Conversation 42094 - Prononciation de nos prières
chalom a vous
j'ai appris récemment que la vrai prononciation sefarad de mes ancêtres est autre que celle que je pratique actuellement. puis-je continuer a prononcer comme j'ai appris a l'école ou bien suis-je contraint de changer de prononciation pour la prière et retourner a la prononciation originelle?
Soyez assuré que Hachem ne discrimine pas, pour exaucer nos prières, selon notre façon de les prononcer.
Bonjour,
1)Suite à la réponse de la question 42094,
étant donné qu'aujourd'hui rare sont les personnes sefarad qui différencient:
- le daleth avec ou sans dagesh
- le guimel avec ou sans dagesh
-le kouf et la caf........
n'est-il pas "mieux" d'essayer de prononcer au maximum avec la prononciation originelle?
C'est juste un opinion : mais en une génération, on a perdu la distinction entre certaines lettres, que ce passera-t-il encore une génération après si on ne s'efforce pas d'apprendre à prononcer avec la prononciation originelle.........
2) Je pars du principe que dans la prononciation originelle chaque lettre se prononce différemment, est-ce vrai?
Merci
Il me semble que Hachem, si je puis me permettre cet anthropomorphisme quelque peu irrespectueux, se moque éperdument de notre façon de réciter les prières, dès lors qu’elles sont prononcées avec conviction et ferveur.
suite et explications de la question 42094:
j imagine bien que notre créateur qui connait le fond de nos pensées avant même qu'on ait prononcée notre prière ne discrimine pas selon la prononciation et la prière est adressé a lui donc entendue, cependant la lecture du chema ou la prononciation dune beraha comportant le nom divin ne pourrait etre mal prononcee.
je me demande si l'on peut s'acquitter de notre obligation de lire le chema avec une mauvaise lecture.
merci et chabbat chalom
Veuillez vous reporter à mes précédentes réponses sous « Prononciation de nos prières ».
En reponse a la question 40294, au sujet de la pronociation, j ai toujours appris que chaque mot avait sa signification dans une priere, c est vrai que nos parents ont appris d une certaine maniere la pronociation, qui malheureusement des fois le mot ne veut rien dire. Nous qui connaissons la traduction, je pense que nous pourrions nous permettre d essayer, sans les vexer ras ve shalom, de leur dire comment prononcer.
Veuillez consulter la réponse que je donne à la question N° 42118.
en rapport a la question 42108:
chalom a vous,
la halakha précise que l'officiant ne sachant pas faire distinction entre le "alef" et le "ayine" ne peut diriger l'office. pourquoi selon vous puisque, Il se moque de la façon dont on prononce nos prières?
de plus pourquoi lire un texte commun si de toute façon on le prononce différemment? si ce qui est attendu est la ferveur de nos prières pourquoi est-il dit que celui qui oubli un mot du chema n'est pas acquittee de sa lecture? n'est ce pas pour que l'on se rapproche du texte originel, et de la prononciation originel?
La règle selon laquelle celui qui ne distingue pas entre le « alef » et le « ‘ayine » n’est pas quitte de son obligation intéresse exclusivement la qeriath chema’, où il s’agit d’éviter que les mots « acher nichba’ » soit prononcés « acher nichba », ce qui aboutirait à un contresens (Voir l’ouvrage « ‘Od yossef ‘haï » du Ben ich ‘haï (1833-1909).
Cette règle s’applique à tous les fidèles.
Quant à l’officiant, mieux vaut, bien évidemment, le choisir parmi ceux qui prononcent les prières de la même façon que la majorité des fidèles.
Mr Jacques Kohn, concernant votre réponse sur la question 42106, je souhaiterais faire une tout petite remarque :
Il serait possible que, si quelqu’un venait suite à une prononciation erronée et faite inconsciemment, à lire certains mots qui pourraient être compris de manière absurde, dangereuse ou même blasphématoire, il serait absout par certains rabbins qui expliquerait son inadvertance par un enseignement du Midrash. En effet, celui-ci (Midrash Rabba, Bamidbar II) en citant le verset (Cant. 2, 4) ודגלו אהבה עלי « et sa bannière sur Moi est amour », présente une exégèse consistant à permuter deux lettres du mot וְדִגְלוֹ et aboutir sur le terme וְדִלֻגוֹ « et son manquement ». Ainsi, Dieu accepte tout de même avec amour les défauts articulatoires de l’homme dans ses prières. Le Midrash va plus loin : en jouant sur les rimes, il transforme (Midrash Rabba, Cant. II) le mot וְדִלֻגוֹ en וְלִגְלוּגוֹ qui veut dire « et sa raillerie ». Ce qui consiste à dire que Dieu laisse même passer avec amour des propos moqueurs que l’on Lui adresserait.
En ce sens, ce Midrash ouvre toutes les perspectives de lecture et de prononciation possibles !
En fait, les choses ne sont pas si simples, le Midrash précisant bien qu’il ne peut s’agir uniquement de cas où ces propos sont tenus par des enfants ou des ignorants. Ainsi, leur inadvertance se confirmant, atténue la gravité de leurs propos et laisse intactes tout de même la ferveur et la concentration fournies lors de ces prières.
Mais il est évident que des personnes averties, par exemple celles qui désirent prononcer de manière authentique chaque phonème de la langue hébraïque et à fortiori les plus engagées comme les érudits et les grands Sages, ne sont pas concernées par ces passages du Midrash puisque leur inadvertance ne sera nullement justifiable.
(La preuve en est que certaines prononciations inexactes peuvent aboutir à des conséquences néfastes aussi bien pour celui qui en est l’auteur que pour celui qui les entend.)
A titre d’exemple, le Choul’hane Aroukh (ib. 62, 1) affirme que concernant la lecture du Chema’, si une personne n’a pas été minutieuse quant à sa lecture, elle est tout de même quitte de son devoir. Et en s’appuyant sur cette « indulgence » halakhique, beaucoup de personnes lisent quotidiennement le Chema’ sans porter la moindre importance quant à sa lecture juste.
En fait, s’appuyer à priori sur une loi décrivant une situation à posteriori, invaliderait même à posteriori notre lecture.
Nous trouvons ce même raisonnement concernant le début du moment de la lecture du Chema’. Effectivement, idéalement cette lecture devrait être faite quelques minutes avant le lever du soleil (Choul’hane Aroukh, ib. 58, 1) mais si on l’a lue depuis l’aube on est quitte pour autant (ib. 4). Sur cela, le Michna Beroura (note 19) précise que ce dernier cas sera validé uniquement s’il est doté d’un caractère exceptionnel ; alors qu’une personne qui prendrait l’habitude d’agir de la sorte, verra sa lecture invalidée même à posteriori. Pour connaître le nombre de fois répétitives qui ôterait ce caractère exceptionnel, le Kaf Ha’hayim (ib. note 2) cite le Birkei Yossef qui dit que deux fois suffisent.
Face à cette gravité d’appliquer à priori des lois affectées uniquement à des situations à posteriori, nous devons, concernant notre prononciation du Lachone Haqodesh, nous doter d’assez de courage pour nous mettre devant cette évidence que très peu de nos lectures du Chema’ seraient effectivement validées.
En fait, le Sefer Ha’hinoukh précise (miçwa 420) que lorsqu’il est dit que l’on est quitte du Chema’ malgré une lecture non pointilleuse ; il est question uniquement du fait de ne pas avoir « séparé » certains mots de manière à ce que les lettres soient entendues clairement. L’importance étant qu’il y a invalidation lorsque toutes les lettres ou les voyelles n’ont pas été chacune correctement prononcées.
Nous voyons donc que sans attention particulière de notre part, les bonnes actions effectuées quotidiennement risquent de perdre leur valeur. Ainsi, nous nous devons d’être méticuleux lors de nos lectures de prières et textes qui s’effectuent en Lachone Haqodesh. Or, notre bonne volonté seule, n’est pas suffisante et doit être suivie d’une vraie étude sur la prononciation authentique des phonèmes de cette langue sainte.
Je vous remercie de vos remarques.