Conversation 44511 - j'efface et je m'en vais!

ftouitou
Lundi 3 novembre 2008 - 23:00

Chalom !

N'ayant eu l'occasion de le faire plus tôt, je souhaiterais tout d'abord adresser mes plus sincères condoléances à la famille du Rav Elie Kahn z''l, dont les réponses, les livres et l'action au sein du Kibbouts - entre autres, phénoménaux, ne constituent certainement qu'un bref aperçu de son immense valeur, et de son attachement à toute la Création.

N'ayant pas eu de réponse (pertinente), via le moteur, à la requête portant les mots "conversion efface faute", je me permets de vous poser la (double) question suivante :
- Une personne "finissant" sa conversion, et devenant ainsi juive à part entière, se voit-elle effacées les éventuelles fautes (i.e. les manquements aux lois Noa'hides) qu'elle aurait pu avoir commises dans sa "précédente" vie (de même qu'un Juif voit ses fautes effacées le jour de son mariage, si je ne me trompe) ?
- Question plus délicate, conséquence (?) d'une réponse positive à la première, si tel est le cas : si, 'Has Vechalom, cette personne - nouvellement convertie - venait à quitter ce monde le jour de sa conversion (a fortiori juste avant, mais "déclarée" et inhumée comme juive), arriverait-elle donc "là-haut" vierge de toute faute (même si je suppose que n'ayant pu "faire ses (é)preuves" en tant que juive, sa situation serait bien différente d'un(e) "Juif/ve de longue date" ayant surmonté avec succès - autant que faire se peut - les épreuves de l'existence…) ? Nos Sages évoquent-ils une telle situation ?

Très cordial chalom à toute l'équipe !

Raoul Spiber
Mercredi 17 juin 2009 - 12:50

Il y a deux points que je voudrais préciser pour répondre à votre question.
Les textes parlant du pardon ne nous autorisent pas à spéculer sur la valeur des fautes et leur durée d'un point de vue COMPTABLE? En dernier lieu c'est Hachem qui décide et personne d'autre.
Nos Sages décrivent simplement des situations où nous vivons une rupture dans notre existence telle que nous renaissons littéralement. Il en est ainsi de la ocnversion mais aussi de la Techouva, du mariage , de l'accession à de hautes responsabilités etc..Nous creons ainsi ennnous elevant, une telle distance avec notre passé qu'il peut être mis en parenthèse. Ces changements dans notre existence peuvent nous transformer, faire de nous un être neuf. Pour reprendre la très belle expression d'André Neher, il s'agit de la capacité à "refaire son âme.
Dans cet esprit, nos Sages disent effectivement qu'un cetain nombre de personnes, le converti ou par ailleurs un homme qui aurait simplement fait Techouva sincèrement , juste avant de mourir , effacerait par là même toutes ses fautes. Il n'aurait cependant pas le mérite d'action qu'il n'a pas faites.
Entre nous, c'est très difficile à la fin de son existence de remettre en cause le système de valeur qui nous a guidé tout au long de notre existence, c'est très rare mais ça existe! Voir (Avoda zara 18)