Conversation 42573 - A propos du “pidyon chevouïm”

eliyahu1234
Mercredi 18 juin 2008 - 23:00

Shalom rabbanim,

Ma question semble porter sur l'actualité politique, en fait je pose une question sur la Halakha.
Il parait que dans l'accord avec le Hezbollah, le gouvernement israélien serait pret à liberer des criminels pour obtenir la libération de nos freres juifs emprisonnés au Liban.
Simplement les informations disent que les deux Juifs emprisonnés au Liban ne sont plus en vie.
La mitsva de pidyon shvouim est elle valable quand elle concerne des Juifs qui sont deja décédés ?
Est ce conforme à la halakha de libérer des assassins pour obtenir le retour de corps de Juifs qui ont donné leur vie pour le kidouch Hachem et pour les enterrer en Israel ?

Il est certes primordial de les enterrer dignement, mais faut il pour cela mettre en danger la vie d'autres Juifs ?

Je pensais que cette mitsva ne s'appliquait qu'aux Juifs vivant , pas à leurs dépouilles.
Si c'est le cas, pourquoi on entend pas les députés et les ministres religieux s'exprimer sur ce point ?
Pouvez vous me donner des précisions sur cette importante mitsva de pidyon shvouim (liberer les captifs juifs) ?

Merci pour votre site

Jacques Kohn z''l
Vendredi 20 juin 2008 - 05:32

Il n’est pas impossible que le problème ne soit pas ici une question de « pidyon chevouïm », mais qu’il soit d’un autre ordre.

Si l’un des prisonniers que d’aucuns présentent comme morts était marié, sa femme est devenue « ‘agouna », c’est-à-dire que, dans l’incertitude quant à la survie de son mari, il lui est interdit par la « halakha » de se remarier.

Or, il est un devoir impérieux de tenter tous les efforts pour aider cette femme à sortir de cet état regrettable.

Aussi doit-on s’efforcer de recueillir au moins les restes de ces soldats afin d’acquérir une certitude quant au veuvage de l’épouse.

eliyahu1234
Mercredi 2 juillet 2008 - 23:00

Bonjour,

Je pense qu'il y a un probleme avec la question 42694.
Elle n'a pas recu de titre, elle est classée "reponse privée" et bien que je sois l'auteur de la question, je n'ai pas acces à la réponse de cette question.

Jacques Kohn z''l
Jeudi 3 juillet 2008 - 10:37

Je vous ai répondu le 20 juin dernier qu’il n’est pas impossible que le problème ne soit pas ici une question de « pidyon chevouïm », mais qu’il soit d’un autre ordre.

Si l’un des prisonniers que d’aucuns présentent comme morts était marié, sa femme est devenue « ‘agouna », c’est-à-dire que, dans l’incertitude quant à la survie de son mari, il lui est interdit par la « halakha » de se remarier.

Or, il est un devoir impérieux de tenter tous les efforts pour aider cette femme à sortir de cet état regrettable.

Aussi doit-on s’efforcer de recueillir au moins les restes de ces soldats afin d’acquérir une certitude quant au veuvage de l’épouse.

eliyahu1234
Jeudi 3 juillet 2008 - 23:00

Shalom,
D'abord je tiens à vous remercier pour le temps passé à répondre à mes question.
Je crois qu'il y a un probleme technique dans les questions que j'ai posées.
J'ai posé deux questions différentes la premiere au sujet du pidyon shvouim 42573 à laquelle vous avez repondu et la seconde 42694 au sujet des agounot à laquelle je n'ai pas en fait recu de reponses.

Cette question 42694 que j'ai posée n'a pas recu d'intitulé , elle est censée avoir reçu une réponse privée mais je n'ai pas accès a la réponse.

J'ai donc posé une autre question 42760 pour faire part qu'il y avait un probleme technique et que je n'avais pas accès à la réponse .

A cette troisieme question 42760, vous repetez la reponse de la premiere question 42573 bien qu'il s'agisse d'un tout autre sujet ecrit dans la deuxieme question 42694.

Il est donc possible que vous n'ayez pas non plus acces a cette deuxieme question car vous n'y repondez pas .

Voici le sujet de la deuxième question 42694:

Je voudrais savoir si un Beth Din peut déclarer qu'un homme est mort et donc permettre à sa femme de se remarier si son corps est absent. Il faudrait donc que le Beth Din se base sur les enquêtes et témoignages des différents services de sécurité israéliens qui affirment sans aucun doute que les deux Israéliens sont morts.

Ne peut on pas se passer de l'echange avec le Hezbollah qui inclut de libérer des assassins endurcis et le Beth Din ne pourrait il pas déclarer que cette femme peut se remarier selon la Halakha en l'absence de la dépouille de son mari ?

Pourquoi procéder à un tel échange si le Beth Din peut s'en passer pour libérer une femme agouna ?

Merci pour votre travail, Hodesh tov !

Jacques Kohn z''l
Dimanche 6 juillet 2008 - 07:31

Le problème des ‘agounoth est un des plus douloureux qui soient, et il s’est souvent posé avec acuité, que ce soit au niveau individuel, comme c’est fréquemment le cas en cas de disparition du mari ou de refus de celui-ci de donner un guett à sa femme, soit à un niveau collectif notamment après la Shoah.

Les rabbins se sont toujours efforcés, en dépit des difficultés hakakhiques, de résoudre ce problème au mieux des intérêts des épouses survivantes.

On raconte à ce sujet diverses anecdotes concernant Rabbi Yits‘haq El‘hanan Spector (1801-1896), rav de Nowardok puis de Kovno, et l’un des plus grands décisionnaires de son époque.

Alors qu’il était à la tête de la communauté de Novardok, il eut à se prononcer sur une ‘agouna dont le mari s’était noyé en Méditerranée, de sorte qu’on pouvait douter qu’il ait réussi à atteindre la côte de l’autre côté de la mer. Après s’être longtemps penché sur cette question, il parvint à la conclusion que le mari était bel et bien mort et que la femme avait le droit de se remarier.

Et le lendemain, on trouva sur la côte le corps d’un homme qui avait été rejeté par la mer. En examinant soigneusement ses vêtements, on y découvrit un trousseau de clefs qui fut identifié avec certitude comme ayant appartenu au disparu.

Dans un autre cas, il s’agissait d’une ‘agouna dont le mari avait disparu, et le Rav de la ville où vivait cette femme n’avait trouvé aucun moyen de la libérer. La question fut portée devant le Rav de Kovno. Il l’examina longtemps, et à la fin permit à la femme de se remarier. En prenant connaissance de cette décision, le Rav de la ville exprima des doutes sur le bien-fondé de cette décision. Il se rendit chez Rabbi Yits‘haq El‘hanan pour la mettre en cause. Celui-ci écouta attentivement les arguments qui lui étaient présentés, mais il conclut la discussion par les mots : « J’ai donné à cette femme une permission totale, et je ne reviendrai pas sur ma décision. »

Quelque temps après, la municipalité entreprit des fouilles dans certains endroits de la ville, et l’on découvrit dans un des champs de fouilles le corps d’un homme qui fut identifié par ses vêtements comme celui du disparu.

Je n’entends tirer de ces anecdotes aucun enseignement sur la façon de régler le drame des ‘agounoth, mais simplement d’exposer les difficultés du problème.