Conversation 68495 - Un Rabbin converti?

Samt
Jeudi 4 avril 2013 - 23:00

Bonjour,

Je voudrais savoir si un juif converti peut-il devenir rabbin?

Etant donner que si un juif est converti et que sa conversion soit reconnue par le consistoire et l'autorité rabbinique par la communauté juive proche de chez lui.
Etant également reçu toutes les prescriptions des commandements et des règles de la Torah, alors le converti pourrait s'occuper des affaires internes et/ou externes de la vie juive?
C'est-à-dire devenir dayan, mohel, shohet, mashgiah, etc...

Cordialement.

Rav Samuel Elikan
Lundi 8 avril 2013 - 09:39

Shalom,

Un juif converti peut devenir rabbin, rosh yeshiva (1), dayan (2), mohel et shoh'et (3), mais pas mashgiah' (5).

Kol touv

Sources:
(1) On peut donner la smih'a à un converti s'il est apte à cela - et même lorsque d'autres, plus qualifiés, sont en concurrence - resp. MoharaSh Mohaliver HM siman 9; Dibrot Moshe Kidoushin, note 114, p. 273.
(2) Même dans un beit-din pour conversions, bien que cela soit sujet à discussion, resp. Beit Moredeh'ai I,80; resp. She'erit Israël YD 22; H'oukat HaGuer, page 33; resp. Ma'aneh Eliahou 88 (du Aderet); resp. Tzitz eliezer XIII, 80 qui ramène les propos du Rav Shlomo Zalman Baharan qui écrit cela comme chose simple, cf. cependant le H'oh'mat Shlomo sur YD 268 qui est un peu plus restrictif.
(3) Puisque ce n'est pas une "serara" - un poste qui nécessite d'être une autorité.
(4) Iggrot Moshe YD IV, 26

abdes92
Vendredi 23 août 2013 - 23:00

Chalom uBrakha!

Kvod Ha Rav, j'ai deux questions sur les Gerim,

1. Je sais qu'un converti peut être un rabbin, mais peut devenir Rav HaChkhona ou Rav Ha'Ir?

2. Dans la question 68495 le Rav Sam Elikan Shalit'a dit que un Ger peut devenir Dayan, j'ai lu que c'est possible, que c'est impossible.....etc .Je n'ai pas un niveau suffisant d'hebreu pour lire/comprendre les sources,est ce que quelqu'un peut expliquer en détail ça ? il y a des Dayanim convertis? il y a dans la Rabbanout HaRashit ou a la Edat ha Kharedit ?

Merci Beaucoup

Rav Samuel Elikan
Lundi 26 août 2013 - 05:43

Shalom,
1) Quelle différence ? Ils sont tous rabbins...
2) a. Les avis sont partagés sur la question, en effet, il y a une contradiction entre deux passages de la guemara (TB Nidda 49b qui permet à un converti d'être dayan et TB Yevamot 102a qui dit qu'un converti ne peut juger que des convertis). Les rishonim ont donné plusieurs explications pour résoudre cette contradiction. Selon Rashi (ad loc), il y a une distinction entre les lois civiles (dinei mamonot) et les lois pénales (dinei nefashot). Le premier passage parle des lois civiles où les convertis peuvent devenir juges et le deuxième, qui ne permet que de juger d'autres convertis, parle des lois pénales. Les Tossafot (sur Sanhédrin 36b, s.v. h'ada) expliquent que la guemara dans Nida parlait d'un converti et par conséquent il peut être jugé par un converti, toutefois, dans Yevamot, on nous confirme qu'il ne peut pas juger un non-converti. Cependant, les Tossefot Yeshenim (sur Yevamot 45b, lettre 1) écrivent que la distinction est entre astreinte et volonté, c'est-à-dire, que si on l'accepte, volontairement, un converti peut être juge (dayan), comme le dit le Talmud dans le traité de Nida, toutefois - on ne peut nous astreindre un juge commis d'office qui soit converti, sauf si l'homme jugé est converti. La raison à cela est qu'on ne veut pas que le juge converti ne soit pas accepté en tant que tel étant donné son statut de converti, par conséquent, on ne lui donne pas un rôle social trop important ("serara") qui pourrait être remis en question étant donné l'intolérance et la ségrégation dont certaines personnes font malheureusement preuve. Cette dernière opinion est tranchée dans la halah'a par la plupart des décisionnaires: le Bah', le Ktzot Hah'oshen et le Sma sur H'oshen Mishpat, 7,1 et c'est ainsi également que se comprend le sens simple des propos du Sh. Ar. (selon le Shah'), ad loc. et dans hil. guerim, YD 369. C'est également l'avis du Knesset HaGuedola sur HM 7, dans les hagahot Beit Yossef, lettre 1 - qu'il faut accepter le juge; il apporte comme preuve "Shemaya et Avtalion" (les maîtres d'Hillel l'Ancien, dont les propos sont ramenés dans le premier chap. des Pirkei Avot) qui étaient convertis (comme l'écrit le Rambam dans son introduction à la Mishna) et malgré cela Nassi et Av Beit Din !
Il semblerait que cela soit également l'avis du Rosh (Yevamot, chap. 12, siman 2).
Cependant, comme dit, ce n'est pas l'avis de tous et certains tranchent comme Rashi et ne permettent que dans les lois civiles (dinei mamonot).
Concernant la possibilité d'être un dayan (juge) pour convertir d'autres personnes - le H'oh'mat Shlomo YD 268,4 écrit que cela dépend de la discussion entre Rashi et les Tossafot et dit que c'est impossible, le Rav Eliashiv ztsl dit douter de cela et hésite (Pisskei Din Rabbanim t. VII, p. 417-8), alors que d'autres décisionnaires le permettent (resp. Beit Mordeh'ai I, 80; resp. She'erit Israel, YD 22; H'oukat HaGuer, p. 33; resp. Maaneh Eliahou (Aderet), 88; c'est également l'opinion du Rav Shlomo Zalman Baharan, rapporté dans resp. Tzitz Eliezer XIII, 80 et Beit Hillel, 24, p. 164 dans l'article du Rav Israël Meir Yona qui conclue lui aussi qu'il faut permettre, a priori; cf. encore resp. Iggrot Moshe YD IV, 26 - et l'article du Rav Itzh'ak Avraham Rones sur le sujet dans Avnei Mishpat, 14 qui montre bien que cela doit être permis a priori, même selon le H'oh'mat Shlomo).

b. Je n'en connais pas de tels (mais ce n'est pas une preuve, je ne connais pas tellement de dayanim), cependant rien ne s'opposerait au fait qu'il y en ait !

En espérant vous avoir éclairé.
Kol touv