Conversation 43524 - Le monde à venir
Une longue vie ou une vie éternel, c'est pas pareil !
Cher rabbanim,
La mitsva de renvoyer la mère du nid pour prendre les oiseaux est l'une des rares pour où Hachem nous donne la récompense : avoir une longue vie., même comme celle de respecter ses parents d'ailleurs je crois ).
Après l'histoire de ce rabin qui, un jour, vit un nid avec sa mère ,dans un arbre.
Afin de faire mériter à son fils d'une longue vie, il lui dit de renvoyer la mère et de prendre les oeufs.
Comme la branche était très haute, le rabbin prit son fils sur ses épaules et l'aida à monter sur l'arbre pour faire la mitsva d'Hachem . Mais, au moment de prendre les œufs, il tomba et mourut.
De ce tragique accident, les commentateurs ont déduit que la récompense de la mitsva ,d'avoir une longue vie, est réservée non pas pour ce monde là mais pour le monde futur :
Ma question :
Je ne comprends pas .. on nous a toujours dit que dans le monde futur ( celui du machiah je pense ) on vivra tous éternellement. N'y a t il pas quelques chose qui ne colle pas entre la récompense de cette mistva et ce qui arrivera dans le monde futur ? D'un côté on nous promet une longue vie dans ce olam habba mais d'un autre ,on nous assure que chaque juif vivra éternellement ....
Car entre vivre éternellement et jouir d'une longue vie, ce n'est pas pareil...
Pourriez -vous m'éclairer s'il vous plait !
Kol tov !
L’anecdote que vous avez rapportée se trouve dans la Guemara (Qiddouchin 39b), et le Midrach ajoute que c’est à la vue d’une telle mésaventure survenue à un enfant que l’un des Maîtres les plus éminents de la Michna, Elicha’ ben Avouya, a versé dans l’hérésie.
Il faut cependant se garder de confondre l’ère messianique et la résurrection des morts.
Parmi les nombreuses controverses talmudiques relatives à l’avènement de l’ère messianique, il convient de citer tout particulièrement celle qui oppose Chemouel et rabbi ‘Hiyya bar Aba (Berakhoth 34b ; voir aussi Sanhédrin 99a).
Le point de vue du premier est qu’il « n’est d’autre différence entre ce monde-ci et les jours du Messie que “la domination des nations” (chi’boud malkhiyoth) », c’est-à-dire le colonialisme, la violence et l’oppression politiques.
Rabbi ‘Hiyya bar Aba considère, en revanche, que l’ère messianique résoudra les contradictions politiques et économiques et annoncera, conformément aux promesses des prophètes, une ère où il n’y aura plus ni guerres ni pauvreté.
Il est évident que ni l’un ni l’autre de ces deux Maîtres ne fait coïncider l’ère messianique et la résurrection des morts.
« Tous les prophètes n’ont prophétisé que pour les jours où viendra la Messie, mais pour ce qui est du monde à venir, “aucun œil n’a vu, hors Toi, ce qu’Il accomplira pour celui qui espère en Lui” (Isaïe 64, 3) » (Sanhédrin 99a).
Nul ne peut donc s’aventurer à prédire ce en quoi consistera le monde à venir.
Bonjour la question a été posée mille et une fois mais je ne trouve pas de réconfort, je suis non juif, mais j'ai foi au Dieu D'Israel, seul mon père est juif et j'essaye de m'approcher des 7 lois de Noé pour voir si je dois continuer ma démarche de conversion totale au Judaisme ou me contenter d'être un bné Noah. le problème n'est pas là. Je voulais savoir, ma mère ne croit pas qu'il y a une vie après la mort, comment la convaincre? le Olam aba? Si bien sur on le mérite. Le "je" de ce monde sera le même dans le monde futur? ce que je veux dire, est ce que j'aurai conscience de moi, de ce que j'étais dans l'autre monde, c'est a dire David fils de un tel qui a eu telle et telle histoire. est ce que cette vie sera elle une continuité?....Bref c'est compliqué, je trouve faut avoir une force morale pour parler de choses comme ca. Pouvez m'éclaircir à ce sujet. je vous remercie et félicitation à tous les rabbanimset techniciens du site cheela.
Lehitraot
La croyance en un monde à venir n’est pas, dans le judaïsme, affaire de raison mais de foi. Le Juif a le devoir, en d’autres termes, de croire en une vie après la mort, mais sans qu’on puisse démontrer la justesse de cette croyance. Tout ce que l’on peut en dire, c’est que cette certitude est le corollaire de notre responsabilité et de notre liberté elles-mêmes générées par notre libre-arbitre.
Kvod harav Kohn,
Suite à votre réponse à la question 47764, vous dites :
« La croyance en un monde à venir n’est pas, dans le judaïsme, affaire de raison mais de foi. Le Juif a le devoir, en d’autres termes, de croire en une vie après la mort, mais sans qu’on puisse démontrer la justesse de cette croyance. »
Mais n’est il pas marqué dans rachi au sujet de la 1ère michna du pérek hélek de sanhédrin que ces sujets là sont affaire de raison et non de croyance (ma lanou oulémounato) ?
D’après ce Rachi il apparait qu’à travers l’existence que je mène et l’étude de la thora je dois voir et effectivement comprendre que hachem fait vivre les morts (méhayé metim).
Ainsi mon approche de l’étude et le regard que je pose sur la vie prouve cette déclaration.
Ceci n’en fait il pas une affaire de raison ?
1. Il existe toutes sortes de mitswoth, comme celle de l’utilisation des cendres d’une vache rousse aux fins de purification, qui échappent à la raison, et auxquelles un Juif ne s’attache que par la foi.
2. Le treizième article de foi de Rambam/Maïmonide dispose : « Je crois d'une foi parfaite qu'il y aura une résurrection des morts, au moment qui plaira au Créateur, loué soit Son Nom, et Son souvenir sera exalté pour toujours et pour l'éternité des éternités. »
La croyance en une résurrection des morts, et donc en un monde à venir, est par conséquent du ressort de la foi et non de la raison.
3. Le monde à venir et la résurrection des morts sont pour nous le mystère le plus complet, et donc échappent à la raison, ainsi que nous l’apprend la Guemara (Sanhédrin 99a et passim) : « Tous les prophètes n’ont prophétisé que pour les temps messianiques. Quant au monde à venir [et à plus forte raison la résurrection des morts], “jamais œil n'a vu un autre dieu que Toi agir de la sorte en faveur de celui qui l’attend” » (Isaïe 64, 3).