Conversation 41583 - Entre l'eglise et les rabbins

nousse
Dimanche 13 avril 2008 - 23:00

Pour faire suite à la question 41513 (je ne sais pas s'il y a 1 endroit pour répondre directrement ou si à chaque fois cela crée 1 nouvelle question), je tenais à vous remercier d'avoir pris le temps de me répondre.
J'ai 27 ans, mes enfants ont entre 7 ans et 6 mois, et pour ce qui est de leurs besoins j'y arrive pour l'instant. Je suis actuellement professeur remplaçant mais je compte passer l'agrégation parce que compte tenu de l'écart de salaire j'ai tout à y gagner... J'aurais alors largement de quoi subvenir à leurs besoins alors que pour l'instant nous évitons les dépenses "trop" superflues.
Pour mon mari je me doute que vous ne pouvez pas me renseigner sans nous connaître l'un et l'autre. Je me sens tiraillée du point de vue de la religion. Du point de vue de l'Eglise on ne dissout pas 1 mariage sans raison valable si je peux dire. Donc je ne demanderai pas le divorce, c'est certain. Mais je me demande quoi faire si mon mari demande le divorce? Lui accorder le divorce? Ou refuser et attendre que le divorce soit accordé, contre mon gré au bout de 2 ans je crois? De même, si je me tourne vers le judaïsme je vois qu'il est en quelque sorte du devoir de la femme de soutenir son couple quand bien même l'homme aurait perdu tout espoir, comme quand les femmes se faisaient belles pour leurs maris alors que la perspective de voir leurs enfants jetés au fleuve par le peuple de pharaon les plongeaient dans le désespoir. J'ai l'impression si je ne me bats pas pour mon couple de trahir la religion vers laquelle je tends. Les divorces arrivent chez les juifs, comment peut-on dire qu'un couple est fini et que le mariage n'a plus de raison d'être? Que dit la Halaka à ce sujet?
Merci par avance de votre réponse

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 22 avril 2008 - 11:40

Chalom

Si la conversion devait amener au divorce, je l'aurais fortement déconseillé, comme je vous l'ai écrit dans une réponse précédente.
Dans les conditions actuelles, une conversion est envisageable.
Mais votre question semble indiquer que vous n'avez pas coupé le cordon ombilical avec l'église, si la question du divorce à ses yeux vous dérange. Ceci signifie que vous n'êtes pas encore prête à la conversion. C'est autre chose que vous cherchez.

nousse
Lundi 21 avril 2008 - 23:00

Merci beaucoup pour votre réponse (à la question 41583) et pour cette lueur d'espoir!
Effectivement quand on m'avait parlé de divorcer et de déménager pour me convertir j'avais laissé ça de côté parce que je ne me voyais pas faire éclater ma famille pour ma foi.
Je n'ai pas d'attache avec l'Eglise, si ce n'est mon mariage. Ce qui me tracasse c'est que je me suis engagée à ne pas désunir ce que Dieu a uni. Le divorce existe dans le judaïsme, pas simplement civilement, mais aussi religieusement, vous voyez donc que le divorce n'est pas simplement une affaire civile. Comment divorcer alors que le catholicisme ne permet pas le divorce, et sans rompre mon engagement par rapport à Dieu? Est-ce que si je deviens juive ce mariage serait considéré comme nul?
Merci pour votre attention, et j'espère pouvoir bientôt lire votre guide pour les candidats à la conversion!

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 30 avril 2008 - 14:30

Chalom

Comme je l'ai écrit dans ma réponse précédente, vous n'avez pas encore coupé le cordon ombilical avec l'église, puisque vous avez encore une optique catholique des liens du mariage et du divorce.
C'est un point auquel vous devriez réfléchir avant d'aller de l'avant.
Je vous conseillerai de divorcer tout de même avant de vous convertir, civilement sûrement.

nousse
Lundi 28 avril 2008 - 23:00

Rav Khan,
J'ai trouvé 1 élément de réponse à ma question (41719).
Dans I Corinthiens 7 14-15, Paul dit : " En effet, le mari non croyant est accepté de Dieu à cause de son union avec sa femme [...]Autrement, leurs enfants seraient comme des enfants païens, alors que, en réalité, ils sont acceptés de Dieu. Cependant, si celui qui n'est pas croyant veut se séparer de son conjoint chrétien, qu'on le laisse agir ainsi. Dans un tel cas, le conjoint chrétien, que ce soit l'époux ou l'épouse, est libre, car Dieu vous a appelés à vivre en paix."
ça correspond tout à fait à ma situation, puisque c'est mon mari, athée, qui souhaite divorcer. Je voulais savoir je pouvais accepter sans rompre mon engagement face à Dieu et je sais à présent que le divorce est "autorisé" quand il n'est pas du fait du croyant. Ce qui me tranquilise énormément ... Je tiens à ne pas rompre les engagements que j'ai pris devant Dieu, même si ce sont des engagements chrétiens parce que comment faire preuve de vraie foi (juive) si je ne respecte déjà pas les engagements chrétiens pris dans le passé? Maintenant que je sais que tout est en ordre je peux poursuivre ma route en paix.

Merci pour tout

Rav Elie Kahn z''l
Dimanche 4 mai 2008 - 09:15

Chalom

Ne vous convertissez pas!
Vous n'êtes pas encore prête à faire le saut.
Vous êtes encore fortement attaché à vos racines catholiques, qui sont totalement incompatibles avec le judaïsme.
Vous recherchez D'ieu et c'est très bien. Vous pouvez vous rapprocher de Lui par le biais des sept lois noahides, et eventuellement rajouter d'autres mitsvot de la Tora qui vous attirent.
Mais si vous cherchez encore des réponses à vos hésitations dans le Nouveau Testament, c'est que vous encore bien loin d'être prête à vous convertir au judaïsme.
Bonne chance

nousse
Lundi 2 juin 2008 - 23:00

Rav Khan,

je vous prie de m'excuser de n'avoir pas répondu plus tôt (réponse à la question 41811), les fins d'années sont toujours chargées pour les professeurs, et il y a eu de nombreux changements.

Pour la question des évangiles, il se trouve que dans 1 texte que je faisais étudier à mes élèves il était question des noces de Cana et de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine. Ne sachant pas où se trouvaient ces épisodes dans les évangiles j'ai consulté l'index et c'est là que j'ai vu "divorce". J'ai juste été lire par curiosité, je n'ai pas été chercher les évangiles dans le but de voir comment agir...

Pour le mariage, laissez moi prendre 1 exemple pour vous expliquer ma vision de voir les choses et que vous me disiez si je réfléchis de façon tordue.
Imaginons que j'aie 1 contrat de téléphone chez X. Je vois 1 contrat chez Y qui me semble plus approprié à ma situation et consommation. Vais-je alors rompre le contrat chez X avec les termes du contrat d'Y? Si je fais ça non seulement je pourrais avoir des problèmes en justice si X se plaint, mais de toutes façons la rupture de contrat serait considérée comme nulle et non avenue.
Pour rapporter ça au mariage, je me suis mariée à l'église, avec 1 athée. Donc même si d'un point de vue juif je ne suis pas mariée, et même si par extraordinaire je devenais juive avant le divorce, il me faudrait quand même divorcer selon les termes des évangiles puisque c'est 1 mariage catholique, non?

En ce qui concerne les divorces juifs, je ne trouve rien dessus, est-ce que c'est autorisé, ou est-ce que ce n'est permis que dans certains cas?

Sinon, alors que je ne cherchais vraiment pas ça pour tout de suite, nous avons trouvé 1 appartement à côté de la synagogue que je fréquente et nous devrions y être d'ici septembre. Mes filles viennent maintenant régulièrement avec moi, et toute ma famille est enfin au courant. Ma grand mère a eu 1 peu de mal sur le coup mais maintenant elle me laisse tranquille et nous pouvons échanger tranquillement.

Merci infiniment pour vos réponses

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 10 juin 2008 - 01:11

Chalom

Je ne voudrais ps entrer dans les détails de la question du mariage. Ni affirmer si votre raisonnement est tordu ounon, pour reprendre vos propres termes.
Quand je vous ai écrit de ne pas vous convertir, c'était parce que j'ai vu que vous étiez encore profondémment chrétienne et voyiez les évangiles comme source d'inspiration.
On ne peut pas se convertir sans rejeter le christianisme.