Conversation 41000 - Plusieurs questions de Pessah

aviva monique
Dimanche 9 mars 2008 - 23:00

Bonjour,
Nous sommes sépharade, nous avons acheté un appartement en israel il y a 2 ans, nous allons passer pour la première fois pessah en israel chez nous, ma fille israélienne non mariée, habite dans cette appartement à titre gratuit, nous payons de notre compte en banque tous les missims et touts les frais de l'appartemnt, Electricité, télé, vaad, arnona, assurance, etc ... Je vais partir en israel 15 jours avant pour faire mon ménage de pessah chez moi et acheter tout le nécessaire pour passer la fete à la maison, on m'a dit que dans ce cas je n'aurais à faire qu'un jour de fete, et cela voudrait dire que je terminerai la fete comme les israéliens cette année samedi soir en pouvant manger du hamets à partir de dimanche. Est ce vrai ?
Je vais ausi faire mon ménage et enlever lehamets ici en france avant de partir mais je ne changerai pas la vaisselle de place mes enfants et mon mari resteront en france jusqu'au 16 AVRIL doivent ils faire à ce moment là bedikat hamets ou vaut il mieux (ou les deux) vendre ma maison de france pour cette année.
Nous ferons bien évidemment bedikat hamets chez nous en israel cette année puisque nous passerons pessah dans notre maison.
J'ai aussi des plats à servir en verre en israel mais du verre non lisse un peu granité, peut on l'utiliser à pessah en le lavant bien et en ne l'utilisant pas pendant plusieurs jours avant la fete. MERCI DE VOS REPONSES.

Rav Elie Kahn z''l
Lundi 17 mars 2008 - 01:37

Chalom

Les avis sont partagés sur cette question.
Voici mon opinion. Pour que vous compreniez mieux mon point de vue, je vous copie en plus une réponse plus générale sur le deuxième jour de fête.
Ces deux réponses apparaîtront si D'ieu veut dans mon prochain livre de responsa.

463. 2 jours de fêtes pour les touristes?

Un Français qui a acheté une maison en Israël pour ses vacances et pense retourner en France doit faire combien de jours? Un ou deux? Les avis sont tellement partagés que j'aimerai savoir s'il ne faut pas prendre cette question un peu plus au sérieux, pour deux raisons majeures.
1) Des bénédictions qu'il risque de réciter à mauvais escient (berakhot levatala).
2) L'orgueil (yohara).

Il y a effectivement des avis partagés sur cette question, ce qui ne signifie pas que les rabbins qui se sont penchés sur cette question et sont arrivés à des conclusions différentes ne l'aient pas fait avec tout le sérieux requis. Et ceci pas seulement pour les raisons évoquées, mais pour bien d'autres encore. A mon humble avis, une personne qui vit en France la majeure partie de l'année, même si elle a des biens immobiliers en Israël doit faire deux jours.

462. Un jour de fête, ça suffit!

J'entends souvent dire : " le deuxième jour de Yom Tov n'est pas important, la preuve est qu'en Israël, ils ne le font pas. En France, la raison pour laquelle on l'a institué n'est plus d'actualité. J'aimerais savoir pourquoi de nos jours les rabbins ne décident pas que les Juifs en dehors d'Israël ne fassent qu'un jour de fête? En effet de nos jours, avec les moyens technologiques dont nous disposons, le calcul des horaires de la nouvelle lune, la mise en place du calendrier des fêtes ne fait aucun doute, ce n'est pas comme autrefois!

Il ne faut pas avoir peur de dire la vérité: le deuxième jour de fête en dehors d'Israël est effectivement moins important que le premier. Selon la Tora, on n'est tenu de ne célébrer qu'un seul et unique jour de fête. Le second est miderabanane, c'est une institution rabbinique, qui date de l'époque où le calendrier était fixé mois pas mois par les rabbins à la base de témoignages sur la nouvelle lune. Aujourd'hui le calendrier est fixe, et la raison pour laquelle ce jour a été institué n'est donc effectivement plus d'actualité. Et ce depuis belle lurette (depuis l'époque talmudique, depuis environ 16 siècles).
La question est déjà posée dans le Talmud (Betsa 4 b). On savait en effet calculer la néoménie déjà à l'époque talmudique. Ce qui signifie que le deuxième jour supplémentaire de fêtes que célèbrent les Juifs qui vivent en dehors d'Israël n'est pas uniquement le fruit du doute concernant la date de la nouvelle lune.
Il faut continuer de célébrer le deuxième jour de fête parce que c'est la coutume, et que peut-être viendront des jours où l'on ne saura plus faire ces calculs, dit le Talmud. C'est sans doute parce que cette éventualité semble peu probable que le Rambam formule les choses un peu différemment en indiquant que, bien qu'il serait logique de ne faire qu'un jour, on en fait deux pour respecter le décret rabbinique originel et préserver les coutumes ancestrales.
Le Talmud Yerouchalmi (Erouvin 3, 9) semble avoir une autre approche puisqu'il considère le deuxième jour de Yom Tov comme une punition infligée aux Juifs de l'exil. Cette explication a le mérite de justifier le fait qu'un Juif originaire de galout ait à faire deux jours de Yom Tov même quand il est en Israël.
Observer les lois "miderabanane", d'origine rabbinique, est à nos yeux très important. Si nous n'observions que les lois d'origine toranique, vous ne reconnaîtriez pas le judaïsme.
Si vous désirez donc n'avoir à observer qu'un jour de fête, il ne vous reste qu'une solution, très simple, venir nous rejoindre en Israël. Et ne faites pas comme ces trop nombreux Juifs de diaspora qui se permettent de ne faire qu'un jour de Yom Tov quand ils sont en Israël en se basant sur je ne sais quel décisionnaire inconnu.

Il sera préférable de nettoyer l'appartement parisien de tout hamets que de le vendre de manière fictive. Il faudra faire la bedika avant de le quitter, sans berakha.
Cela ne signifie pas qu'il faille nettoyer l'appartement à fond. Les morceaux de hamets de moins d'une olive ne sont pas interdits. Il faut juste faire un bon ménage, et ne pas laisser de pâtes et autres hamets derrière soi.