Conversation 31998 - Rav Kook, ultra et mystique
Kevod HaRav Kahn !
J'ai entendu que le Rav Kook avait dit qu'a l'epoque de la Gueoula c'est le NISTAR (j'imagine que selon le Rav Kook cela signifie : le Zohar et la Kabbale en generale) l'emporte sur le NIGLEH (le Talmud).
Ou se trouve-t-il un principe pareil dans la Tradition revelee au Sinai ? Sur quoi se base-t-il le Rav Kook pour affirmer une chose pareille ? Et quelle sont les consequences de ce principe ? En temps de Gueoula on pourrais donc "se passer" du Talmud (Has VeShalom) et se contenter de CROIRE comme les chretiens et les musulmans...
Il me semble que le Rav Kook avait besoin de ce principe pour appuyer son point de vue que les pioniers non-pratiquants font partie du processus de la Gueoula ce que les Haredim niaient, or les Haredim etaient a l'epoque en MAJORITE parmi les religieux tandis que le Rav Kook etait assez isole.
Bien que je sois d'accord avec le Rav Kook sur la fonction louable des pioniers non-pratiquants, il me semble que le Rav Kook, vue le fait qu'il sa battait plus ou moins seul contre le monde haredi, ne pouvait pas trouver tout seul tous les arguments rationnels du monde pour les refuter. Alors il a eu recours a la mystique qui etait en sa faveur (au moins selon sa lecture...).
Pourtant le principe selon lequel le Nistar l'emporte sur le Nigleh a l'epoque de la Gueoula apporte peu au processus de la Gueoula lui-meme, car c'est par la comprehension que D'ieu veut amener d'abord Israel et ensuite le monde entier a une meilleure eopoque, CAR SINON D'IEU AURAIT PU AMENER LA GUEOULA DEJA IL Y A 6000 ANS !
Qu'en pensez-vous ?
Shalom
Chalom,
Beaucoup de questions commencent pas "j'ai entendu que …".
Il n'est pas évident de se mesurer à ces questions, qui citent des théories dont on ne sait pas la source, dont on ne sait pas si elles existent, si elles ont été bien comprises ou bien transmises…
Le Rav Kook parel en effet du renouveau de la mystique à l'époque pré-messianique, de sa démocratisation, pourrions-nous dire.
Mais il ne parle pas, pour autant que je sache, de la prépondérance de la mystique.
La Halakha continue de remplir son rôle, et les ouvrages halakhiques du Rav Kook sont rédigés selon toutes les règles de l'art
Le Rav Kook n'a jamais, au grand jamais, affirmé que l'on pourrait se passer du Talmud. Pure calomnie que ces affirmations.
Il étudiait lui-même étant jeune 60 (!) folios de Talmud par jour!!!
Kevod HaRav Kahn,
c'est une chose que l'on raconte regulierement au Machon Meir (l'institut que vous conseillez sur votre site et ou j'ai etudie pendant 1 an) que le Rav Kook lors d'une "dispute indirecte" avec le Rav Sonnenfeld (par le biais d'un Talmid Hakham qui consultait les deux sommets rabbiniques) aurait dit que le Nistar prime le Nigleh en temps de Guoula.
De deux choses une : Le Machon Meir reproduit des dires non vrais sur le Rav Kook ou c'est une position authetique du rav Kook. J'aimerais savoir la verite, car c'est effectivement un point important !
Avec tout mes respect a vous et au Rabbanim de Machon Meir.
Supprimer Privée.
Chalom,
Il est vrai que le Rav Kook met l'accent sur l'importance de l'étude de la mystique à l'époque de la rédemption. Je ne pense pas que la raison soit celle que vous indiquez dans votre précédent message, à savoir la polémique qui l'opposait à certains rabbins haredim (ultra orthodoxes).
Pour faire le tour de cette question, il faudrait citer des dizaines de textes du Rav Kook, et en faire la synthèse. Je n'ai malheureusement pas le temps de le faire.
Le Rav Kook considère que l'étude de la mystique pourra permettre à ceux qui la recherchent, de retrouver la Tora dans toute sa profondeur, sans la limiter aux pilpoulim de Halakha qui risquent de dessécher l'esprit.
Mais ne pourra s'adonner à l'étude de la mystique et y consacrer la majeure partie de son temps, que celui qui est déjà versé dans l'étude de la Halakha. Il parle dans une de ses lettres de sages ayant dépassé la cinquantaine.
Il n'est donc pas question de révolutionner le cursus des études des débutants et d'y donner la primeur à l'étude de la mystique, mais d'y aménager une ou deux heures par jour au début, puis plus, plus tard pour ceux qui en ressentent le besoin et ont bien avancé en études plus classiques.