mâle non juif] détournera ton fils de derrière moi, et ils serviront d’autres dieux. »

Elle ne manifeste, en revanche, aucune réprobation envers l’enfant du conjoint féminin non juif, d’où l’on peut considérer qu’un tel enfant n’est pas juif. De là a été déduit le principe selon lequel, dans un tel mariage, l’enfant né d’une femme juive est juif, et non celui né d’un homme juif.

Ce principe a été réaffirmé dans la Guemara Qiddouchin 68b (« Ton fils né d’une femme juive est appelé “ton fils”, tandis que ton fils né d’une idolâtre n’est pas appelé “ton fils”. »), ainsi que chez les grands décisionnaires (Rambam , Hilkhoth Isourei bia 15, 3 et 4 ; Choul‘han ‘aroukh Evène Ha‘ézèr 16, 2).

jewjewl
Dimanche 4 novembre 2007 - 23:00

Par rapport à la question 39143 vous ne m'avez pas expliqué pourquoi, à quelle époque et pourquoi ç'a changé le fait que le père donne la religion ?

Jacques Kohn z''l
Mardi 6 novembre 2007 - 06:06

La religion juive n’a jamais été transmise par le père.

Le père ne transmet que la dignité de kohen ou de lévi, mais pas la qualité de Juif.

Voyez à ce sujet Wayiqra 24, 10.

Pilpel harif
Dimanche 25 novembre 2007 - 23:00

Shalom, ma question concerne la matrilinéarité dans la transmission du statut de Juif (oui encore..). Il ne s'agit pas ici d'affirmer que l'on peut être juif si le père est juif et la mère ne l'est pas, mais plutôt de me demander dans quelle mesure et selon quelle loi une personne née de mère juive mais de père non-juif est juive.
Puisque l'on considère que tout enfant de femme non-juive ne l'est pas, et ceci malgré le nombre conséquent de "mariages mixtes" dans la Thora, y a t-il un cas dans la Thora écrite où quelqu'un est Juif (donc de mère juive) mais de père non-juif?
Toda!!!

Jacques Kohn z''l
Mercredi 28 novembre 2007 - 13:07

Ainsi que je l’ai indiqué dans une de mes précédentes réponses, le principe de matrilinéarité qui caractérise la transmission de l’état de Juif résulte de plusieurs sources :

La Tora , lorsqu’elle définit dans Devarim 7, 1 à 5 ce qu’est un mariage exogamique, indique les raisons de son interdiction : « Car [le conjoint mâle non juif] détournera ton fils de derrière moi, et ils serviront d’autres dieux. »

Elle ne manifeste, en revanche, aucune réprobation envers l’enfant du conjoint féminin non juif, d’où l’on peut considérer qu’un tel enfant n’est pas juif. De là a été déduit le principe selon lequel, dans un tel mariage, l’enfant né d’une femme juive est juif, et non celui né d’un homme juif.

Ce principe a été réaffirmé dans la Guemara Qiddouchin 68b (« Ton fils né d’une femme juive est appelé “ton fils”, tandis que ton fils né d’une idolâtre n’est pas appelé “ton fils”. »), ainsi que chez les grands décisionnaires ( Rambam , Hilkhoth Isourei bia 15, 3 et 4 ; Choul‘han ‘aroukh Evène Ha‘ézèr 16, 2).

Pilpel harif
Mardi 27 novembre 2007 - 23:00

Suite à la question 39513
Shalom,
Pourtant aucune figure du peuple juif dans la Thora n'est pas au moins de père juif. L'inverse par contre est fréquent, même si ce n'est pas l'objet de mon intervention ici.
Surtout, vous avez avec raison cité un passage important de la Guemara (« Ton fils né d’une femme juive est appelé “ton fils”, tandis que ton fils né d’une idolâtre n’est pas appelé “ton fils”. »). Je souhaitais justement souligner que si le fils né d'un Israélite et d'une étrangère n'est effectivement pas juif (ou il n'est plus le fils de son père -l'expression en elle-même est révélatrice: il est le fils de son père et non de sa mère dans tous les cas..), celui né d'une juive ne l'est dans ce cas que parce que son père est juif (dans ce cas il est appellé "ton fils", c'est à dire le fils juif de son père juif, pas de sa mère juive). Pourquoi considère-t-on alors qu'une personne issue d'un mariage mixte avec mère juive est également juive, alors que de toute évidence -et ce passage de la Guemara le rappelle, tout comme dans la Thora dont personne n'est juif sans au moins le père juif- il n'existe à la base pas de Juif sans qu'au moins le père soit juif, ou dans d'autres cas que les deux parents soient juifs. Mais jamais de mère juive seule. Pourquoi n'avoir pas exigé que les deux parents soient Juifs pour transmettre la judéité? La situation serait plus logique, plus juste et plus saine, et en accord avec la Thora écrite et la Thora orale.
Kol tov

Jacques Kohn z''l
Vendredi 30 novembre 2007 - 01:20

Comme disaient les Romains, « mater semper certa est », c’est-à-dire que « la mère est toujours absolument sûre »... mais pas le père.

Pilpel harif
Jeudi 29 novembre 2007 - 23:00

Suite à la question n°39552
Si je comprends bien alors "ton fils né de toi et d'une femme étrangère ne sera pas ton fils", mais le fils procréé par un autre homme avec ta femme qui t'as trompé sera "ton fils"? Comment la logique romaine peut-elle avoir préséance sur la Thora?

Jacques Kohn z''l
Dimanche 2 décembre 2007 - 05:12

Il ne s’agit nullement ici de donner au droit romain une quelconque préséance sur la Tora.

Mais il n’est pas interdit de mettre en valeur les différences – ou les ressemblances – qui séparent – ou qui apparentent – les législations non juives et la Tora.

En l’occurrence, la loi de la Tora est celle que stipule la Michna Qiddouchin 3, 12 : « Toutes les fois qu’il y a mariage sans transgression, l’enfant suit le statut du mari. Et toutes les fois qu’il y a mariage avec transgression, l’enfant suit le statut de la femme. »