Conversation 46788 - Tout rabbin est-il un a'haron ?

NathanninNathan
Samedi 18 avril 2009 - 23:00

Shalom, Rabbanim

j'ai lu d'après la Sidrat Am Hasefer que Manitou z'l était un Aharon. Est-ce le cas de tout rabbin contemporain ? Serait-ce le cas de Solomon Schechter z'l ou Saul Lieberman z'l ?

Cordial Shalom

Emmanuel Bloch
Mardi 21 avril 2009 - 02:59

Chalom,

Du point de vue de l'histoire de la halakha, on a coutume de distinguer plusieurs periodes consecutives a la cloture du Talmud.

1. La periode des Geonim, de l'an 600 jusqu'a la mort de Rav 'Hai Gaon en 1038.

2. La periode des Richonim (litteralement les "premiers"), depuis le milieu du 11eme siecle avec le Rif (Rav Yitzchak Alfassi) jusqu'a la parution du Choul'han Aroukh du Rav Yossef Karo au milieu du 16eme siecle.

3. La periode des A'haronim (les "derniers"), qui debute apres le Choul'han Aroukh et s'etend jusqu'a nos jours. On entend parfois qualifier la periode qui suivit la publication du Michna Beroura du 'Hafetz 'Haym (1884) comme celle des A'haronei HaA'haronim, les "derniers des derniers".

Voila pour le contexte auquel votre question fait reference. Maintenant, quant a savoir si Manitou (le rav Leon Ashkenazi) etait considere comme un A'haron ou pas est un peu compliquee, et de toute maniere sans consequence.

D'une part, etant donne qu'il vecut au 20eme siecle, il correspond bien a la periode dite des A'haronim; mais comme d'autre part le riche heritage laisse par Manitou n'etait pour l'essentiel pas halakhique mais philosophique / moral, il me parait difficile d'appliquer ici une distinction qui est utilisee pour le developpement historique de la halakha. Manitou etait l'un des geants de la generation passee, c'est la ce qu'il faut retenir.

Meme remarque, pour finir, a propos de Solomon Schechter et Saul Lieberman. Aucun de ces deux hommes n'etait un possek. Le premier est surtout connu pour ses recherches sur la Gueniza du Caire et sa presidence du JTS (seminaire rabbinique Conservative aux USA), le second pour ses travaux critiques sur la litterature rabbinique (Tossefta, Talmud de Jerusalem). De plus, ils n'etaient pas affilies au mouvement orthodoxe, mais conservative.