Conversation 3090 - Construire une villa avec une petite cuillere

Anonyme
Lundi 16 décembre 2002 - 23:00

Chers Rabbanim,

Baroukh Hachem, j'ai l'occasion de travailler régulièrement ma emouna, notamment le sens de notre passage dans ha'olam azé.

Cependant, voici que je me pose depuis quelques jours une question qui me perturbe ; j'imagine que mon yetser hara' y est pour quelque chose, et qu'il désire me faire écoper d'une crise de foi. A quelques jour de ce que certains nomment "fêtes de fin d'année", c'est un comble !

Aussi, chers Rabbanim, aidez-moi je vous en prie à voir plus clair et à tourner ce mal en bien.

Voici les fondements de ma question : à l'origine, nous sommes des nechamot, étincelles de lumière divine, parcelles de la Perfection. En nous donnant pour demeure un corps matériel, Hachem nous handicape sensiblement. Par les ma'assim que nous effectuons ici-bas, et les victoires que nous remportons sur notre yetser, notre nechamah s'élève, méritant à terme, dans ha'olam haemet, de jouir de la présence divine à jamais.

J'espère que ces fondements sont emet, sans quoi évidemment ma question qui repose dessus n'aura aucun sens.

Voici donc ma question : pourquoi est-ce par un corps extrêmement grossier (bien que merveilleux évidemment, je ne parle que par rapport à la nechamah) que nous devons élever une nechamah qui elle, est bien plus raffinée ?

Je me suis construit un machal afin de donner corps à cette question.

Cela ressemble à un maçon ayant atteint le sommet de son art, dont le patron immobiliserait le bras le plus habile, lierait les jambes, masquerait l'un de ses yeux et armerait le bras restant mobile d'une petite cuillère, en lui commandant une villa dans les meilleurs délais, sous le prétexte d'augmenter son savoir-faire !

Que D.ieu vous gratifie de nombreuses mitsvot

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 23 janvier 2003 - 23:00

Hélas, comme vous le dites, "J'espère que ces fondements sont emet, sans quoi évidemment ma question qui repose dessus n'aura aucun sens."
Or ils ne sont pas Emet.
NOUS NE SOMMES PAS DES NECHAMOT A L'ORIGINE.
Nous avons es nechamot.
Au début des prières du matin, au moment ou la conscience commence à s'éveiller au jour, nous disons : "Mon Dieu, l'âme que Tu as mise en moi est pure".
Soit dit en passant, elle est pure au présent, pas dans un passé éthéré et immatériel. Mais elle est mise en moi, elle n'est pas moi. Le problème n'est pas SOS le salut des âmes ou leur rédemption ou que sais-je, elle est l'engendrement de soi par soi à travers l'histoire, ce pourquoi c'est par les conduites concrètes que cela se passe.
L'âme accompagne cette histoire, parce qu'elle est cette dimension en nous qui connaît déjà la vie vraie et peut ainsi nous aider à démêler le bien du mal, à faire les bons choix et à affermir la volonté.