Conversation 33824 - Dents de scie

moshe-cohen
Lundi 23 octobre 2006 - 23:00

Bonsoir,

J'ai eu une vie qui, sur le plan religieux, a une progression en dent de scie.

J'ai du mal à me fixer dans mon judaïsme à tenir le coup et encore plus à progresser en tenant compte de mes acquis.

J'ai passé les 3 dernières années des moments difficile dans mon couple, des remises en causes profondes sur moi même et fatalement aussi sur ma condition religieuse.

Je me suis rendu compte que toute la pratique juive que j'avais pu avoir jusque la était purement gestuelle, mécanique.

Aujourd'hui j'ai arreté de faire pas mal de choses entre autre de faire ma téfila, de mettre les téfilins le matin.

Je lis courramment l'hébreu, j'ai revu divers ouvrages de moussar, j'ai relu le mésilat yésharim et à chaque fois, je retrouve un guide qui nous oriente dans les actions un point c'est tout.

Je ne sais pas trop de quelle manière m'y prendre pour acquérir le sens de la thora et de m'y tenir, de ne plus flancher parce que j'ai une raison tellement forte (autre que la peur ou la culpabilité) qui me fait continuer.

Je n'arrive pas à être moi même et je trouve autour de moi mille et une raison de me pousser le plus loin possible de la thora.

Je ne veux pas non plus montrer à mes enfants l'image d'une pratique hypocrite, mais ou se trouve la sincérité ? ou est elle cachée ?

Comment font les grands de ce monde ? ou puisent ils la force de compter les minutes perdues comme des fortunes égarées ou de se donner avec abnegations à autrui au nom de la mitsva ?

Quelle est leur motivation et comment ont ils atteint ce niveau ?

Jusque la je n'ai pas trouvé de réponse m'aidant à continuer ma route et tracer des sentiers plus sur, je n'ai pas non plus de guide pour corriger mes gestes au quotidien.

Toute proposition ou suggestion sera la bienvenue . . .

Respectueusement.

Nathan Schwob
Lundi 30 octobre 2006 - 10:21

Commençons par les grands de ce monde. Vous connaissez sûrement les mots de Rabbi Zoucha, qui disait que lorsqu’il arrivera au ciel, devant D., on ne lui demandera pas pourquoi n’a-t-il pas été Moché, mais pourquoi n’a-t-il pas été Zoucha. Or il semble ressortir de votre question que vous prenez comme exemple à imiter absolument le H’afetz H’ayim ou Rabbi Moché Luzzato ou d’autres grands de ce monde et que si vous n’y arrivez pas vous pensez n’avoir rien fait. Ce qui est évidemment faut.
De là, passons à votre sentiment de pratiquer les Mitzvot de manière mécanique voire hypocrite. Voilà un bon point de départ : vous cherchez à être honnête. Essayez de ne l’être pas seulement devant vos enfants mais aussi devant D. Lorsque nos sages expriment que la base du Judaïsme c’est la crainte de D., il disent : ‘D. demande le cœur’. Essayez dans votre prière ou lorsque vous mettez les Tephillin ou dans les autres Mitzvot ou lorsque vous étudiez de retrouver ce point là: comment ce que vous pratiquez rapproche votre cœur de D.
Si vous avez lu le Messila Yecharim, vous devez sûrement avoir compris qu’il décrit un cheminement, une évolution qui arrive très vite dans des sphères qui sont souvent très éloignées de nous. L’essentiel du livre à notre niveau, n’est pas de viser le dernier chapitre mais de comprendre que toute la vie est un cheminement.
A ce propos, le Rav Kook écrit les mots suivant, qui vous concernent : ‘Lorsqu’on veut seulement être un juste parfait (Tzadik gamour), il est très difficile d’être un homme qui progresse (Baal Techouva). C’est pourquoi il vaut mieux porter son attention sur l’aspiration a être meilleur (Baal Techouva), plongé dans l’idée de la Techouva et aspirant a le réaliser pratiquement. Alors seulement, les efforts pour progresser (la Techouva) peuvent élever l’homme au niveau des justes parfaits (Tzadikim guemourim), et même plus.’ (Orot Hatechouva 14,36)
Définissez vous-même les prochaines étapes de votre cheminement, comme si vous écriviez votre propre Messilat Yecharim. Regardez plus l’avenir que le passé, plus vos réussites que vos échecs.
Et puis, ce qui aide toujours, trouvez vous un ami avec qui vous pouvez étudier régulièrement, qui vous enseignera ce que vous ressentez comme le plus urgent pour avancer et qui puisse comprendre vos aspiration et hésitations.
Bon courage.