Conversation 48892 - Prions universel

babaz
Samedi 19 septembre 2009 - 23:00

Bonsoir,

Etant actuellement au sein même des « dix jours de pénitence », les « תשובה ימי עשרת », je souhaiterais vous poser une question concernant la prière que nous y lisons. Dans les עשרה-שמונה, nous ajoutons certains passages contextuels, comme « בריתך בני כל טובים לחיים וכתוב » ou encore « ולשלום טובים לחיים ישראל בית עמך וכל אנחנו לפניך ונכתב נזכר »

Ainsi, ces passages ne concernent à l’évidence que « les enfants de Ton alliance », soit « nous et Ton peuple de la maison d’Israël. » Cette dernière constatation m’étonne. En effet, j’avais entendu que tous les hommes – qu’ils soient juifs ou non-juifs – étaient jugés à Roch Hachana. Il s’ensuit logiquement que chaque humain bénéficie des mêmes échéances pour se parfaire. Si ça n’était pas le cas, D… privilégierait dans son jugement les Juifs (qui ont jusqu’à Hochanna Raba pour se faire pardonner), ce qui est difficilement concevable, puisque nous sommes tous ses créatures (non-responsables de surcroît de nos origines et donc de nos croyances.)

Ainsi, puisqu’il existe des hommes non-juifs tout à fait exemplaires, moralement et humainement, pourquoi ne prions-nous pas également pour qu’ils soient « écrits dans le livre de la vie » ? En somme, pourquoi notre prière ne se rapporte-t-elle pas ici à l’humanité toute entière, pourvu qu’elle soit méritante ?

Je vous remercie

Nathan Schwob
Dimanche 27 septembre 2009 - 05:18

Si l'histoire humaine avait commencée hier, la veille de Roch Hachana, vous auriez eu raison. Il aurait fallu que tous sachent la date du jugement, leurs obligations et bénéficient des mêmes échéances pour se parfaire puisque tous sont Ses créatures.
Mais voila, l'histoire humaine ne commence pas d'hier, et les choix respectifs des différents peuples ont créés la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
Si d'autres hommes avaient suivi Avraham dans son alliance inconditionnelle avec D-ieu, ils auraient profité des mêmes prérogatives. Mais Avraham (Ha-Ivri = qui vient de l'autre berge) se plaça d'un côté et le reste de l'humanité de l'autre. Première séparation. Le peuple hébreu est devenu le peuple de D-ieu lors de l'acceptation inconditionnelle de la Thora. Seconde séparation. Ces étapes de l'histoire humaine, ne font que révéler les échecs des autres nations, jusqu'à cette date là où l'histoire des peuples se divise: les règles que D-ieu va fixer à ceux qui coexistent avec Lui ne peuvent pas être les même que celle qui concernent les accompagnateurs occasionnels.
Le but de l'humanité est de connaître D-ieu et d'accepter Sa volonté, condition si ne qua non, de l'existence du monde.
Nous ne nous faisons donc pas de soucis pour les justes des nations qui seront écrits dans le livre de la vie, mais plutôt pour le sort de l'humanité. C'est pourquoi nous prions, dans la bénédiction intermédiaire des jours de jugements, puis dans le Malh'ouyot et dans Aleynou pour que l'humanité entière connaisse et reconnaisse D-ieu.
Nous savons pour l'instant que notre responsabilité est de continuer à faire vivre le message divin, et que l'acceptation de cette responsabilité est suffisante pour assurer la continuation du monde jusqu'à la venue du Machiah'. C'est pourquoi, la continuité de ceux qui ont accepté l'alliance du Sinaï prime pour nous.
Vous pouvez donc appeler le peuple juif un peuple privilégié, c'est aussi ce que nous disent nos sages sur le verset des psaumes (81-4) qui fait allusion au fait que le jour de Roch Hachana et sa signification sont effectivement cachés. Mais ce n'est pas le seul privilège, la pérennité du peuple juif en est un autre, et la Thora, un de plus.
Dur privilège, regardez l'histoire.